Des habitants des secteurs n°46 à 51 de l’arrondissement n°11 de Ouagadougou ont marché, le lundi 26 octobre 2015, sur la mairie dudit arrondissement. Ils réclament l’arrêt des constructions sur les différentes parcelles d’habitation.
Les problèmes de parcelles continuent de faire des gorges chaudes dans l’arrondissement n°11 de Ouagadougou. Dans la matinée du lundi 26 octobre 2015, des habitants des secteurs n°46 à 51, conduits par l’association Wend Songsida, ont marché sur la mairie dudit arrondissement. Ils ont remis une plateforme revendicative de neuf points aux autorités communales. Dans cette plateforme, ils ont demandé, entre autres, l’arrêt effectif des constructions dans les zones à problèmes, l’attribution prioritaire des parcelles aux résidents réels et le retrait des parcelles spoliées. Aux dires des manifestants, ces contructions sèment la confusion entre les habitants et conduisent parfois à des affrontements. D’après Ibrahima Traoré, un manifestant, « certaines sections sont autorisées à construire et d’autres non. Mais nous ne connaissons pas les sections et parfois c’est entre voisins, l’un est autorisé et l’autre non». Il a estimé que les mesures de suspension ne sont pas respectées par tous et qu’il faut l’étendre à toute la zone. Selon eux, certaines personnes non attributaires de parcelles sont menacées de déguerpissement par les attributaires. Ils ont estimé que les autorités ont déjà connaissance du problème, au vu des multiples conflits enregistrés dans la zone.
Les autorités municipales, bien qu’ayant reçu la plateforme, ont jugé la marche illégale. La présidente de la délégation spéciale de l’arrondissement n°11, Minata Milliogo, a fait savoir que l’association Wend Songsida a plusieurs fois demandé à marcher. Cependant, pour les raisons de sécurité, la demande n’a pas été accordée. Selon elle, les doléances des manifestants ne leur ont pas été communiquées avant la marche. « Nous leur avons dit, si c’est réellement pour les doléances que vous voulez remettre la plateforme, venez nous allons échanger pour que nous puissons comprendre exactement vos préoccupations. Ils ont envoyé des représentants qui ont dit qu’ils n’ont pas reçu mandat de déballer ces doléances », a-t-elle précisé. Elle a reconnu l’existence de mesures suspendant la viabilisation des terrains dans les zones dites à problèmes, mais s’est déclarée incompétente pour étendre cette interdiction à toutes les zones de l’arrondissement. Concernant les ménages menacés de déguerpissement, Mme Milliogo a affirmé : « ces cas, nous les avons réglés ici ». La présidente de la délégation spéciale dit être ouverte au dialogue.
Dominique DIAPPA