N’en déplaise aux jaloux et mauvaises langues de tout genre, l’enfant terrible de Ziniaré a bel et bien été reçu par l’Homo Hollandius au palais de l’Elysée, à Paris, mardi dernier. Une visite d’amitié sur laquelle les ennemis multiformes, tapis dans l’ombre, ont tiré à bout de bras, mais que Docteur Honoré a menée et assumée crânement...
Un à un, à la queue leu leu, ils ont défilé à l’Elysée pour faire allégeance, pardon, pour féliciter le nouveau censeur de la Françafrique décriée. Mais aussi pour prendre ses conseils et donner leurs avis présidentiels sur la marche du continent, en proie au terrorisme alqaïdien, au retour en force des coups de force militaires et à l’insécurité tous azimuts. Saint Thomas du Bénin, coiffé de sa mitre de président en exercice de l’Union africaine, Bongo Fils du Gabon, Zorro de « la chienlit » devant l’Eternel, ADO-Magellan, qui piaffe d’impatience d’entrer en scène, kalash au poing, au Nord-Mali, et même Macky Sall, qui a offert un sale épisode électoral à Wade... Tous avaient déjà reçu l’onction du nouvel homme fort de France, sauf l’enfant terrible de Ziniaré, occupé depuis à « stratégiser » pour bouter rebelles et terroristes hors du Mali et du Sahel.
Ce n’est donc que justice qu’enfin, Docteur-Honoré-toutes-médiations-confondues, aille cogner un peu sa tête contre celle du Français François qui vient de Hollande, afin d’en mesurer le pedigree africain. Sûr que le(s) tête-à-tête(s) qui a (ont) réuni les deux hommes d’Etat au palais de l’Elysée aura (auront) été des plus fructueux. Avec le Mali, encore lui, au centre de toutes les discussions et causeries. Une occasion rêvée pour François Hollande de regarder son hôte droit dans les yeux pour lui demander s’il peut démentir, sans sourciller, la grosse info-intox des services de renseignements français qu’on n’a pas le droit de relayer par ici. Pensez, le chef de l’Etat français doit savoir ce qu’il en est de ses services de renseignements, des fois qu’ils le renseignent mal sur la Syrie ou sur... Nicolas Sarkozy, l’enfant terrible de la politique française. Un enfant terrible peut en cacher un autre, alors, motus et bouche cousue.
Sauf que Mariam Sankara, la veuve du bouillant capitaine Thomas qui a bu la coupe de l’amitié - vous avez dit visite d’amitié ? - jusqu’à la lie, refuse de coudre sa bouche. Installée à Montpellier, en France, depuis ce fameux 15 octobre 1987 où son mari est cadavere de “mort naturelle” par les armes, Mariam Sankara a adressé une lettre au chef de l’Etat français pour le « dissuader » de recevoir son homologue burkinabè à l’Elysée, faisant campagne pour que « justice soit rendue au feu président Thomas Sankara ». Maintenant que la dissuasion n’a pas marché, on ne sait pas si l’Hollandius a osé « exiger » de son hôte du « pays des Hommes intègres » tout l’éclairage nécessaire sur cette lointaine et embarrassante affaire.
Une chose est sûre néanmoins, « le beau Blaise » achève cette very médiatique « visite d’amitié » chez les frenchies au moment où son ambassadeur dans la capitale du « pays des droit de l’Homme » est contraint à la démission. Epinglé par un rapport de l’Autorité supérieure de contrôle d’Etat (ASCE) qui révèle que 262 millions de francs CFA sont mis entre malles et mallettes alors qu’il était, entre 2006 et 2011, ministre des Enseignements secondaire, supérieur et de la Recherche scientifique, le Pr Joseph Paré se voit obligé d’écourter sa jeune expérience de diplomate pour répondre de la gestion de son département.
Le malheur des uns faisant le bonheur des autres, le sable de Fada assure que quelqu’un est déjà paré pour remplacer Paré - consigné au Faso -, au pied levé ! Et voilà l’enfant terrible de Ziniaré en visite officielle dans une capitale mondiale majeure, sans un ambassadeur en odeur de sainteté et avec Mariam Sankara et les autres sur le dos. Sarko-le-terrible n’a qu’à bien se tenir. Plus terrible que le Blaiso, tu meurs !