La 12e édition de la journée anti-sida a eu lieu, le 3 mai 2013, à Kaya. Sous l’égide du Réseau africain jeunesse santé et développement (RAJS), cette édition était placée sous le haut-patronage de la première dame du Faso, mais représentée par l’épouse du Premier ministre, Christiane Tiao.
La ville de Kaya était en effervescence dans l’après-midi du vendredi 3 mai 2013. Vers 13h, des jeunes vêtus de tee-shirts blancs aux manches vertes ou bleues, occupaient l’espace du rond-point du cheval (Naaba-Oubri), sous des rythmes de sonorités musicales. A un jet de pierres de là, au gouvernorat, des tentes géantes ont été érigées, sous l’ombre desquelles se prélassaient quelques personnes, pendant que d’autres s’ingéniaient à bien disposer les chaises des invités. « Ya quoi ici encore ? » questionna, en mooré, un Yadga juché sur son vélo sans phare ni freins. « C’est une célébration de la journée des jeunes contre le sida », répondit gentiment un autre, qui lui, semblait être dans les arcanes de l’organisation de cette édition. Quelques instants après, au son des fanfares de la procession militaire, les officiels firent leur arrivée au lieu de la cérémonie. Au nombre de ceux-ci, il y avait Christiane Tiao, épouse du Premier ministre, représentant la première dame, et Poussy Sawadogo, secrétaire général du gouvernement et co-parrain de cette cérémonie. Ce dernier, dans l’allocution du ministre en charge de la jeunesse dont il était aussi le représentant, a encouragé les mouvements de jeunesse à adopter des comportements responsables. Il a ensuite exhorté le RAJS à intensifier les campagnes de prévention auprès des plus jeunes, des ruraux et des groupes marginalisés à travers des approches innovantes, car, a-t-il déclaré, une jeunesse sexuellement responsable est un indicateur favorable pour un développement durable. Mais avant lui, c’était Mariam Diallo/Zoromé, gouverneur du Centre-nord qui, après le mot de bienvenue du maire, a livré la teneur de son discours. Pour elle, cette édition, placée sous le thème « Zéro nouvelle infection en VIH, zéro décès liés au Sida, zéro discrimination », marque l’engagement pour la jeunesse, fer de lance du pays, à traquer jusqu’à son dernier retranchement, cette pandémie qui défie la médecine depuis des décennies. En tant que première responsable du Centre-nord, elle s’est réjouie du choix porté sur cette région dont l’insécurité liée aux mœurs est d’acuité. « En 2012, 2.808 personnes vivaient avec le VIH dans la région du Centre-nord, dont 47,41% de jeunes, d’où la nécessité de saluer cette manifestation de réflexion et de mobilisation sociale des femmes, des leaders et des partenaires qui permettent de nourrir l’espoir d’une accélération des efforts devant contribuer à l’accès universel à la prévention, à la prise en charge et aux soins dans notre pays » a-t-elle renchéri. A la suite de celle-ci, la représentante des partenaires techniques et financiers (PTF), a salué le leadership des jeunes dans le processus de développement du Burkina, toute chose qui les réconforte et les incite à redoubler d’efforts pour accompagner la jeunesse dans sa quête d’une vie et d’un pays sans VIH. Visiblement ces différents discours ont eu un écho considérable, si fait que les jeunes ont, sur le champ marqué leur adhésion aux comportements qui épousent le thème de cette édition. Et pour symboliser ce choix, ils ont solennellement pris, devant le parterre de personnalités, et au nom de toute la jeunesse du Burkina, un serment qui les engage à adopter une sexualité saine, ce qui leur impose l’ultime devoir de protéger leur vie et celle de la nation entière. La remise du serment des jeunes au SP/CNLS, et celle des écharpes et attestations aux ambassadeurs de bonne volonté du RAJS, ont aussi été des moments riches en couleurs. C’est l’épouse du Premier ministre, Christiane Tiao, qui est venue sceller la fin de cette édition, en remettant le témoin d’organisation de la prochaine édition (en décembre 2013), aux jeunes de la région du Sahel. Mme Tiao qui félicite les jeunes au nom de Chantal Compaoré, a lancé un appel à redoubler de vigilance, car, à l’en croire, des statistiques montrent que le sida fait une remontée dans sa contamination d’où, l’urgence d’un choix de comportements plus responsables chez les jeunes. Pour Timothée Sawadogo, coordonateur du RAJS/Sanmatenga, les objectifs de cette présente édition sont atteints car des animations ont été faites, des jeunes ont été sensibilisés et certains ont fait des tests de dépistage volontaires, toute chose qui prouve que le message est bien passé, d’où sa satisfaction. Les prestations musicales des artistes comme Sami Rama, Dez Altino,… ont jalonné toute la cérémonie. Un concert musical, dans la même ferveur que lutte contre le sida, s’est poursuivi avec d’autres artistes, jusqu’au crépuscule pour le bonheur d’une population Kayalaise mobilisée à cet effet .