Tenkodogo - Présidée par le haut commissaire de la province du Boulgou, M. Anatole Yabré, et parrainé par M. Arzouma Cyrille Gambo, conseiller technique du ministre de l’Action sociale et de la solidarité nationale (MASSN), la 3e édition 2013 du festival culturel KAFOSI, organisée par l’Association KAFOSI, débuté le 25 avril dernier, a refermé ses portes en apothéose avec la satisfaction totale des organisateurs et du commissaire général de l’Association KAFOSI, M. Emile Gouba, le samedi 27 avril 2013 à Zabré.
La Place de la Nation de Zabré, chef-lieu de commune rural, situé à environ 110 km de Tenkodogo, chef-lieu de la province du Boulgou, et capitale de la région du Centre-Est, a été le lieu de convergence des populations de la localité et environnante. Et pour cause, l’Association KAFOSI a organisée du 25 au 27 avril 2013 à Zabré, la 3e édition 2013 du festival culturel, dénommé « festival culturel KAFOSI 2013 », sous le thème : « la contribution des entités culturelles à la promotion du dialogue social et de la paix ».
Un thème d’actualité qui vient rappeler les récents évènements survenus à Zabré au mois de décembre 2012. Il s’agit du conflit interethnique qui a opposé les Bissa aux Peulhs, et qui a malheureusement causé de pertes en vies humaines, de destruction de concessions et de biens, dont la communauté peulh a payé un lourd fardeau. Créée en août 2008, l’Association KAFOSI est une association d’obédience culturelle.
Ses objectifs poursuivis sont entre autres : la promotion de la culture bissa en particulier, et la culture en générale dans la région du Centre-Est, le développement des potentialités au niveau des entités culturelles à partir de la culture, et enfin, la recherche du développement endogène par la culture, et la création de la solidarité entre les filles et les fils de la province du Boulgou.
« Nous avons sciemment choisi ce thème pour permettre à chacun de mener la réflexion et de trouver des mécanismes dans la tradition et dans notre culture, qui permettent de créer et de maintenir le dialogue sociale au sein de la population de Zabré, et entre elle et les autres communautés qui vivent dans la commune. Nous avons voulu à travers ce thème, apporter notre contribution à l’apaisement des cœurs, et à appeler à une plus grande solidarité entre les hennies », a déclaré en substance, le commissaire général de l’Association KAFOSI, M. Emile Gouba.
L’organisation du marché d’exposition de toutes les œuvres d’arts connues dans la zone bissa, à savoir : la vannerie, la poterie, l’habit traditionnel et les mets culinaires, et qui tendent à disparaître, de compétitions en chansons, en danses et en contes, et de panels, sur la culture bissa, ont été entre autres les activités principales de la 3e édition du festival KAFOSI. En termes de participation des troupes, « nous avons demandé aux troupes de s’inscrire volontairement, du fait que pour le moment, les textes de l’association ne prévoient de phase éliminatoire dans les compétitions », a souligné le commissaire général de l’association KAFOSI.
La troupe traditionnelle « Toléa » des jeunes filles danseuses de Komtoèga a également participé à cette 3e édition 2013 du festival culturel de KAFOSI, sur invitation du comité d’organisation. Dans toutes organisations de ce genre, des difficultés ne manquent pas, car la culture n’appelle sur son plateau beaucoup de financement. « Quand vous mené une telle activité, on dit que vous avez de l’argent, et les contributions volontaires deviennent en ce moment rares, et pire, tous ceux qui viennent s’attendent à ce qu’on les désintéresse quelque part », a confié Emile Gouba.
Il a par ailleurs affirmé qu’au sortir de ce festival, les responsables des troupes sont invité à travailler à former les artistes, afin qu’ils soient plus compétitifs. Pour Emile Gouba, en les observant de près, et n’ayant jamais eu l’occasion de participer à de manifestations de ce genre, les troupes manquent de technique et d’harmonie dans leurs prestations, surtout quant il s’agit de danser devant un grand public. Le président de l’édition 2013 du festival KAFOSI, le haut commissaire de la province du Boulgou, M. Anatole Yabré, a relevé dans son discours, que la culture permet de valoriser ce qu’il y a de mieux dans une société.
Pour Anatole Yabré, c’est l’occasion de réfléchir sur ce qui doit être fait pour ajouter à ce que les ancêtres ont fait. « Ce qui veut dire qu’avant nous, ce sont d’autres personnes qui ont réfléchit à comment vivre ensemble, à comment se soigner, et à comment préparer. Il nous faut aussi travailler de façons à laisser aux générations futures, des créations de nous-mêmes, où d’apporter des aménagements pour améliorer ce qui existe déjà dans une société dynamique et qui valorise sa culture », a-t-il souligné.
Et d’ajouter que « tout évènement culturel apporte toujours un plus à ceux qui ont la chance de le vivre ». Anatole Yabré a dit en outre que dans cette partie « bissaco », c’est-à-dire la zone Bissa, on constate une grande perdition culturelle à tous les niveaux, du point de vue de la connaissance de la culture même, de la connaissance des instruments de musique, de la connaissance des pas de danse, et bien de choses aujourd’hui méritent d’être restaurées et améliorées.
Pour le président de la cérémonie, ce thème : « Le dialogue des cultures, rapprochement des hommes dans la paix et l’harmonie sociale », est une valeur ajoutée, et a permis pendant ces trois jours, de magnifier la culture bissa en générale. « Quand les jeunes m’ont approché pour être le parrain de cette 3e édition du festival, j’ai trouvé que c’était l’occasion pour moi de voir les forces et les faiblesses de notre culture. J’ai remarqué que beaucoup de choses manquent dans notre culture, et nous sommes entrain d’abandonner nos habitudes alimentaires, vestimentaires, de danse, et surtout en matière de tradition de façon générale.
C’est pour toutes ces principales raisons que j’ai accepté de les parrainer à travers ce festival », a soutenu le parrain du festival KAFOSI, M. Arzouma Cyrille Gambo. Il a toute fois affirmé ne pas être déçu des réalisations qui ont été effectuées lors de ces trois de festivité à Zabré. Le parrain du festival KAFOSI a à cet effet invité les filles et fils de la zone bissa, le Léré en particulier, à soutenir l’association afin que ce festival se pérennise parce que selon lui, les jeunes ont de belles initiatives mais que malheureusement, le manque de moyens les handicape sérieusement.
A l’endroit des autorités communales, la population en générale et les communautés vivant dans la commune, Arzouma Cyrille Gambo les a demandé à s’impliquer fortement, afin que cette culture bissa puisse rayonner davantage. Comme quelqu’un l’a dit, « celui qui perd sa culture, perd ses repères », a-t-il conclu. Les troupes classées premières, deuxièmes et troisièmes, les vedettes de la chanson traditionnelle ainsi que les conteurs ont reçu des prix en espèce, des sacs d’écolier, des calendriers et imperméables.