Le domaine des travaux publics a traditionnellement été présenté comme un terreau d’imperméabilité de la corruption et de la concussion à haute échelle. Que de gouvernements conservateurs en la matière se sont succédés depuis l’avènement de la quatrième république sans rien pouvoir. Si, sans pour autant se complaire dans quelques apologie, il convient de saluer les actions de transparence dans la passation des marchés publics d’ouvrages et dans leur exécution depuis l’arrivée en Avril 2011, du Premier ministre Beyon Luc Adolphe Tiao, force est de reconnaître que plusieurs chantiers écument une léthargie spectaculaire. L’ambitieux chantier du barrage de Samandéni dans les Hauts- Bassins et celui de Guitti dans le Yatenga, sont autant de réalités déplorables qui corrobore l’objet de ce « pamphlet ». D’une manière générale, il est connu que l’exécution des travaux publics pose souvent des difficultés survenant à l’improviste. Cependant, fors les cas imprévus qui peuvent entamer éventuellement la bonne exécution des travaux, aucune excuse n’est admise, qui tienne de justificatif aux manquements graves vis-à-vis du délai d’une part et de la qualité des prestations d’autre part. En 2011, dans la foulée de la crise socio- militaire, le Premier ministre Luc Adolphe Tiao avait brandi le bâton contre les entrepreneurs qui s’éternisaient sur les chantiers. Dans cette perspective offensive, l’Etat aura obtenu l’achèvement de nombreux chantiers. Mais le problème de la qualité restait criard. Des voies publiques se sont dégradées quelques jours après leur réception. Il a fallu encore, en l’occurrence, puiser dans le budget étatique pour réparer les défectuosités. A plus d’un an après son arrivée triomphale, avec des résultats tangibles à mettre à son compte, le Premier ministre semble avoir ralenti dans sa croisade contre les mauvais exécutants des travaux publics. S’est-il rendu compte que le cercle cache des dealers à cols blancs ? S’est-il vite réalisé que de gros pots de vins sont distribués sous des tables en or aux profits de ceux mêmes à qui il rend compte ? C’est le gombo du sérail ! Dans la perspective où les travaux publics, depuis la passation jusqu’à l’exécution, sont occasions de corruption et autres formes mauvaises pratiques, il est évident que les dispositions réglementaires en la matière soient rangées dans les tiroirs, au grand dam des populations. Comment demander des comptes à un entrepreneur de qui on s’est fait des pots de vin, de la passation du marché jusqu’à l’exécution des travaux? Pour justifier les contre performances de leur prestation, certains entrepreneurs relèvent des difficultés inhérentes à la lourdeur administrative et aux engagements non tenus de la part du gouvernement. Dans les cas de mauvaises exécutions décriées par les population, il apparaît difficile d’obtenir des explications claires d’autant que chaque partie livre bien à la bataille d’accusation en mettant au compte de l’autre les fautes. En réalité, quand il y a une confusion, c’est parce que les dispositions n’ont pas été pratiquement respectées. Sinon, il est clair que la puissance publique brandira ses prérogatives contraignantes. Dans le registre de l’indemnisation due aux personnes affectées par les travaux publics, le plus souvent, les engagements ne sont pas là aussi respectés. Avant l’effectivité d’une hypothétique indemnité, les populations affectées sont livrées à elles-mêmes. Dans cet imbroglio, où il y a peu de franc jeu, il ne reste qu’à recommander vivement le respect, par tous les acteurs, des clauses auxquelles ils ont souscrites. Ce, pour l’intérêt, juste l’intérêt de l’Etat et le bonheur des populations ! .