A l’occasion de la Journée nationale du paysan (JNP), tenue du 25 au 27 avril 2013 à Banfora, le Programme national de biodigesteur du Burkina Faso (PNB-BF) a occupé l’un des 200 stands à la foire agrosylvopastorale pour exposer sa technologie consistant à utiliser l’élevage pour produire du biogaz, une énergie renouvelable.
Karifa Sory se présente comme étant « un maçon biogaz » dans la région de Banfora. A l’occasion de la 16e édition de la Journée nationale du paysan (JNP), il faisait partie des exposants à la foire agrosylvopastorale. « Cela fait trois ans que nous avons été formés à construire les biodigesteurs dans la région des Cascades, c’est-à-dire, à Banfora et dans ses environnants », affirme le jeune maçon.
Il soutient que dans toute la région des Cascades, ils ont été neuf maçons à être recrutés et formés en 2009 par le Programme national de biodigesteur du Burkina Faso (PNB-BF). Selon Karifa Sory, la foire de la JNP est une opportunité de faire connaître la technologie aux différents visiteurs. « Nous présentons la technologie à ceux qui viennent visiter notre stand. Nous leur offrons également des dépliants à travers lesquels ils peuvent mieux connaître le programme ». A entendre l’exposant, le programme n’est pas suffisamment connu à cause du manque de communication. Pour sa part, le ministre en charge des Ressources animales, Jérémy Tinga Ouédraogo, à l’issue de la visite de la foire, à laisser entendre que l’une des difficultés que rencontre la vulgarisation du biodigesteur, réside dans le coût de construction de la techonologie. En effet, selon un document remis par les promoteurs de la technologie, il ressort que le coût minimal de conception d’un biodigesteur est de 341 250 FCFA. Pour cette valeur, la subvention du programme est de 160 000 FCA. Le reste de la somme est déboursé par le bénéficiaire, soit 82 250 FCFA en nature et 99 000 FCFA, en espèces. Pour le ministre Ouédraogo, il va falloir rendre accessible la technologie aux populations ayant des revenus modestes. Et ce, d’autant plus que le biodigesteur renferme divers avantages, selon lui. « Au-delà de la construction de biodigesteurs, l’ambition du PNB-BF est de créer un secteur permanent (viable, orienté vers le marché) et muti acteurs de construction de biodigesteurs », avait déclaré auparavant, Jérémy Ouédraogo lors du lancement du programme. Il avait affirmé, par la même occasion, que « cette technologie devient, grâce au bétail, une solution viable pour la sécurité alimentaire, l’accroissement durable des productions agro-pastorales, l’amélioration des conditions de vie des populations, la lutte contre la pauvreté des ménages et la création d’emplois ruraux ». Le Burkina Faso est l’un des six pays africains qui a bénéficié de l’appui de l’Africa bigas partnership programm (ABPP) pour la mise en œuvre sur la période 2009-2013 d’un Programme national de biodigesteur (PNB-BF). Le programme s’inspire, tout en s’adaptant aux spécificités du Burkina Faso, du modèle à succès appliqué depuis des décennies par la SNV en Asie. C’est en 2009 que les activités préparatoires ont débuté avec le transfert de la technologie par la formation des 24 premiers maçons et la construction, en octobre 2009, du 1er prototype de biodigesteur à dôme fixe en béton.
En 2010, première année de sa mise en œuvre, le programme a appuyé la construction de 111 biodigesteurs. Pour l’année 2011, le programme s’est fixé pour objectif le renforcement de son Partenariat de mise en œuvre (PMO), l’appui à la construction de six cents biodigesteurs et le développement d’un environnement favorable de dissémination de la technologie. Le PNB-BF a célébré le 6 octobre 2012, la réalisation du 1 500e biodigesteur. La commémoration a eu lieu à Réo, dans la province du Sanguié.
