La séance plénière du vendredi 03 mai 2013 à l’Assemblée nationale a été consacrée aux questions du parlement au gouvernement. Au total dix (10) questions dont trois questions d’actualité, trois questions orales sans débat et quatre questions orales avec débat, ont été posées aux ministres par les députés.
Les questions d’actualité ont porté sur le drame humain entre burkinabè et maliens, en mars 2013, dans les sites d’orpaillage au Sénégal, sur la récurrence des délestages au Burkina Faso et de la fonctionnalité de la centrale électrique de Komsilga, et sur la résurgence de l’insécurité dans la région du Centre Sud. Pour répondre aux préoccupations des députés Bénéwendé Stanislas Sankara, Alexandre Sankara et Denis Nikiéma, le ministre de l’administration territoriale et de la sécurité, Jérôme Bougouma, et le ministre des mines et de l’énergie, Lamoussa Salif Kaboré se sont succédés au parloir.
Le ministre Jérôme Bougouma a tout d’abord indiqué que suite aux incidents entre burkinabè et maliens sur les sites d’orpaillage, on a enregistré une dizaine de morts, de nombreux déplacés qui ont fui les représailles, la fermeture desdits sites d’orpaillage par les autorités sénégalaises. De l’avis de Jérôme Bougouma, aucun lien n’est établi entre les incidents sur les sites d’orpaillage et l’implication du Burkina Faso dans la résolution de la crise malienne. Il a conclu en soulignant que le gouvernement a pris des mesures sécuritaires et sociales pour assister les victimes et les déplacés.
Le ministre des mines et de l’énergie a justifié les délestages par la forte augmentation de la demande en énergie électrique et les difficultés rencontrées dans l’exécution des contrats de fournitures d’électricité avec la Côte d’ivoire. Pour ce qui est de la fonctionnalité de la centrale électrique de Komsilga, le ministre Salif Kaboré a indiqué que depuis premier trimestre 2013, la centrale est fonctionnelle.
Revenant au parloir pour répondre à la question sur l’insécurité, le ministre Jérôme Bougouma a relevé, d’emblée, que la lutte contre l’insécurité nécessite une synergie d’action des différents acteurs car le phénomène est entretenue par des facteurs tels le transport d’argent liquide, le manque de service de gardiennage devant certains établissements, le refus de collaboration avec les forces de l’ordre, etc. Malgré les efforts consentis par le gouvernement les régions de l’Est, du Centre Est, du Centre Nord connaissent toujours un niveau élevé d’insécurité. Ainsi, avec la mise en œuvre de la stratégie de sécurité intérieure notamment par l’accroissement des effectifs des forces de sécurité par le recrutement, l’acquisition de matériels, la réhabilitations des commissariats, la construction de nouvelles brigades et de commissariats, etc, la courbe de l’insécurité au Burkina devrait baissée, s’est convaincu le ministre Jérôme Bougouma.
Questions orales sans débat
La série de questions orales sans débat des députés ont porté sur la modernisation et la moralisation de l’administration publique au Burkina Faso, la fermeture progressive des salles de cinéma, la possibilité de transcrire systématiquement les délibérations des conseils municipaux en français et dans une ou deux langues de la commune. Pour répondre à la préoccupation du député Noël Sourwema sur la gouvernance administrative, le ministre en charge de la fonction publique Vincent Zakané à réaffirmer l’engagement de l’Etat à lutter contre les manquements à l’éthique et à la déontologie. Il a relevé que les objectifs de modernisation s’inscrivent dans la durée.
Pour le ministre Baba Hama, la fermeture des salles de cinéma s’explique notamment par la baisse de fréquentation des salles de cinéma, l’avènement de la vidéo home service et de la VHF, le visionnement de film en groupe, la faible capacité d’adaptation des acteurs face à la crise, le désengagement de l’Etat dans les secteurs de distribution des films, l’incapacité du secteur privé à assurer la relève. Le ministre de la culture et du tourisme a rassuré la député Franceline Naré, auteur de la question, que l’Etat pour booster le secteur d’activité du cinéma prévoit la création d’une agence de financement et d’appui technique, le soutien à la réhabilitation des salles de cinéma existants et l’appui à la création de nouvelles salles de cinéma, etc.
Répondant à la question du député Bénoît Bendi Ouoba, le ministre de l’aménagement du territoire et de la décentralisation a soutenu que depuis 2008, une stratégie d’alphabétisation des conseillers municipaux et des membres de conseils villageois de développement (CVD) est adoptée et mise en œuvre. Toussaint Abel Coulibaly a rassuré les députés du bien-fondé pour les exécutifs locaux de transcrire systématiquement les délibérations dans les langues nationales.
Questions orales avec débat
Les députés Amadou Sanon, Innocent Couldiati, Salam Dermé, Marie Claire Guigma/Nassa ont interrogé l’exécutif sur la transparence dans le mécanisme d’attribution des parcelles dans les villes, les mesures prises par le gouvernement pour juguler les problèmes afférents au lotissement, l’opérationnalité du programme spécial de création d’emplois pour les jeunes et les femmes (PSCE/JF), la stratégie du gouvernement pour faire face à la rareté des sources de financement en faveur de la lutte contre le VIH/Sida. Se succédant au parloir, les ministres Yacouba Barry, Basga Emile Dialla, et Léné Sébgo ont apporté des éléments de réponse à la Représentation nationale.
Le ministre en charge de l’habitat et de l’urbanisme a affirmé que les états généraux sur les lotissements sont attendus pour recadrer la politique de lotissement pour mettre fin aux spéculations constatées ces dernières années. Le premier responsable en charge du département ministériel de la jeunesse, de la formation professionnelle et de l’emploi a informé que l’Etat travaille à accroitre les offres d’opportunités d’emplois, à renforcer des fonds nationaux, à former les jeunes en entrepreneuriat, à mettre en œuvre un programme d’appui à l’enseignement technique et à la formation professionnelle, etc.
Pour Léné Sebgo, ministre de la santé, le financement en faveur de la lutte contre le VIH/Sida demeure tributaire des financements extérieurs. Afin d’inverser la tendance, le gouvernement entend développer des stratégies de recouvrement de ressources internes. Il s’agit entre autres de l’inscription de la part contributive de l’Etat dans la loi de finances, le renforcement de la contribution du secteur privé pour la prise en charge de son personnel, le renforcement et la tenue régulière du Sidathon, la mise en œuvre de l’assurance maladie universelle.