Le Procureur du Tribunal de Grande instance de Ouagadougou a tenu une conférence de presse ce jeudi 29 octobre, en vue de donner l’information juste après les enquêtes menées par les unités de police judiciaire, se rapportant à l’affaire des 5000 cartes d’électeurs et des 263 formulaires de cartes d’électeurs retrouvés dans un bureau de l’Organisation des Transporteurs Routiers Faso (OTRAF) à Ouagadougou.
Courant septembre, une information selon laquelle plus de 5 000 fausses cartes d’électeurs avaient été saisies dans un cybercafé à Ouaga 2000 faisait naitre des craintes pour le scrutin à venir. Compte tenu de la gravité des faits, une enquête a donc été ouverte par le Parquet du Tribunal de Grande Instance de Ouagadougou, qui se donnait le temps de réunir tous les éléments avant d’apporter une quelconque information dans cette affaire. C’est chose faite avec la conférence de presse de ce jeudi.
Au regard des différents procès-verbaux transmis par la police et la gendarmerie, il ressort que « ladite enquête, ne nous a permis que de découvrir les contradictions dans les déclarations du plaignant Bouda Monrou. Avouant qu’il avait menti, il ajoutait avoir saisi l’UPC des faits sans pour autant avoir la preuve », a laissé entendre la Procureur du Faso près le Tribunal de Grande Instance de Ouagadougou, Maïzan Sérémé, avant d’ajouter que « l’exploitation des procès-verbaux en sus des réquisitions adressées à la Direction des Transmissions et de l’Information de la Direction Générale de la Police Nationale et la CENI n’ont pas permis à mon Parquet de conclure à une qualification pénale ».
A en croire madame le Procureur, il n’a jamais été question de la saisie de fausses cartes d’électeurs par le Commissariat de police de Ouaga 2000. Quant aux formulaires de cartes d’électeurs qui auraient aussi été découvertes dans une gare routière, ils auraient été tout simplement oubliés par des agents recenseurs lors des opérations d’enrôlement entre 2012 et 2015.
En conclusion, à la suite d’une nette analyse de tous les éléments se référant à cette question de faux effectuée, le Parquet « a décidé de classer le dossier sans suite pour absence d’infractions », a affirmé Maïzan Sérémé.
Toutefois, il est demandé à tout dénonciateur, de bien vouloir vérifier l’objet de leur dénonciation notamment en ce qui concerne des sujets assez sensibles comme ces cas de supposées fausses cartes d’électeurs.
Pour rappel, l’affaire a éclaté le 3 septembre dernier quand Monrou Bouda portait une plainte au Commissariat de police de Ouaga 2000 contre Daouda Zangré, gérant de secrétariat public pour impression de fausses cartes d’électeurs. Ce dernier a été interpellé, son lieu de travail perquisitionné et son matériel (4 ordinateurs) saisi.
Une autre affaire était venue se greffer à la première : la découverte de 263 formulaires de cartes d’électeurs dans un bureau à Ouaga Inter, sur dénonciation été faite le 16 septembre 2015 à la Brigade de ville de gendarmerie de Bogodogo par Nathanaël Ouédraogo au nom de l’Union pour le progrès et le changement (UPC) et qui se trouve être le directeur national de campagne de ce parti. C’est ainsi que la Brigade de gendarmerie a procédé à l’audition de tierces personnes en l’occurrence des opérateurs de recensement électoral puisque le bureau où les formulaires ont été retrouvés avaient servi de bureau d’enrôlement de 2012 à 2015.
Guy Serge Aka