Ouagadougou (Burkina)- Un universitaire burkinabè spécialiste du droit des affaires, Me Salifou Dembélé, souligne l'urgence d’améliorer la sécurité des investisseurs et de leurs investissements au Burkina, pour rendre le pays attractif.
Evoquant l'environnement juridique et règlementaire de l'investissement privé au Burkina Faso, le juriste estime que « l'investissement privé constitue un catalyseur très efficace car il augmente la capacité de productivité de l'économie, provoque la création d'emplois, la hausse progressive des revenus et la réduction de la pauvreté ».
Selon Me Dembélé, le Burkina Faso n'attire pas assez d'investisseurs privés malgré les réformes entreprises au cours de ces dernières années pour viabiliser le climat des affaires.
Le Burkina Faso a engagé ces dernières années, avec l'appui de la Société financière internationale (IFC), des reformes aux niveaux fiscal, juridique et judiciaire avec à la clé la création d'un tribunal de commerce.
Malgré ces avancées, Me Salifou Dembélé indique que « de nombreuses faiblesses persistent toujours et la qualité des décisions judiciaires ne semble pas s'être radicalement amélioré ».
Aussi, pour rendre attractif le Burkina Faso, un certain nombres d'actions doivent être menées notamment sur le plan institutionnel, de la justice, des modes alternatifs de règlement des litiges ou encore du foncier.
L'expert recommande entre autres la mise en place d'une véritable politique de la concurrence tant au niveau du Burkina que de l'UEMOA afin de règlementer la concurrence et de supprimer, au plan fiscal, les prélèvements de retenues à la source pour toutes les personnes morales.
D'autres mesures sont proposées, notamment la fixation de délais maximum et d'un coût global pour l'obtention des licences d'affaire, la poursuite de la création des tribunaux de commerce et la formation des magistrats et auxiliaires de justice.
L'inamovibilité des magistrats des tribunaux du commerce est également abordé dans ces propositions.