La France a réaffirmé jeudi sa volonté, par la voix de son ministre français de la Défense Jean- Yves Le Drian, d`apporter "un soutien logistique" à une éventuelle intervention militaire dans le nord du Mali, alors que l`Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) a menacé mercredi de tuer les quatre otages français enlevés il y a deux ans au Niger, pays voisin du Mali.
Il s`agira d`envoyer "du matériel mais pas des hommes, du soutien indirect à l`opération", a précisé M. Le Drian.
"Nous disons très clairement que nous voulons sauver nos otages, et que les moyens sont mis en oeuvre pour le faire", a-t-il déclaré en répondant, sur i-Télé, à la question de savoir si l`AQMI menace les otages français.
M. Le Drian a indiqué que la situation dans cette zone du Sahel n`était "pas acceptable" et "nous ne pouvons pas laisser faire ça".
"Nous ne laisserons pas faire l`évolution (...) qui aboutit à la constitution d`une espèce de sanctuaire terroriste par des bandes organisées se réclamant d`Al-Qaïda au Mali", a-t-il précisé.
Selon lui, une éventuelle intervention militaire au Mali " revient d`abord aux Africains mais manifestement c`est en cours de gestation".
Le ministre français a rappelé que le président malien avait fait appel à ses voisins regroupés dans la Communauté des Etats d`Afrique de l`Ouest (CEDEAO) pour qu`ils l`aident à reconquérir le nord du pays, occupé par des islamistes et terroristes.
"Il y a une légalité", a insisté le ministre en référence à la résolution de l`Onu. "Il faut maintenant que les forces africaines s`organisent, déterminent une feuille de route, le fassent en collaboration avec les autorités françaises et nous appuierons logistiquement cette démarche".
Mercredi, le porte-parole du Quai d`Orsay, Philippe Lalliot, a indiqué que la France est disposée à fournir, en temps voulu, dans le cadre d`une initiative africaine et sous mandat de l`Onu, un appui à la requête formulée par les autorités maliennes de transition.
Mardi, le président français François Hollande et le président du Burkina Faso Blaise Compaoré ont eu à Paris "un échange approfondi" sur la crise qui secoue le Mali, selon un communiqué publié mardi soir par l`Elysée. Ils ont évoqué les moyens susceptibles d`aider le Mali à recouvrer la maîtrise de l`ensemble de son territoire et à lutter contre les groupes terroristes qui en contrôlent le Nord.
Le président Hollande a appelé le Mali, la CEDEAO et l`Union Africaine à poursuivre leurs efforts pour trouver une issue à la crise, indique le communiqué.
Ces dernières années, la France a eu des difficultés en Afrique de l`Ouest et dans le Sahel. La sécurité des ressortissants français est menacée dans une région où des islamistes mécontents de la politique étrangères de la France,ont enlevé plusieurs Français et attaqué des intérêts français. Selon des observateurs politiques avisés, François Hollande pourrait appliquer une politique africaine qui ressemble à celle de Nicolas Sarkozy, caractérisée par des interventions militaires sur le sol africain, comme en Libye et en Côte d`Ivoire.