Suite à l’annonce du mot d’ordre de grève des enseignants du secondaire lancé pour le 10 mai prochain, les élèves de Ouagadougou ont observé une grève ce 6 mai en brandissant des pancartes où on pouvait lire « Nous voulons une augmentation de salaire de nos enseignants« , « Nous ne voulons pas d’année blanche« .
Les élèves de Ouagadougou ont déserté les classes au profit de la rue ce lundi 6 mai 2013 à l’appel de l’Association des élèves et étudiants de Ouagadougou (AEEO). D’abord réunis à la Place de la Nation aux environs de 8h, le cap a été mis sur le ministère des Enseignements secondaires et supérieures (MESS) dans le but de rencontrer le ministre Moussa Ouattara. Là, un dispositif sécuritaire a été mis en place pour prévenir d’éventuels débordements. Après des tractations avec les agents de la CRS, les élèves se sont finalement ravisé d’attendre le ministre. Au bout de près d’une heure et demie d’attente, le ministre qui, dit-on, était en partance pour la primature, a été obligé de faire demi-tour pour les satisfaire.
Aux environs de 10h 15mn, on assiste à un face-à-face ministre-élèves. Au menu des échanges, trois points essentiels, a indiqué Alexis Zoungrana de l’AEEO, section Lycée Nelson Mandela: le probable boycotte des enseignants du fait de la non satisfaction de leur plateforme revendicative, la question des sujets uniques aux examens du Baccalauréat et les conditions sociales dans les écoles telles les infirmeries scolaires, les cantines scolaires.
« Il n y aura pas de blanchiment d’année ni d’examens pris en otage«
Le ministre, pour sa part, a rassuré qu’il n y aura pas de blanchiment d’année et qu’aucun examen ne sera pris en otage par les enseignants parce que des rencontres sont prévues pour ce samedi avec les responsables des deux syndicats pour leur faire part des propositions du gouvernement. Le ministre en charge de la Fonction publique et lui-même examinent la question, a-t-il confié.
Concernant les questions uniques aux examens du Bac, des mesures sont prises dont un projet d’arrêté en cours de relecture pour une prise en compte des doléances des élèves. Le troisième point est assez essentiel selon le ministre Ouattara et des discussions seront menées avec le ministre de la Santé pour une amélioration des services sociaux dans les établissements.
« Le ministre est venu nous embobiner«
A l’issue de cet entretien, Dramane Sankara, qui est le Secrétaire général du Lycée professionnel régional du Centre (LPRC) a affirmé que le ministre est juste venu faire un acte de présence. Pour lui, il n ‘a rien dit de concret, « il nous a juste embobiner« . De ce fait, il met en garde en ces termes: « Si rien n’est fait de concret d’ici demain, les élèves vont encore ressortir dans la rue« .