Dans cinq jours va se tenir la 16e édition des prix Galian. Depuis leur création, il y a de cela 16 ans, les prix Galian, ont pour objectif de booster la qualité des productions des médias au Burkina Faso et d’encourager les journalistes, à travers une saine émulation compétitive. Si de nos jours, la participation est remarquable et les œuvres mieux appréciées, cela n’a pas été toujours le cas lors des éditions précédentes. Retour sur l’évolution du baromètre du journalisme au «pays des Hommes intègres».
Portés sur les fonts baptismaux en 1997, sur initiative de Mahamoudou Ouédraogo, alors ministre en charge de la Communication, les prix Galian visent à promouvoir les différents corps de métier de la presse écrite et audiovisuelle, mais aussi de la publicité, à travers une saine émulation entre les professionnels des médias et de la communication. Selon le ministre Mahamoudou Ouédraogo, le but était de «positionner les productions journalistiques et le paysage médiatique burkinabè parmi les meilleurs de la sous-région». Que renferme alors le terme Galian? Le Galian désigne un instrument de musique moaga qui est joué, généralement lors des rites d’initiation, mais aussi, à l’occasion des travaux publics. Cet instrument de musique donne également le rythme de la danse, de la chasse et il invite le peuple aux travaux champêtres. Le Galian symbolise, à la fois, l’instrument et l’homme qui le joue et il se veut être un communicateur indépendant. Pour le directeur de publication de L’Observateur Paalga, Edouard Ouédraogo, le mot Galian lui-même est tiré du lexique savant de la langue mooré. «Il vient de galer qui veut dire augmenter, améliorer, bonifier. Dans ce sens, les Galian ont été créés pour tirer, vers le haut, la production journalistique burkinabè», explique M. Ouédraogo. Ainsi, chaque année, et ce, depuis la première édition en 1998, les prix Galian récompensent les meilleures œuvres en radio, télévision et presse écrite, dans les genres majeurs, au cours d’une soirée dénommée la «Nuit du communicateur». Le lauréat de chaque genre remporte alors, un prix d’excellence, constitué de récompense en espèces ou en nature et une distinction (attestation et trophée). En 1999, les prix Galian se sont ouverts aux productions en langues nationales, à savoir le mooré, le jula, le fulfuldé et le gulmancema, pour mieux prendre en compte tous les acteurs du monde des médias. Cette même année, sur initiative du département en charge de la communication, des prix spéciaux ont été décernés, à l’occasion du palmarès officiel par les ministères et les institutions. Les prix Galian deviennent alors une opportunité pour ces structures d’encourager la spécialisation des animateurs des organes de presse et de récompenser des productions relatives à leur domaine d’activités. Cependant, si la compétition s’est renforcée par l’introduction des prix spéciaux, il faut noter que certains genres, qui étaient à l’origine pris en compte, ont été, par la suite, retirés. C’est le cas, dans la presse écrite, du portrait, de l’éditorial, du commentaire, du dossier, du secrétariat de rédaction... En ce qui concerne la radio, le montage, l’animation et la rédaction ne font plus, partie du concours de l’excellence. Par contre, l’interview et le fait divers qui n’existaient pas dans la compétition ont été retenus, respectivement en 2006 et 2009. En outre, le genre fiction a été introduit dans le concours en 2007, avant d’être supprimé, l’année suivante.
Un engouement certain, au fil des éditions
En 15 éditions, les Galian ont décerné plus de 200 prix officiels et de nombreux prix spéciaux. Quant à la participation, elle varie en dents de scie. Par exemple, de 92 candidats à la première édition en 1998, le nombre est passé à 200, l’année suivante (1999). Après cette date, l’engouement a baissé jusqu’en 2004. La 3e édition se distingue de l’histoire des Galian, par la faiblesse de son ratio nombre de lauréats sur le nombre d’œuvres présentées qui est de 5/122. De même, la deuxième édition a été celle qui a enregistré le plus de lauréats (21), et à la 14e édition, on en comptait 17. Pour ce qui est de la plus faible participation, elle a été enregistrée en 2001 et 2002 avec 61 œuvres en compétition. Il a fallu attendre la 8e édition en 2005 pour voir le record de la deuxième édition, dépassée avec 222 candidats. Ce score a été battu à la 15e édition où l’on a noté un engouement des hommes des médias et des professionnels de la communication a été confirmé avec 224 œuvres sélectionnées, tous genres confondus, en langues nationales et en français. Par ailleurs, la presse écrite a enregistré le plus de dépôts aux prix Galian depuis sa création avec plus de 800 œuvres présentées. L’innovation majeure à la 15e édition, qui s’est déroulée l’année passée, est l’amélioration financière du prix spécial qui a égalé le prix officiel, passant ainsi de 300 000 F CFA à 500 000 F CFA. L’autre nouveauté à cette même édition a été aussi le «relooking» du trophée, non seulement en écriteaux, mais aussi dans sa constitution. A entendre la Directrice du développement des médias (DDM), Régina Ouattara, malgré cette évolution, l’âme et l’identité du trophée sont respectées dans toute leur intégralité. L’édition de 2012 a marqué le début d’une capitalisation de la «Nuit du communicateur» qui explique que les dossiers de candidature soient beaucoup plus étoffés que lors des précédents rendez-vous. Pour la 16e édition qui doit se dérouler le 17 mai prochain, le secrétariat des prix Galian a réceptionné 209 œuvres en français, 32 en langues nationales et 31 en presse en ligne. Suite à une vérification minutieuse, les jurys ont finalement retenu 159 œuvres en français, 16 en langues nationales et 18 en presse en ligne, soit un total de 193 dossiers de candidature. A entendre la DDM, Régina Ouattara, la particularité de la 16e édition des prix Galian est l’intégration de la presse en ligne dans la compétition avec trois catégories, à savoir le blog, le site, la presse audiovisuelle en ligne. «C’est un volet qui a été réclamé par un grand nombre de professionnels et d’institutions chargés de réguler ou de soutenir les médias. Nous pensons que, vu l’actualité et l’évolution technologiques, il était temps de l’intégrer», soutient la DDM. L’autre particularité pour la présente édition est la prise en compte des œuvres qualifiées au niveau des prix spéciaux, c’est-à-dire qu’elles ont été déclarées comme telles au niveau des jurys avant d’être retenues par les ministères ou institutions.