Au cours de la journée du 3 novembre 2015, les chauffeurs des camions ont manifesté leur mécontentement pour dénoncer le mauvais comportement des responsables de l’Organisation des transporteurs du Faso. Pour eux, il n’est pas question de bouger d’un pouce si les leaders de l’OTRAF ne les désintéressent pas du reliquat des frais de transports des tuyaux du projet Ziga qu’ils ont transportés du Ghana au Burkina. Plusieurs camions chargés seraient concernés par le règlement des frais.
Au siège de l’Organisation des transporteurs du Faso, la grande porte d’entrée est bloquée par les chauffeurs mécontents disent-ils de l’avidité des responsables de la structure. Ils sont regroupés devant le siège de cette structure des transporteurs depuis 5 jours, ont –ils laissé entendre. Pour l’un des chauffeurs, Moussa Traoré, tout est parti depuis le Ghana où ils ont chargé des camions avec des tuyaux pour le compte du projet Ziga sous la bannière de l’OTRAF. « Initialement, nous avons conclu avec l’OTRAF par l’intermédiaire d’un démarcheur pour la somme de 1 350 000 FCFA pour le chargement de 6 tuyaux. Par la suite, on nous a demandé de transporter 8 tuyaux à 1 400 000 FCFA soit une différence de cinquante mille Francs. Toute chose, que nous avons acceptée pour la destination de Ouagadougou. A notre grande surprise, une fois à Ouagadougou pour le déchargement, l’OTRAF nous demande d’aller déposer les tuyaux à Ziga à quelques 45 kilomètres de Ouagadougou. Nous n’accepterons pas ces genres de choses parce qu’il y a un flou total dans l’affaire. Par conséquent on nous propose la somme supplémentaire de 50 000 FCFA. Ce qui est en réalité insignifiant par rapport au nombre de tuyaux chargés. C’est pourquoi, nos camions sont stationnés depuis 5 jours devant l’OTRAF puisque les responsables, en l’occurrence Issoufou Maïga refuse de venir nous écouter », a-t-il relaté. Il a indiqué qu’en plus de cela, les responsables de l’OTRAF préfèrent faire appel à des chauffeurs togolais pour le transport plutôt que de travailler avec des chauffeurs Burkinabè qui ne sont pas moins de 140 personnes au port.
« Nous préférons qu’on suspende avec l’OTRAF et que le Comptoir burkinabè des chargeurs puisse prendre la relève »
« Nous voulons que les autorités interviennent pour trancher cette affaire », a-t-il dit. C’est le même son de cloche donné par un autre chauffeur Zakaria Kabré qui a relevé que depuis un certain temps, les chauffeurs n’arrivent pas à travailler avec les responsables de l’OTRAF. « Nous préférons qu’on suspende avec l’OTRAF et que le Comptoir burkinabè des chargeurs puisse prendre la relève », a-t-il laissé entendre. Sur les lieux, les tractations étaient difficiles. Le président de l’Union des chauffeurs routiers, Brahima Rabo était présent pour comprendre la situation qui oppose les chauffeurs à l’OTRAF. « En tant que responsable de la structure faitière des chauffeurs, nous sommes venus comprendre ce qui ne va pas. Nous avons pu échanger avec le vice-président de l’OTRAF et au regard des positions tranchées nous avons suspendu pour permettre à chacun de réfléchir pour qu’on revienne à la charge demain. Comme les chauffeurs étaient fatigués, il fallait qu’on suspende les negociations pour reprendre demain (NDLR aujourd’hui). J’ai appris que les chauffeurs ont effectué des chargements et qu’il y a des mésententes avec les responsables de l’OTRAF. Nous devrons retenir que sans les chauffeurs, il ne peut pas avoir de transport. Ce sont des acteurs de premier plan de la chaîne de transport. Nous allons nous concerter pour voir la solution à proposer. Pour ce qui me concerne, je vais les écouter pour transmettre les doléances à qui de droit à savoir les autorités de notre pays », a affirmé le président de l’UCRB. Quant aux chauffeurs, ils étaient remontés contre les responsables de l’OTRAF notamment son président qui, disent-ils ne veut pas les rencontrer pour trouver une solution au problème. Ils ont réitéré leur détermination à aller jusqu’au bout de leur lutte pour obtenir gain de cause. Selon les propos des chauffeurs, d’autres camions seraient en route pour Ouagadougou et qu’avec le nombre croissant de camions cela risque d’aggraver la situation.
Par Joseph Bolomn