Le président du Faso, Blaise Compaoré, a reçu en audience, le vendredi 10 mai 2013 à son palais, successivement, le ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale du Mali, Tiéman Hubert Coulibaly et le président de la Commission de l’UEMOA, Cheikhe Hadjibou Soumaré. Ils sont venus lui rendre compte, respectivement, du processus de normalisation de la situation politique et sécuritaire au Mali et de l’avancement des dossiers confiés à l’Union par la Conférence des Chefs d’Etat.
Le ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale du Mali, Tiéman Hubert Coulibaly a été la première personnalité à être reçue par le président du Faso, Blaise Compaoré, dans l’après-midi du 10 mai 2013. A sa sortie d’audience, il a confié être venu faire un compte-rendu au médiateur de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) dans la crise malienne, le président Compaoré, de l’avancement du processus de normalisation de la situation politique et sécuritaire au Mali, après l’adoption de la résolution 2100 du Conseil de sécurité des Nations unies. Il s’agit notamment de l’adoption de la feuille de route, de la création de la Commission de dialogue et de réconciliation, et des avancées « notoires » concernant la préparation et l’organisation des élections en juillet prochain. La résolution 2100 s’inscrit dans une approche qui inclut la stabilisation, le retour à la sécurité, l’ac-compagnement de la transition politique et l’aide à la reconstruction et au développement du Mali. « Nous arrivons pratiquement à la dernière phase qui va nous permettre d’amorcer un retour à une vie normale et il était nécessaire pour nous de venir recueillir les recommandations du médiateur Compaoré », a précisé le ministre Coulibaly. Il a dit être également porteur d’un message de remerciements à Blaise Compoaré, de la part du président malien, pour son engagement fraternel et ses efforts inlassables en faveur d’un règlement définitif de cette crise. Ces efforts a-t-il ajouté, sont considérés comme un succès diplomatique de la CEDEAO. Selon le chef de la diplomatie malienne, des questions relatives à la coopération bilatérale entre le Mali et le Burkina Faso, aux enjeux de développement et de sécurité auxquels les pays doivent faire face dans les années à venir, étaient aussi au menu de leur entretien.
A la suite du ministre malien des Affaires étrangères et de la coopération internationale, c’était au tour du président de la Commission de l’UEMOA, Cheikhe Hadjibou Soumaré d’être reçu par le locataire de Kosyam.
« L’UEMOA se porte très bien »
Lui aussi, a fait part au chef de l’Etat burkinabè de l’état d’avancement des dossiers sur la Conférence des chefs d’Etat qui aura lieu très prochainement. « Le président du Faso a des expériences sur de nombreux dossiers qui lui ont été confiés, c’est pourquoi c’est toujours un plaisir pour nous, de venir lui rendre compte et de recueillir son avis sur ces questions », a signifié M. Soumaré. Le président du Faso et son deuxième hôte ont aussi envisagé le financement de la construction de l’autoroute Ouagadougou-Yamoussoukro. D’autres grands projets de l’Union dont le programme économique régional, ont animé les échanges entre les deux personnalités. Le président de la Commission de l’UEMOA a indiqué que son institution se porte « très bien », malgré les crises qui ont secoué le Mali et la Guinée-Bissau. Il a rassuré qu’aujourd’hui, ces deux pays sont en train de se rétablir, grâce aux efforts déployés par le facilitateur Blaise Compaoré. Du point de vue de la croissance économique de la région, Cheikhe Hadjibou Soumaré prévoit un taux autour de 6%, dont près de 4% pour le Mali. « Au regard de ces taux, nous pouvons dire que nous sommes sur la bonne voie, mais il faut souligner qu’il demeure des dossiers difficiles, notamment le principe de la libre circulation des personnes et des biens », a-t-il soutenu. Il a par ailleurs relevé que l’autre dossier difficile à résoudre, est celui des étudiants. A l’entendre, depuis plusieurs années, des décisions ont été prises pour que les étudiants étrangers puissent avoir les mêmes droits que les nationaux, durant leur séjour dans les pays membres de l’UEMOA. « Le Burkina Faso a épousé cette idée, mais malheureusement certains pays ne l’ont pas encore appliquée. Nous pensons trouver des solutions dans les jours à venir avec les ministres de l’enseignement supérieur sur la question’’, a ajouté le président de la Commission de l’Union. Faisant cas de la crise de l’Europe qui perdure, M. Soumaré a affirmé qu’elle pourrait se répercuter sur les pays de l’UEMOA, étant donné que le courant des affaires est de moins de 20%. Cependant, il a affirmé que le potentiel de croissance de l’Union ne sera pas touché.
