Une équipe de la Banque africaine de développement (BAD) a visité les réalisations du Projet de renforcement des infrastructures électriques et d’électrification rurale (PRIELER) dans trois communes rurales de la province du Kourittenga, le lundi 26 octobre 2015. Elle s’est dit satisfaite des résultats.
Finie la galère des agents du Centre de santé et de promotion sociale de la commune rurale de Sougritenga, dans la province du Kourittenga qui travaillaient nuitamment avec des torches. En effet, l’infrastructure sanitaire a été raccordée au réseau électrique de la Société nationale d’électricité burkinabè (SONABEL), le 15 septembre dernier. Ce, grâce au Projet de renforcement des infrastructures électriques et d’électrification rurale (PRIELER) de la Banque africaine de développement (BAD). « Nous avions des difficultés pour soigner les patients la nuit. Avec l’électricité, l’offre sanitaire s’est améliorée. De plus, nous pouvons désormais conserver les médicaments au frais », se réjouit l’infirmière, chef de poste, Rachel Sawadogo. En plus de cette avancée, des habitants de la localité ont pu développer des activités socioéconomiques et améliorer leurs conditions de vie grâce au précieux « jus » de la SONABEL. Ces propos rassurent l’équipe de la BAD, principal bailleur du PRIELER, venue constater, le lundi 26 octobre 2015, les réalisations dans le Kourittenga. Avant Sougritenga, la délégation s’est d’abord rendue dans les communes rurales de Toulgou Kanré et de Signonghin. Dans la première cité, les révélations des habitants indiquent que le développement est en marche grâce à l’électricité. Il est 11 heures et le vidéoclub géré par Alexis Dambré est déjà bondé de clients qui suivent un film. Il révèle que son oncle, le propriétaire des lieux a débuté son activité en septembre dernier, quelques jours après l’électrification de sa commune. « Les affaires marchent bien pour le moment. Grâce à l’éclairage public, il y a plus de sécurité et les populations mènent beaucoup d’activités de nuit », avoue-t-il. A Signonghin, qui a été électrifiée en avril dernier, Séni Kaboré, un résident, adossé au bâtiment de son futur moulin évoque longuement les changements induits par l’électrification. « Les élèves n’ont plus de difficultés pour étudier la nuit. Ceux qui n’ont pas de courant chez eux, bossent sous les lampadaires. Il y a maintenant des moulins pour écraser et décortiquer les céréales. C’est un secteur très rentable et je n’attends que mes machines pour entrer dans la danse », affirme-t-il fièrement.
134 communes électrifiées
Selon le coordonateur du PRIELER, Larba Kéré, 35 branchements ont été réalisés à Sougritenga, de même qu’à Signonghin et 38 à Toulgou Kanré. « Ces raccordements ont été faits à prix social. Pour un compteur de 3 ampères, nous avons demandé la somme de 10 000 F CFA, alors que le prix réel est 55 000 F CFA. Les compteurs de 5 ou 15 ampères ont été branchés à 20 000 F CFA au lieu de 135 000 F CFA. En plus, il y a des lampadaires dans toutes les communes pour réduire l’insécurité », dévoile-t-il. Faisant le bilan à trois mois de la fin du projet, il révèle que 126 localités sur 160 ont été électrifiées. « Les travaux sont en cours dans les 34 communes restantes et seront achevées d’ici la fin de l’année. Nous comptons à ce jour plus de 10 000 clients », précise M. Kéré. Au regard des résultats atteints, la BAD se dit satisfaite. « Nous constatons que c’est un projet à succès. Les populations sont heureuses et développent des activités rémunératrices. Les objectifs visés dont l’accès des couches défavorisées à l’électricité pour une inclusion sociale, sont largement atteints », soutient le chargé principal des opérations de la BAD au Burkina Faso, Georges Bohoussou. Celui-ci espère que le projet PRIELER servira d’exemple et incitera d’autres partenaires au développement à initier des actions similaires. En attendant la réalisation de ce vœu, il rassure que son institution approuvera en 2016, un projet d’électrification des quartiers péri-urbains de Ouagadougou et de Bobo-Dioulasso.
Le PRIELER, mis en place en septembre 2010 couvre les 13 régions du Burkina Faso. Il est financé à hauteur de 25 milliards de F CFA dont 18 milliards offerts par la BAD. Le reste est pourvu par l’Etat, la SONABEL, le Fonds de développement de l’électricité (FDE) et les abonnés.
Eliane SOME