Ouagadougou a abrité, le 7 mai 2013, la première conférence des parties prenantes entre le Burkina Faso et le Fonds monétaire international. Cette rencontre du monde financier national et international vise à trouver des voies et moyens permettant au Burkina d’optimiser les fruits de sa croissance économique par un relèvement conséquent des conditions de vie des populations.
« Promouvoir une croissance inclusive au Burkina Faso : quelles voies à suivre ?». C’est sous ce thème que s’est tenue la première conférence des parties prenantes entre le Burkina Faso et le Fonds monétaire international. Elle a inscrit à son ordre du jour des réflexions relatives aux politiques macroéconomiques et des échanges sur les programmes économiques nationaux en vue d’en renforcer les engagements pour une croissance profitant à tous. « Toute la problématique est d’identifier les vrais obstacles et d’y trouver les remèdes appropriés pour assurer une croissance soutenue et inclusive dont les effets sont effectivement ressentis par les populations, surtout les plus démunies », a précisé le Premier ministre Beyon Luc Adolphe Tiao. Tout en rappelant les reformes jusque -là prises dans les domaines de l’administration fiscale et douanière, de la gestion des finances publiques, de la gouvernance administrative, du secteur financier, des télécommunications, de la filière coton et du secteur minier entre autres, le Premier ministre a soutenu que dès lors que le Burkina a pris l’engagement depuis 2011 « d’emprunter la voie de l’émergence économique, il devient impératif pour le gouvernement et pour l’ensemble des acteurs socioéconomique, de repenser la stratégie de développement existante en vue d’inverser les tendances pour une croissance économique inclusive, forte et durable ». A l’en croire, les pistes de solutions qui seront dégagées au terme des travaux seront étudiées pour permettre au Burkina de réaliser la croissance inclusive. Les performances du Burkina dans les programmes soutenus par le FMI depuis 2000, la mise en œuvre de la SCADD et les réalisations des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD), les obstacles à une croissance soutenue et inclusive, et le modèle de politique macroéconomique pouvant permettre la réalisation de la croissance inclusive sont les thèmes sur lesquels les participants à la conférence de Ouagadougou se sont penchés. Selon le directeur adjoint du département Afrique, Michael Atingi Ego, la croissance inclusive est celle qui est non seulement forte et soutenue, mais aussi et surtout celle qui participe à l’élévation du niveau des revenus des populations. Il a aussi relevé que le Burkina est l’un des pays en Afrique qui a un taux de croissance le plus rapide. Cependant, a-t-il regretté, cette croissance est loin d’avoir impacter sur le niveau des revenus des populations, d’où une des raisons de cette conférence qui devra permettre de décliner les chemins à suivre par le Burkina en vue de traduire en résultats concrets, le paradigme économique ‘’croissance inclusive’’. Selon lui, le FMI qui n’entend pas imposer un programme à quel que pays que ce soit, serait néanmoins disponible pour accompagner le Burkina dans la réalisation de ses programmes. Selon lui, la croissance permanente du Burkina s’explique par sa maîtrise des dépenses publiques, les efforts en matière de santé, d’éducation et les rendements de la filière coton qui, selon lui, contribuent à résorber les problèmes d’emploi. Il a exhorté les gouvernants à élaborer des programmes à long terme et indépendant de tout intérêt politique et individuel. « Il faudra que les programmes ne soient pas influencés par des intérêts politiques à court terme », a-t-il insisté .