Imprimer une nouvelle dynamique de justice au Burkina en améliorant l’accessibilité du justiciable aux services judiciaires, c’est la volonté affichée par le ministre de la Justice à travers l’organisation des journées portes ouvertes du 03 au 04 mai dernier dans la région de l’Est. Pour le ministre de la Justice, Garde des Sceaux, Dramane Yaméogo, l’application stricte de l’éthique et de la déontologie des justiciers dans l’exercice de leur profession est primordiale pour redorer le blason de la crédibilité de l’institution.
Le processus de démocratisation en cours au Burkina imposait aux Burkinabè de se doter d’une feuille de route pour promouvoir au mieux le droit. Le but visé dans cette nouvelle orientation est de renforcer la place de la justice au sein de l’Etat de droit et de la société, de manière à en faire un acteur essentiel de la construction démocratique et du développement du Burkina Faso.
En se dotant ainsi d’une politique nationale de justice (PNJ) sur la période 2010-2019, les autorités burkinabè entendent « instituer une justice équitable, indépendante, transparente, déconcentrée, complète et accessible à tous », a indiqué le ministre de la Justice, Garde des Sceaux, Dramane Yaméogo à l’ouverture du 1er conseil d’administration du secteur ministériel (CASEM) de l’année 2013 à Tenkodogo.
Des acquis dans la promotion de la justice sont enregistrés quelques années après le début de la mise en œuvre de la PNJ. Il s’agit de la mise en place par le gouvernement de juridictions fonctionnelles dans la quasi-totalité des différentes localités du pays.
Ce qui va permettre de rapprocher les services judiciaires du citoyen. Cependant, malgré l’accroissement du nombre de juridictions et le renforcement des moyens humains, la justice est assez souvent décriée pour sa lenteur, sa cherté, son éloignement des justiciables, sa complexité et sa faible équité.
Le ministre Dramane Yaméogo n’a pas manqué de reconnaître cela en ces termes : « Si souvent de violentes critiques de la part des justiciables dont fait l’objet la justice ne sont pas toujours fondées, force est de reconnaître que les acteurs de la justice ne sont pas non plus exempts de reproches ».
C’est une réalité, il existe toujours une certaine méfiance des justiciables vis-à-vis des justiciers. Bien de citoyens ont tendance à croire que la justice n’est pas faite pour tout le monde et aussi ils pensent que les justiciers ne sont pas à l’abri de la corruption. Toute chose qui peut avoir un effet négatif sur les résultats de la mise en œuvre de la Politique nationale de la justice.
Comment faire pour améliorer la confiance entre la justice et les citoyens ? Une question qui pose la problématique du professionnalisme des justiciers dans leurs prestations, la tolérance et un comportement citoyen des justiciables.
Travailler avec plus de professionnalisme
Nul doute que le travail judiciaire n’est pas une tâche facile. De l’instruction d’un dossier jusqu’au rendu du verdict de son jugement, il faut reconnaître que cela met en avant beaucoup d’énergie des acteurs. Un travail délicat d’enquête qui impose aux justiciers le temps et le savoir-faire pour mener l’instruction et le jugement d’un dossier.
C’est pourquoi, les professionnels du droit doivent faire valoir la loi dans les décisions à prendre dans l’exercice de leur profession. Autrement dit, la conscience professionnelle impose aux justiciers plus de professionnalisme dans le travail judiciaire.
C’est pourquoi, le ministre de la Justice, Garde des Sceaux a relevé que « le traitement diligent des dossiers dans le respect strict de l’éthique et de la déontologie doivent permettre de dissiper ces critiques mais aussi et surtout, de rendre crédible l’institution judiciaire ».
Par ailleurs, la justice doit s’ouvrir davantage à l’opinion publique à travers des actions de communication comme les journées portes ouvertes et les conférences de presse faites par le parquet général.
Ces actions de communication devront être améliorées en donnant les capacités aux différents procureurs du Faso d’expliquer par voie de presse les actions de leur parquet au niveau local. Ce qui permettra aux citoyens de mieux appréhender les actions de l’institution judiciaire partout au Burkina.
La partition du justiciable
Très souvent, la presse a fait cas des exécutions extra-judiciaires commises par des populations sur des « supposés » délinquants. La vindicte populaire est une méthode utilisée par des populations pour se rendre justice. Un comportement qu’il faut condamner et arrêter dans une société civilisée.
Autant les citoyens exigent du justicier plus de professionnalisme dans leur travail, autant les justiciables ont aussi un rôle à jouer dans la promotion de la justice. En effet, les citoyens doivent avoir un comportement raisonnable dans la société. Ils doivent savoir que quand on a un problème, il ne faut pas chercher à se faire justice mais plutôt s’en référer aux services compétents. Cela relève d’un comportement citoyen.
C’est donc un travail de sensibilisation et de communication pour un changement de comportement des citoyens à l’égard de la justice sur lequel le ministère en charge des questions de justice devra mener la réflexion en élaborant et en diffusant des messages.