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Deal de places dans les établissements scolaires publics : L’Etat doit ouvrir l’œil
Publié le vendredi 21 septembre 2012   |  Autre presse




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Tous les jours sont fériés pour nous, les fous, tout comme tous les jours l’étaient pour les élèves durant les vacances. Mais ce n’est plus pour durer car c’est bientôt la fin des vacances et le début du mercato pour les « commerçants » de places dans les établissements scolaires publics. Si si, des gens vont vendre les places aux parents d’élèves et à la fin, les élèves seront pleins dans les classes, aussi nombreux que les mouches qui se disputent autour de moi. Quid de la norme sur le nombre d’élèves par classe ? Dans cette affaire-là, il y a beaucoup de gens qui sont fautifs, mais c’est à l’Etat d’ouvrir l’œil, et le bon ! En général, les établissements font le point sur le nombre de places disponibles en vue de savoir combien d’élèves recruter pour complément d’effectifs. Mais trop de choses se passent en bas. Les chefs d’établissement font souvent croire qu’il n’y a plus de place pour pousser les pauvres parents d’élèves à négocier. Et c’est là que le deal prend corps. Eux-mêmes chefs d’établissement, le personnel administratif, le gardien jusqu’aux gérants de parking, tous se font mouiller la barbe, même s’ils reçoivent des appels parfois venant d’en haut. Imaginez que tous ceux-là accordent des places ! Mais ce problème est quelque part lié au manque d’infrastructures. Il y a toujours au Burkina des classes sous paillotte et certains établissements ont le même nombre de salles depuis le temps de Maurice Yaméogo. C’est là aussi que l’Etat doit s’investir car, s’il y avait assez de places, il n’y aurait pas de deals. Face à cette insuffisance de l’offre, se développe le marché de places du fait de la cupidité des acteurs de l’enseignement. Mais les parents d’élèves sont tout aussi fautifs. On ne peut pas sortir blanche farine d’un sac à charbon noir. Les parents d’élèves sont souvent eux-mêmes les corrupteurs. Comme les élèves aussi refusent de travailler sinon, si un élève a la moyenne en classe, en principe, pas besoin de lui chercher une place. Je me demande même quelle éducation l’on donne aux enfants en faisant le deal en leur présence. Ils vont croire que c’est normal que les choses se passent ainsi et plus tard, ils feront à leur tour des deals. Dans ce cas, pour combattre la corruption, demain n’est pas la veille. Voilà pourquoi les enseignants doivent se plaindre des effectifs trop élevés, les syndicats battre le pavé s’il le faut et l’Etat assumer les responsabilités qui sont les siennes ; au besoin, qu’il cherche un opticien pour changer le regard des gens sur la question ou un maçon pour construire les bonnes pratiques dans notre société. En un mot comme en mille, le problème de vente de places est très grave. L’Etat doit ouvrir l’œil et trouver une solution. Je parle pour vous hein, sinon moi, mon école c’est sur mes tas d’immondices.

Le Fou

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