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© aOuaga.com par A.O
CNT : le Président de la transition s`adresse aux députés Mardi 27 octobre 2015. Ouagadougou. Le Président de la transition, Michel Kafando, est allé s`adresser aux députés du Conseil national de la transition (CNT) dans leur hémicycle conformément à l`article 51 de la Constitution |
A quelques mois de la fin de la transition, le président du Faso, président de la transition, Michel Kafando a livré un discours devant les députés du Conseil national de la Transition (CNT), une première dans la tradition parlementaire de notre pays. Au cours de son adresse, il a indiqué que le gouvernement déposera bientôt devant le parlement intérimaire un projet de loi qui consacrera légalement le 31 octobre de chaque année comme « la Journée des Martyrs ».
Pour ce « discours important et historique », 82 députés sur 90 étaient présents. Le discours du chef de l’Etat de la transition était axé principalement sur trois points. D’emblée, il a reconnu la légitimité et l’œuvre législative « immense » de l’organe législatif de la transition qui durant une année a voté des lois « allant des préoccupations quotidiennes de la vie aux nécessités de la vie nationale ».
Il a de plus souligné la mise en accusation devant la Haute cour de justice des anciens caciques du régime Compaoré. L’enquête parlementaire du CNT sur les fraudes fiscales a été également saluée par Michel Kafando pour qui, cela a permis à l’Etat de recouvrir 4 milliards de FCFA.
Par ailleurs, il n’a pas manqué de relever des goûts d’inachevés à savoir le fait de n’avoir pas pu passer à la Ve République car, de son avis « une telle exigence s’imposait bel et bien comme une obligation incombant à la Transition ». Outre cela, le président de la Transition regrette que l’accent n’ait pas été mis sur les réformes économiques « qui aurait pu transformer fondamentalement les pratiques et les mœurs dans le domaine du développement ».
Enfin, il a précisé que le gouvernement soumettra incessamment un projet de loi qui consacrera légalement le 31 octobre de chaque année comme « la Journée des Martyrs ». Une autre proposition sera également soumise bientôt à l’appréciation des députés à savoir la tenue annuelle « d’un grand Te Deum (Action de grâce à Dieu pour une victoire ou de tout autre événement heureux, Ndlr) en reconnaissance au Maître du Temps et de l’Histoire ». « Un grand peuple, c’est aussi celui qui sait dire merci » a-t-il indiqué.
Une mention spéciale a été faite à l’endroit du président du CNT, Moumina Chériff Sy pour son courage et sa bravoure dont il a fait montre pendant le coup d’Etat manqué de l’EX-RSP.
A la fin de son allocution, le président Kafando a laissé entendre que c’était un devoir pour lui de s’adresser aux députés de la transition pour leur témoigner sa gratitude, sa reconnaissance pour le devoir accompli et à accomplir.
Réactions d’après discours
Moumina Chériff Sy, président du CNT : « Je pense que le président a rendu un vibrant hommage à cette composante de la transition qu’est le CNT pour le travail abattu en quelques mois et pour le reste du travail à venir. Il a magnifié leur résistance lors de la tentative de putsch et je pense que c’est une adresse qu’il fait à la nation burkinabè pour qu’elle se réconcilie avec elle-même parce que d’une manière magistrale, elle a su mettre fin à la forfaiture à la quelle nous avons assisté en septembre. Les députés étant l’émanation du peuple, en leur soulignant cela, je pense qu’il il rend grâce à ce peuple magnifique. Il rend aussi grâce à Dieu pour avoir béni ce peuple. »
Yaya Karambiri, député du groupe OSC (Organisation de la Société civile) : « Nous nous réjouissons de cette visite du président ce matin parce que dans l’histoire parlementaire de notre pays, c’est la première fois que cela arrive. Cela nous va droit au cœur car cela témoigne de la qualité du travail que nous avons abattu depuis notre installation ».
Joséphine Drabo/Kanyoulou, député du groupe ARD (Alliance pour la République et la Démocratie): « J’avoue que cela est une première pour moi de recevoir le chef de l’Etat à l’hémicycle. Je suis très fier surtout de son message qui nous réconforte. C’est un message qui confirme si besoin en est, que nous sommes légitimes, contrairement à ce que certains se disent. Je peux même ajouter en disant que ce n’est pas dans tous les pays où les députés sont élus, il y a des députés désignés. Nous sommes légitimes et cela, le président lui-même l’a confirmé et j’en suis fière ».
Dimitri Kaboré
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