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Propriété intellectuelle: l’Afrique a du chemin à faire (conférenciers)
Publié le mardi 3 novembre 2015  |  AFP
Mohamed
© Autre presse par DR
Mohamed Dionne, nouveau Premier ministre sénégalais, nommé le 6 juillet 2014 en remplacement de Aminata Touré




Dakar - L’Afrique, continent riche de nombreux "savoirs traditionnels", est à la traîne dans le domaine de la propriété intellectuelle alors qu’elle pourrait en tirer d’importants profits, ont estimé divers intervenants à l’ouverture mardi d’une conférence de trois jours sur le sujet à Dakar.

"De la civilisation pharaonique égyptienne à nos jours, il s’est constitué en Afrique un large éventail de traditions qui ont généré un patrimoine manufacturier, littéraire et artistique", a affirmé le Premier ministre sénégalais Mahammed Boun Abdallah Dionne.

Si ce patrimoine "était convenablement protégé et mis en valeur par les droits de propriété intellectuelle, (il) aurait constitué pour les pays africains un avantage comparatif certain dans le commerce international", a ajouté M. Dionne, estimant que l’Afrique devait saisir "les opportunités pour exploiter la propriété intellectuelle et promouvoir l’innovation" en vue de se développer.

Il s’exprimait en présence de la présidente mauricienne Ameenah Gurib-Fakim, invitée d’honneur de cette conférence "sur la propriété intellectuelle pour une Afrique émergente" co-organisée par l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (Ompi, agence de l’ONU), l’Union africaine (UA), le Sénégal et le Japon, et rassemblant plusieurs dizaines de panélistes, dont des ministres et hauts fonctionnaires.

La rencontre doit examiner les moyens pour l’Afrique de "bénéficier au mieux d’une architecture internationale efficace de lois et de normes permettant aux particuliers, universités, entreprises", entre autres, "de protéger et promouvoir leurs créations dans le monde", selon le dossier de presse.

La présidente mauricienne, biologiste réputée et ex-directrice d’un centre de recherche, a déploré la faiblesse des efforts en Afrique pour documenter les traditions orales, en comparaison avec l’Asie qui a traité ces questions avec "sérieux", notamment pour les traditions thérapeutiques.

En Asie, "on a eu le recensement, la documentation, la codification des données traditionnelles indiennes", "la documentation des médecines chinoises" tandis qu’en Afrique, "il n’y a pas vraiment eu ce sérieux de vouloir documenter des traditions orales", a dit Mme Gurib-Fakim lors d’une conférence de presse en marge de la rencontre.

"Il est très important d’établir des archives" afin de pouvoir garantir la protection des traditions orales, "parce qu’elles contiennent un réservoir de savoirs extrêmement riches", a renchéri Francis Gurry, directeur général de l’Ompi.

"Il y a un processus au sein de l’Ompi parmi les Etats membres pour essayer d’établir un cadre juridique, notamment pour la protection du savoir traditionnel", a-t-il expliqué.

"Les négociations sont extrêmement complexes" au sein du comité dédié, dont le mandat a été renouvelé jusqu’en 2017, mais "on espère bien qu’il y aura un résultat positif" à cette échéance, a-t-il commenté.

cs/dab


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