Le Syndicat national des enseignants du secondaire et du supérieur (SNESS) et la Fédération des syndicats nationaux des travailleurs de l’éducation et de la recherche (F-SYNTER) ont décrété une grève de 24 heures le vendredi 10 mai 2013, sur toute l’étendue du territoire national. Le mot d’ordre a été respecté à 100% dans les établissements de la ville de Ouagadougou que nous avons visités.
Les enseignants et les élèves ont déserté les classes le vendredi 10 mai 2013 pour protester contre les conditions difficiles de vie et de travail dans le domaine de l’éducation. Le mot d’ordre de grève décrétée par les syndicats de l’éducation, notamment le Syndicat national des enseignants du secondaire et du supérieur (SNESS) et la Fédération des syndicats nationaux des travailleurs de l’éducation et de la recherche (F-SYNTER) a été respecté à 100% dans les établissements de la ville de Ouagadougou que nous avons visités. Au Lycée Philippe Zinda Kaboré, aucune ambiance particulière. Les élèves et les enseignants ont déserté les classes pour revendiquer de meilleures conditions de vie et de travail. Le censeur du lycée, Pierre Sié Palenfo, a soutenu que la grève était légale. A l’en croire, un préavis avait été déposé auprès de l’autorité supérieure, le Président du Faso, Blaise Compaoré. « Nous avons effectivement constaté ce matin que les enseignants ont suivi le mot d’ordre. Les classes sont vacantes », a-t-il mentionné. Il a rappelé que les élèves ont eu un mouvement de protestation, le lundi 6 mai dernier, afin de soutenir les enseignants. « Mais aujourd’hui nous avons constaté, de par nous même, que ce sont les enseignants qui ne sont pas là. Alors il est difficile de faire la part des choses entre le soutient que manifestent les élèves à l’endroit des enseignants et celui décidé par ces mêmes enseignants », a reconnu le censeur du lycée Philippe Zinda Kaboré.
Au lycée Marien N’Gouabi, le constat est le même. Toutes les salles de classes étaient ouvertes. Quelques élèves rencontrés s’attelaient à réviser leurs cours. Le proviseur du lycée, Mathias Konkobo, est allé dans le même ordre d’idée que le censeur du Zinda quant au mot d’ordre par les enseignants. « Les classes sont fermées et nous avons reçu des instructions fermes pour cela. Les enfants sont restés chez eux et il y a certains qui sont venus, puis sont repartis », a-t-il expliqué. Mathias Konkobo a rappelé les revendications des enseignants. Il s’agit notamment d’une hausse de l’indemnité de logement, du reclassement des conseillers pédagogiques et du respect de l’arrêté portant limitation des effectifs dans les classes dont 70 au premier cycle et 60 au second cycle.
Une fois au lycée professionnel régional du centre, nous avons remarqué également que les salles de classes étaient ouvertes et certains élèves venus étudiés leurs leçons. Béchir Ben Amed Kaboré, élève en classe de 3è est venu réviser ses cours comme certains de ses camarades. Il dit avoir entendu que les professeurs menacent de boycotter les examens de fin d’année. Et c’est l’une des raisons pour lesquelles, les élèves sont sortis pour manifester ce matin aux cotés de ces derniers. Il a expliqué que ces camarades manifestent pour que les 9 mois de cours ne soient pas perdus, surtout pour ceux qui sont en classes d’examens. « J’ignore les raisons qui ont poussé les professeurs à la grève, mais tout ce que je sais, c’est que le mot d’ordre de grève a été respecté dans notre établissement et les élèves soutiennent les professeurs », a-t-il soutenu. A côté, un de ses camarades, Mamadou Touré, a confirmé que les cours ont été bel et bien suspendus .
Par Kourafom Rosalie GAMBO et Sandrine GOUBA (Stagiaires)