Boussé - Des manifestants ont retiré mardi matin les clés de la mairie de Boussé (55 km au nord de Ouagadougou), vidé les agents avant de cadenasser la porte d’entrée à l’aide d’une chaine, pour désapprouver le nouveau conseil municipal dont le maire a été installé il y a seulement trois jours, a constaté un journaliste de l’AIB sur place.
Estimés à une cinquantaine selon une source policière, les manifestants ont empêché l’accès de la mairie de Boussé pour marquer leur désaccord avec le conseil municipal dirigé par Pierre Ouédraogo, membre du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP, parti au pouvoir) et son adjoint, Moumouni Kinda issu des rangs de l’Union pour le progrès et le changement (UPC, opposition).
Cette frange de la population rejette le consensus qui a permis au conseiller de l’UPC d’être le second du maire CDP et entende perturber le fonctionnement du conseil avec l’espoir de provoquer sa chute.
Les manifestants s’en sont également pris verbalement au haut commissaire qui aurait installé le nouveau conseil, le samedi 11 mai dernier, sans les en informer.
Un autre groupe favorable au consensus s’apprêtait à contre-attaquer pour rouvrir la maire. Le député de la localité, Benjamin Tarbagdo venu en catastrophe de Ouagadougou, s’est improvisé en médiateur pour éviter les affrontements.
Selon un témoin anonyme, le CDP de la commune de Boussé traverse une crise interne non encore jugulée.
Ces incidents pénalisent de nombreux jeunes qui attendent des papiers pour compléter leurs dossiers de candidature au concours de la fonction publique.