A quelques jours de l’ouverture officielle de la campagne électorale, le 8 novembre prochain, la Coalition nationale de lutte contre la vie chère, la corruption, la fraude, l’impunité et pour les libertés (CCVC) donne de la voix. Elle a lancé au cours d’une conférence de presse tenue, le 5 novembre 2015, à Ouagadougou, sa campagne d’interpellation des autorités de la Transition et des candidats aux échéances électorales sur les attentes des populations.
La Transition n’a pas honoré tous ses engagements pris, le 21 novembre 2014 vis-à-vis des citoyens, notamment sur les questions de crimes de sang, crimes économiques et les problèmes sociaux. Plusieurs points sont restés en suspens et d’autres tardent à avancer. C’est la conviction de la Coalition nationale de lutte contre la vie chère, la corruption, la fraude, l’impunité et pour les libertés (CCVC). C’est pourquoi, profitant de la campagne électorale qui débute, le 8 novembre prochain, elle a relancé, sa campagne d’interpellation des autorités en place et celles à venir. C’était au cours d’une conférence de presse tenue, le 5 novembre 2015. Quelles sont les activités qui meubleront ce projet ? Et le 1er vice-président de la coalition, Chrysogone Zougmoré de citer une adresse publique aux candidats qui sera publiée dès le début de la chasse à l’électorat, une série de conférences publiques sur toute l’étendue du territoire national, des animations dans les quartiers du 14 au 29 novembre, des vidéos-débats et un meeting national d’interpellation prévue, le 21 novembre à la place de la Nation. L’objectif est d’inviter les candidats à se prononcer et à prendre des engagements fermes pour apporter des solutions adéquates aux préoccupations des populations. « Les questions sociales comme les produits de première nécessité (huile, riz, sucre, maïs, lait, hydrocarbures…) demeurent inaccessibles à la grande majorité des populations. La crise de l’énergie et de l’eau s’est davantage aggravée avec des coupures drastiques et anarchiques », a déploré le 1er vice-président.
"De la désinformation dans l’actuelle crise universitaire”
De son avis, l’accès à un logement décent demeure limité, contraignant plusieurs Burkinabè à se rabattre sur les non-lotis et l’accaparement des terres des paysans pauvres par les nouveaux riches et dignitaires du régime déchu reste sans solution. Outre cela, le syndicaliste a relevé les difficultés du système éducatif liées à l’application ‘’inopportune’’ du continuum et du LMD. L’effectivité de l’école gratuite et obligatoire jusqu’à l’âge de 16 ans tarde à être appliquée et la gratuité des urgences sanitaires n’est pas à l’ordre du jour, a-t-il dit. « Lors des négociations gouvernement-syndicats, bien que le gouvernement ait promis de relire la loi 013 et de supprimer les ‘’zones rouges’’, un traitement sérieux des dossiers de justice est préoccupant », a ajouté M. Zougmoré. Il a précisé que les dossiers tels de Norbert Zongo, Dabo Boukary, Guillaume Sessouma, Salifou Nébié… sont en souffrance. A ceux-ci se sont joints les dossiers des victimes du putsch manqué. « C’est ce qui justifie cette vaste campagne. En tout état de cause, la CCVC se donnera les moyens avec les autres composantes de la société de continuer à poser avec acuité les préoccupations légitimes et pressantes du peuple burkinabè », a souligné le conférencier. Interpellé sur la crise qui oppose les résidents des cités universitaires au DG du CENOU, Chrysogone Zougmoré a affirmé qu’il y a eu de la désinformation de la part des autorités. Et le président de l’Union générale des étudiants du Burkina (UGEB), Patrice Zoéhinga, présent au présidium de renchérir : « C’est une campagne mensongère montée par le DG du CENOU avec la bénédiction de son ministre de tutelle ». Pour cela, Zoéhinga a réaffirmé l’exigence de la satisfaction de leur plateforme revendicative, en l’occurrence le départ du DG du CENOU et la réouverture des œuvres sociales.
Gaspard BAYALA