“J’ai débuté ma carrière musicale en 1978 dans mon village. Je suis arrivé en novembre 1982 à Ouagadougou, précisément dans la cour du Larlé Naaba. En août 1987, j’ai enregistré mon premier album " Tiin moore yélé". Ce fut ma première chanson à succès. (…) Les artistes traditionnels sont absents des conférences de presse, parce qu’on ne les invite pas, les gens n’aiment pas la musique traditionnelle. Quand je dis que les gens n’aiment pas notre musique, je veux parler surtout du gouvernement. Le gouvernement n’aime pas notre musique. Tout le problème est là ! Quand il y a une cérémonie à Ouaga 2000 par exemple, les artistes -musiciens traditionnels ne sont pas invités.
Seuls les artistes-musiciens modernes sont conviés ; nous ne savons pas pourquoi. Comme je le dis, le problème réside au niveau de notre gouvernement. La preuve, la Maison du peuple refuse du monde à tous les concerts que j’organise là-bas ! C’est bien la preuve que le public aime au moins la musique traditionnelle. (…) je ne chante pas avec du wack.
Je ne l’utilise pas non plus pour empêcher quelqu’un de prester. (…) Mais, par mes paroles, je peux obliger un riche chef coutumier avare ou pingre à me donner de l’argent, bon gré mal gré. Donc, si vous voulez, mon wack, c’est ma bouche. (…) Dans le temps, certains chefs de village refusaient de nous recevoir, parce qu’ils craignaient que les gens ne profitent du spectacle pour voler le bétail ou enlever les femmes des autres. “