Le « coup de bar » ou « coup de fatigue » du ministre burkinabè des Affaires étrangères à Ankara a donné ou a failli donner un coup de sang à bien de Burkinabè.
La magie du Net a permis de vivre « en live » une situation qu’il était préférable, à bien des égards, de ne pas suivre. Le ministre des Affaires étrangères est le symbole à l’extérieur d’un pays. S’il vacille, et qui plus est, devant toutes les caméras du monde entier, c’est un peu comme si c’est le pays qui vacillait. La preuve est que la quasi-totalité des commentaires (des Burkinabè) postés sur Internet sur le sujet sont plutôt des souhaits de prompte santé et de soutien. Et on lui souhaite effectivement que ce ne soit qu’un coup de fatigue dont les séquelles seront vite résorbées.
Désormais « Djibrill le Bosseur » ?
Sous un autre angle, ce fait révèle que l’homme travaille plus que de mesure. Depuis sa nomination, en effet, ce ministre ne cesse de bourlinguer à travers le monde, soit pour soutenir les médiations de Blaise Compaoré (justement, ce dernier n’était pas non plus au mieux de sa forme ces derniers temps) ou pour vendre (on le présume) l’image du Burkina. Ce ne sont pas les Burkinabè qui se plaindront, certains d’entre eux trouvant d’ailleurs que les ministres ne mouillent pas assez le maillot. Il y a donc désormais de quoi démentir ce reproche, du moins, pour ce qui concerne ce ministre-ci.
Les ministres travailleurs, levez le doigt !
Cependant, l’occasion permettra au larron de s’interroger sur l’engagement au travail des autres membres du gouvernement, à commencer par son chef. Il est indéniable que Luc Adolphe Tiao se démène beaucoup et a intérêt lui aussi à faire attention. Alain Edouard Traoré, le porte-parole du gouvernement, se débat également avec le nouveau visage qu’a pris la communication gouvernementale, même si parfois le zèle mélange les torchons des sorties hasardeuses aux serviettes des prises de position critiquables.
Quelles missions pour le ministre des missions ?
A son opposé, le ministre d’Etat chargé de mission auprès de la Présidence du Faso est le moins visible du gouvernement Tiao III. Ce qui ne veut forcément pas dire qu’il ne fait que se ronger les ongles. Mais le commun des Burkinabè s’est demandé dès sa nomination si son poste n’était pas une coquille vide, ou plutôt un costume taillé sur mesure pour récompenser pour service rendu (après avoir conduit avec succès le parti aux pouvoirs législatif et municipal).
Le Premier ministre disait que ce dernier restait sous la main du Président du Faso pour « toute sorte de missions ». De quelles missions s’agit-il ? Sont-elles les mêmes que celles de Djibrill Bassolé ? Si oui, il gagnerait à donner de sérieux coups de main à son homologue ministre d’Etat, à moins que, comme diraient les Ivoiriens, « les ministres se promènent ensemble, mais n’ont pas le même prix » ! On comprendrait alors pourquoi certains tombent de fatigue et d’autres pas …
