Plusieurs manifestations commémorant le premier anniversaire de la chute de l’ancien président burkinabè Blaise Compaoré, chassé par le rue le 31 octobre 2015 après 27 ans au pouvoir, ont eu lieu vendredi au Burkina Faso qui va fêter l’événement tout le week-end.
Les manifestations ont débuté vendredi matin avec des séances oecuméniques dans les églises et mosquées et se termineront dimanche par un concert géant avec des artistes locaux à la Place de la révolution, épicentre des manifestations anti Compaoré durant l’année 2014. Quelques centaines de personnes avec en tête, Cheriff Sy, le président du Conseil national de la transition (CNT), l’assemblée intérimaire mise en place après la chute de Compaoré, ont rendu hommage vendredi à la trentaine de "martyrs de l’insurrection" tombés durant les manifestations.
Sonnerie aux morts, dépôt de gerbes de fleurs ont marqué cette cérémonie solennelle à laquelle assistait également la hiérarchie militaire dont le chef d’Etat-major général des armées, le général Pingrenoma Zagré.
Le gouvernement avait appelé tous les Burkinabè à observer une minute de silence à "9h40minutes" "sur toute l’étendue du territoire". Le retentissement d’une sirène a été retransmise par toutes les radios et télévisions du pays. "Nous ne réclamons pas la justice, nous allons rendre la justice à nos martyrs parce qu’on ne peut pas continuer à tuer impunément des fils et filles du Burkina Faso. La justice leur sera rendue", a déclaré le président du CNT Chériff Sy au cimetière municipal de Goughin (ouest de la capitale).
Le président a rappelé "le sacrifice ultime (des "martyrs") pour que émerge
un Burkina nouveau débarrassé de la forfaiture, du clientélisme, de la
gabegie, des crimes de sang et crimes économiques. Que l’exemple de leur sacrifice, nous stimule dans notre combat pour la construction du Burkina Faso de nos espérances", a-t-il poursuivi.
L’insurrection avait commencé le 30 octobre avec notamment l’incendie de l’Assemblée nationale. Le président Compaoré avait alors annoncé le retrait du projet de loi sans pouvoir calmer la foule. Le lendemain, le 31, il démissionnait. Au total, la répression des manifestants a fait officiellement une trentaine de morts et plus de 600 blessés. Le gouvernement de la transition a décidé d’ériger 28 morts en "héros nationaux", ils sont appelés les "martyrs de l’insurrection". Des élections présidentielle et législatives sont prévues le 29 novembre pour définitivement tourner la page de l’ère Compaoré et instaurer une véritable démocratie dans ce pays pauvre d’Afrique de l’Ouest.
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