Après près de 3 ans au service du développement de l’éducation des filles du post- primaire, la première maison communautaire des jeunes filles de Manga
a reçu, hier jeudi 2 mai 2013, la visite conjointe du ministre de l’Education nationale et de l’Alphabétisation, Koumba Boly et du Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF). Au menu de cette visite, des échanges sur la perspective de perfectionnement de la contribution de la maison à l’accroissement des rendements de qualité des jeunes filles.
Les 95 pensionnaires de la maison communautaire de Manga ont reçu hier, des visiteurs inhabituels, à savoir le ministre en charge de l’Education nationale et de l’Alphabétisation accompagnée d’une délégation de techniciens du domaine et d’un représentant du représentant résident de l’Unicef au Burkina, Aboubakry Tall. Pendant environ deux heures d’horloge, les visiteurs ont pu prendre connaissance de la gestion et du fonctionnement de la maison communautaire. Selon la directrice de la maison communautaire Kouka Judith Tapsoba, la maison communautaire, pour jeunes filles de Manga qui a ouvert ses portes en mai 2010, compte aujourd’hui 95 filles âgées de 11 ans à 23 ans et dont le niveau scolaire oscille entre la 6e et la terminale. Construite au départ pour accueillir les jeunes filles scolaires en difficulté du premier cycle, c’est-àdire de la 6e à la 3e, la maison a finalement tendu davantage ses mains à des filles du second cycle pour répondre aux cas de nécessités importantes, à en croire la directrice de la maison. Tout en congratulant l’équipe de gestion du centre qui, selon elle, a réalisé une performance importante cette dernière année, la ministre de l’Education nationale Koumba Boly a cependant appelé à redoubler d’effort pour améliorer surtout le rendement scolaire des filles qui n’est guère satisfaisant. Pour étayer cette appréciation de la ministre, la directrice de la maison communautaire, a laissé entendre qu’au titre de l’année scolaire 2011-2012 et sur un effectif de 55 élèves en classe intermédiaire, 46 ont pu passer en classe supérieure soit un taux de réussite de 83,63%. Pour la même année scolaire, la maison a présenté 26 candidates au BEPC et 16 ont été reçues contre 5 admises sur 8 candidates présentées au Baccalauréat. Des résultats que la ministre de l’Education nationale a jugé encourageants, mais qui sont à améliorer, car a-t-elle soutenu, « il faut travailler à réaliser l’excellence et l’excellence c’est quand la maison fera 100/100 de taux de réussite ». La maison communautaire des jeunes filles de Manga, étendue sur une superficie d’environ 5 ha et située au secteur 4, est le fruit d’un projet qui a reçu du soutien financier du Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF). Selon le représentant du représentant résident au Burkina,Aboubakry Tall, l’accès des jeune filles à l’éducation post-primaire est un défi pour tous. C’est ce principe, à l’entendre, qui explique l’engagement de l’Unicef qui devrait prochainement accompagner pour l’organisation de colonies au profit des pensionnaires de la maison communautaire. La maison communautaire est confrontée à l’insuffisance de ressources qu’elle s’évertue à pallier à travers des activités de marécage, à travers un ambitieux projet conduit par Adama Ouédraogo. Une activité qui devrait être soutenue par l’appui du ministère de l’Agriculture.la maison communautaire, selon, sa directrice, bénéficie d’une subvention de l’Etat à hauteur de 20 millions de FCFA et du soutien de la commune de Manga. Dans la rubrique des difficultés, la directrice a soulevé des difficultés de recouvrement des cotisations qui s’élèvent à 30 mille CFA par an et à raison de 100 F CFA par jour. Dans la maison communautaire où les pensionnaires sont logées, elles ont droit à deux repas par jour et bénéficient, pour certaines de cours d’appui. A en croire la directrice, celles dont les parents n’arrivent pas à s’acquitter de leurs cotisations ne sont pas pour autant exclues, car, a-t-elle soutenu, la maison à une obligation d’assistance sociale vis-à-vis d’elles. Rentrées à la pause de midi, les pensionnaires de la maison ont pu adresser un message au ministre dont la substance faisait ressortir leur engagement à travailler pour mériter l’accompagnement des autorités. La maison communautaire des jeunes filles compte pour cette année scolaire 95 pensionnaires sur 100 places disponibles. Le ministre de l’Education nationale a appelé les gestionnaires de la maison à redoubler d’efforts de sensibilisation pour présenter les avantages de la maison qui accueille et forme des filles promues à l’excellence .
Par Roger M. KABRE