Ouagadougou - Le Syndicat national des enseignants du secondaire et du supérieur (SNESS) et la Fédération des syndicats nationaux de l’éducation et de la recherche (F-SYNTER) ont menacé vendredi de boycotter les évaluations scolaires en remettant à leur ministère de tutelle, outre un message, leurs bics rouges et leur craie, a constaté l’AIB.
Respectant leur mot d’ordre de grève lancé le 1er mai dernier, lors de la fête du travail, les enseignants du secondaire et du supérieur ont battu le pavé de la bourse du travail au ministère de l’enseignement supérieur et secondaire où ils ont transmis un message adressé au gouvernement et accompagné de bics rouges et de craie.
« Le Bic rouge est le symbole de l’évaluation du travail réalisé par les enseignants et lorsque les enseignants décident de rassembler l’ensemble des différents bics rouges et de les remettre à l’administration du ministère, c’est un signal pour dire que si rien n’est fait, les évaluations aussi sont menacées », a expliqué le secrétaire général de la F-SYNTER, Mamadou Barro.
« Après ce mouvement, s’il n’ya rien, nous aviserons et il est certain que vu le niveau de frustration que les enseignants éprouvent, nous ne pouvons pas en rester là », a-t-il menacé.
« Nous avons tenu à dire au ministre de transmettre au gouvernement que nous ne sommes pas du tout content de l’attitude de mépris qu’il adopte vis-à-vis d’un protocole qu’il a lui-même librement signé, dans lequel, il a pris des engagements et que 2 ans après, il n’exécute pas certains aspects du protocole », a indiqué M. Barro.
Les revendications des enseignants concernent entre autre la question des indemnités de logement, du reclassement des conseillers pédagogiques et les effectifs pléthoriques dans les salles de classe.
Selon le secrétaire général du SNESS, Samuel Dembélé, face à leurs multiples démarches en vue de rencontrer le MESS et des lettres adressées au premier ministre, Luc Adolphe Tiao, sur « l’exécution défectueuse du protocole, le gouvernement n’a daigné faire aucun signe à nos organisations pour montrer sa volonté à apporter les réponses aux problèmes des travailleurs ».
Bien au contraire, a-t-il estimé, le gouvernement « a comme à son habitude, affiché un mépris insultant à l’égard des travailleurs et les structures respectives ».
« Nos organisations se donneront les moyens pour amener le gouvernement à payer cette dette qui n’a que trop duré », a alors soutenu M. Dembélé.
Quant aux élèves venus soutenir la manifestation de leurs enseignants, ils ont affirmé être sortis pour appuyer la plate forme revendicative du corps professoral.
« Le sort des enseignants et des élèves est lié », a estimé le secrétaire général de l’Association des élèves et scolaires de Ouagadougou(AESO), Dramane Sankara.
« Nos autorités ont voulu nous empêcher de soutenir la grève de nos enseignants en fermant les lycées de Ouagadougou, mais c’est en toute conscience que nous sommes là », a-t-il indiqué.