L’affaire de Passakongo qui a fait l’objet de recours en appel à Bobo-Dioulasso et programmée le lundi 13 mai 2013 a été renvoyée en délibéré pour le 10 juin 2013. Le jugement rendu par le Tribunal de grande instance de Dédougou les 15 et 16 novembre 2012, n’a donc pas pu trouver un dénouement à cette crise. Le renvoi, selon la Cour, a pour cause l’absence de la quasi-totalité des personnes appelées à la barre : seulement cinq personnes présentes sur près d’une vingtaine. La défense de la communauté bwaba a plaidé pour une liberté provisoire de ceux qui sont toujours détenus à la Maison d’arrêt et de correction de Dédougou, pour apaiser le cœur des membres de cette communauté qui voit en l’action de la justice, un parti pris pour l’autre camp. Pour elle, ils sont accusés à tort car le nœud du problème est le feu mis au marché de la localité. Des démarches seraient en cours pour faciliter le retour des allogènes. Les propos de la défense ont créé une vague de murmures. Et le conseil de la communauté peuhle n’a pas voulu entendre l’évocation d’une demande de mise en liberté quoique que provisoire, parce que pour lui, la justice doit passer avant. D’autres arguments de l’avocat de la communauté peuhle viennent appuyer son désir que justice soit rendue à ses clients. Pour lui donc, le fait que ce soit seulement cinq personnes qui aient répondu à la convocation ce 13 mai est la preuve d’un désintérêt de ces derniers qui n’ont rien à perdre, parce qu’ayant purgé leurs peines. Et libérer ceux qui y sont encore est une erreur qu’il ne faudrait pas commettre. Ensuite, il soutient que depuis la mi-avril 2012, les Peuhls qui vivent désormais à Dédougou s
ont obligés de se prendre en charge avec leurs familles, de payer des loyers et cela sans mener une activité parce que leurs champs sont pris en otage par les autochtones bwaba. Même que ces derniers sont en train d’y planter des arbres en signe d’expropriation. Embouchant la même trompette, le procureur a rejeté toute idée de mise en liberté provisoire. L’une des causes du rejet est, à son avis, l’attitude des agresseurs depuis leurs comparutions, qui donnerait l’impression qu’ils ne regrettent aucunement leurs actes. Il est à savoir que les deux communautés étaient largement représentées ce lundi 13 mai. Partie des chaudes journées du 16 et 17 avril 2012, la crise de Passakongo a causé d’énormes dégâts, des dégradations de biens mobiliers et immobiliers, des abattages d’animaux, des menaces de mort et d’incitation à la destruction, des coups et blessures, faits évoqués lors de l’audience de Dédougou. Le verdict de cette audience marathon de deux jours a été de 6 à 18 mois de prison ferme pour les agresseurs, à savoir la communauté bwaba. La lourde peine a été infligée à Foadé Konaté qui a écopé de 18 mois et qui a été condamné à payer 150 000 F CFA. En plus, toute la communauté devrait payer 30 000 000 de F CFA aux victimes. Ce verdict, attaqué, ne semble pas rencontrer l’assentiment de la
communauté bwaba qui veut conditionner le retour de la paix à la libération des leurs, une douzaine toujours sous les verrous. Et cela, ils ont tenu à le faire savoir déjà avec les marches de protestation du 9 février et du 16 mars 2013 à Dédougou. Les Peuhls, eux veulent que le droit soit dit mais surtout qu’ils puissent retrouver leurs concessions et leurs champs, cette saison.
« Sa position était telle que je n’ai pas pu me retenir »
6 mois de prison ferme et 50 mille francs d’amende, c’est la peine prononcée contre T.I pour s’être introduit dans le domicile de B.A sans y être invité, le 25 mars 2013 à Dédougou. Que cherchais-tu dans le domicile de B.A à cette heure ? demande le procureur du Faso à T.I à la barre. Sans tergiverser, il affirme que c’était dans l’intention d’avoir des relations sexuelles avec elle. En effet, c’est de retour de sa promenade tard la nuit, que T.I a aperçu B.A mal couchée dans sa maison qui n’était pas fermée. « Sa position était telle que je n’ai pas pu me retenir. C’est là que je me suis introduit dans le but de coucher avec elle. Mais au moment de passer à l’acte, j’ai été interrompu par un jeune de passage », a expliqué T.I à la barre.