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L’or profiterait t-il seulement au cercle rapproché du président Compaoré ?
Publié le mardi 7 mai 2013   |  Burkina24


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© Autre presse par DR
Burkina Faso-Mines


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On a beau tenté de convaincre le citoyen lambda que les mines contribuent à l’économie nationale et par conséquent à son bien être, ils sont encore nombreux à rester sceptiques et impénétrables à cela. Ils n’ont peut-être pas tord. Que l’or contribue à l’économie nationale, on s’en doute bien. Mais cette manne peine encore à profiter à tous les citoyens. Et, possible explication, le cercle présidentiel semble avoir sa stratégie pour tirer profit du boom du métal précieux, mieux, pour s’accaparer de ce secteur.

A la date de janvier 2013, huit mines sont en exploitation au Burkina Faso et les recettes qu’elles génèrent n’ont cessé de croître depuis 2008. Depuis quelques temps, ce ne sont pas les chiffres qui font défaut: 3 795 emplois nationaux sur 5 715 emplois permanents du secteur en 2012, ou encore 890 550 000 000 comme recette fiscale en 2012. Selon le Comité de prévision et de conjoncture (CPC) 2011 in Contribution de l’Or à l’Economie burkinabè, UE 2012, l’or a représenté 75,45% des exportations en 2011 et 74% en 2012.

S’il est une certitude au regard de ces chiffres, encore qu’ils ne représentent que les profits officiels, c’est bien que l’économie du pays devrait se porter mieux. Certes, la bonne santé économique signifiée par le taux exceptionnel de croissance de 8% a été pour une bonne part attribuée à l’essor du secteur minier. Mais sait-on réellement ce que génère ces mines comme recette et profit?

« Au Burkina Faso, les effets directs et les impacts du secteur minier demeurent largement méconnus du public qui n’est pas non plus informé du partage des bénéfices générés par l’exploitation minière », avait affirmé lors d’une conférence publique le secrétaire exécutif par intérim du CAPES, Daniel Kaboré. Méconnus parce que peut-être, ces effets sont insignifiants.

Au-delà des chiffres, la vraie question demeure: a qui profite réellement l’or? Selon l’avis de nombreux citoyens, les bénéfices de l’essor minier n’irait pas à la nation entière. Ceux qui pensent ainsi que les recettes de l’or ne profitent qu’à un cercle restreint de personnes, en l’occurrence le cercle du Président Compaoré, ont une raison de plus pour tenir à leur idée.

Selon une étude de Africa Mining Intelligence à laquelle fait référence la Lettre du continent n°658, il existerait au palais de Kosyam une stratégie d’accaparement du secteur minier. Une stratégie basée sur les réseaux et les partenariats d’affaires qui se nouent au palais de Kosyam et qui met à contribution les anciens ministres des mines et autres personnalités, « autant de relais stratégiques des investisseurs miniers étrangers dans le pays ». Explicitement cités, Djibrina Barry , Elie Justin Ouédraogo, François Ouédraogo, Pierre Claver Damiba, Abdoulaye Abdoulkader Cissé, ces anciens ministres des mines, sans omettre l’actuel, Lamoussa Salif Kaboré « renforcent […] la tutelle de Blaise Compaoré sur l’industrie minière burkinabè, et même au-delà, puisqu’ils sont également amenés à conseiller les gouvernements voisins ».

Pendant que le Gouvernement dit tabler sur le secteur minier pour accélérer la croissance et réduire la pauvreté, la Lettre du Continent apporte bien de l’eau au moulin de ceux qui soupçonnent la classe dirigeante de mettre la main sur les recettes du métal jaune, qui ne profiterai ainsi qu’à une minorité. Malgré sa conformité à l’ITIE, le Burkina Faso a encore fort à faire dans la gestion de recettes minières.

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