Le Conseil supérieur de la communication a organisé, le mardi 7 mai dernier au Conseil Burkinabè des chargeurs (CBC), un séminaire sur la régulation et l’autorégulation des médias au Burkina Faso. Ce séminaire qui a réuni les directeurs d’organe de presse, des animateurs des médias et les instances de régulation et d’autorégulation visait à renforcer leurs capacités sur la question.
« Régulation et autorégulation des médias au Burkina Faso : enjeux et défis », c’est sous ce thème que les acteurs des médias et des instances de régulation ont mené la réflexion à l’occasion de ce séminaire.
L’objectif, selon la présidente du Conseil supérieur de la communication, Béatrice Damiba était de renforcer les capacités des acteurs des médias sur la question.
Quatre communications ont été données par d’éminentes personnalités. M. Mahamoudou Ouédraogo, Conseiller à la présidence du Faso a ouvert le bal avec une communication sur le sous-thème « les défis de la régulation des médias à l’heure de la mondialisation ».
Selon le communicateur, c’est en 1368 que le mot régulation est apparu dans la langue française et était plus utilisé dans le milieu économique pour harmoniser ou assurer un fonctionnement correct, avant d’être employé dans le monde de la communication.
Mais selon lui, l’avènement de la presse sur internet ou en ligne vient bousculer la vision traditionnelle de la régulation.
C’est pourquoi il a souhaité qu’une réflexion soit menée en vue de créer de nouvelles règles pour renforcer les règles existantes et créer une charte d’éthique et de déontologie de la presse en ligne. La 2e communication développée par la présidente du Conseil supérieur de la communication Béatrice Damiba a porté sur « La régulation des médias au Burkina Faso : rôle du conseil supérieur de la communication ».
La présidente est revenue sur les prérogatives dévolues à son institution. Les principales attributions du CSC sont donc d’autoriser la création et de contrôler les contenus des services audiovisuels, de veiller au respect des valeurs fondamentales, de protéger les publics les plus sensibles. L’institution a également pour attribution de réguler l’accès des opérateurs au marché…
Mais si les médias burkinabè ne tiennent pas la queue sur le plan professionnel, la présidente du CSC note quand même des manquements relatifs aux atteintes à la vie privée des citoyens, à la violation de la présomption d’innocence, à la diffamation, à la publication d’information erronées, à la publication d’images choquantes. De 1997 à 2012, le CSC, selon Béatrice Damiba, a prononcé environ 55 mises en demeure, 34 suspensions et 33 retraits d’autorisation d’exploitation.
Le manque de formation est l’une des causes de ces manquements. C’est pourquoi elle estime que la régulation par son institution mérite d’être appuyée par les instances en charge de l’autorégulation que sont les conférences de rédaction et l’Observatoire burkinabè des médias.
« Les conférences de rédaction constituent de véritables cadres d’autorégulation. Elles permettent aux médias de faire le point des émissions et articles livrés et de proposer de meilleurs rendus pour des organes plus professionnels », a-t-elle indiqué.
Les autres communications ont porté respectivement sur l’autorégulation des médias par les pairs et l’autorégulation interne aux médias : l’exemple de l’Observateur Paalga a été animé respectivement par le président de l’Observatoire burkinabè des médias, Jean-Baptiste Ilboudo et le directeur de publication de l’Observateur Paalga, Edouard Ouédraogo.
Des communications qui ont permis aux acteurs des médias d’échanger largement sur les questions de régulation et d’autorégulation. Une délégation de l’institution en charge de la régulation de l’information de la Guinée Conakry qui était depuis quelques jours au Burkina Faso pour s’enquérir de l’expérience du CSC en matière d’organisation de la couverture médiatique des élections a également pris part au séminaire.
Aux dires des membres de cette délégation, les difficultés de la Guinée en la matière et celles du Burkina sont les mêmes à quelques différences près.