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Sidwaya N° 7410 du 6/5/2013

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La pomme de discorde entre les médias et le CSC
Publié le lundi 6 mai 2013   |  Sidwaya


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© Sidwaya par DR
Mme Béatrice Damiba présidente du Conseil supérieur de la communication


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A l’occasion de la commémoration du 20e anniversaire de la Journée mondiale de la liberté de la presse (JMLP), le Centre national de presse Norbert-Zongo (CNP-NZ) et le Conseil supérieur de la communication (CSC) ont organisé, le vendredi 3 mai 2013 à Ouagadougou, un panel-débats sur les images dites violentes, choquantes et insoutenables.

Pour célébrer le 3-Mai (Journée mondiale de la liberté de la presse) au Burkina Faso, plusieurs activités ont été organisées par le Centre de presse Norbert Zongo, dont le panel-débats entre le monde de la presse et le Conseil supérieur de la communication autour du thème : "Images "choquantes", "horribles" images "insoutenables", images "violentes"…peut-il y avoir un usage raisonnable de l’image dans la presse ?". Un thème très passionnant qui a permis aux participants en majorité des journalistes et des étudiants, d’échanger avec la présidente du Conseil supérieur de la communication, Béatrice Damiba, sur des questions relatives aux images dites violentes dans la presse. En effet, l’autorité de régulation des médias appelle les journalistes à s’en remettre aux principes fondamentaux dans le traitement de l’information en s’abstenant de publier ou de diffuser des images susceptibles de heurter la sensibilité du public, ou qui sont attentatoires aux mœurs socioculturels et aux croyances religieuses.
Pour la première responsable du CSC, montrer des images n’est pas forcément informer. D’ailleurs, a-t-elle souligné, on peut informer sans montrer des images. Et d’ajouter que le CSC ne demande pas aux journalistes de ne pas illustrer l’information par des images, mais, a-t-elle précisé, il faut savoir les choisir sous un angle donné. "Car plus que la violence dans les images, il est régulièrement fait mention de la violence des images", a poursuivi Mme Damiba. Le débat était houleux et les questions autour des images dites insoutenables n’ont pas manqué. Alors que le directeur général de la télévision Canal3, Rémi Dandjinou, a déploré le manque de définition claire et limpide de ces termes qui sèment, selon lui, la confusion dans la presse, le directeur de publication de l’Observateur Paalga, Edouard Ouédraogo a, lui, fait cas de la non existence de principes universels capables de fournir aux médias, une vision claire de la sacro-sainte image "choquante" du CSC. Selon Edouard Ouédraogo, la presse évolue dans une communauté qui a un certain nombre de valeurs sociétales à respecter. «Dès lors qu’une image ne va pas au-delà des principes desquels est régie la communauté, en quoi cette image peut-elle paraître choquante ? », s’est-il interrogé. En plus, ce n’est pas l’image qui choque, mais plutôt ce qu’elle véhicule dans la conscience de ceux à qui elle est destinée, a affirmé M. Ouédraogo.
Mais de l’avis de la présidente du CSC, il y a ceux qui font bien leur travail et ceux également abonnés aux auditions.

"Et le CSC a l’obligation de réagir, il en a pleinement la compétence et l’autorité. Nous allons chaque fois réagir à cette agression banalisée de la presse", a déclaré Béatrice Damiba. Elle a ensuite indiqué que c’est cette nécessité qui a amené le CSC à suspendre d’une semaine, le journal le Quotidien le 13 décembre 2012 pour «atteinte récurrente et publication récidivante d’images violentes ». Cependant, elle a reconnu que les textes sont limités et a exhorté les journalistes à bien exploiter le code de l’information, ainsi que la charte déontologique afin d’éviter les vides dans le traitement de l’information. "On n’est pas aussi esclave de textes pour cesser d’être humain du moment où nous vivons dans une société", a lancé Mme Damiba. Ainsi, elle a interpellé tous les professionnels des médias à se passer des "intérêts mercantiles" ou "de la concurrence" au profit de l’intérêt du public. Pour Rémi Dandjinou, il n’y a pas de décret sur les missions et les charges des radiodiffusions au Burkina Faso, et le code de l’information, selon lui, ne définit pas la notion d’images "maccabres, choquantes, horribles", etc. Seul le respect à la vie privée, aux bonnes mœurs, et le droit à l’image, a-t-il ajouté, font mention dans le code. Pour lui, autant le journaliste a pour mission d’informer, d’éduquer et de sensibiliser, autant il a la latitude de choisir une image qui rime avec son commentaire. Du reste, M. Dandjinou pense que tout dépend de l’objectif qu’on met derrière une image, sinon, à son avis, il n’y a pas d’images choquantes. «Il ne faut pas donner à l’autorité de régulation le droit de décider à la place du journaliste et des téléspectateurs ce qui est choquant», a-t-il martelé. Ajoutant que des images dites horribles peuvent avoir une valeur pédagogique, le directeur de Canal3 a estimé qu’il appartient à la communauté de trancher par le biais de recours en justice, d’interpellation pour dénoncer la diffusion ou la publication d’images malsaines.

Wanlé Gérard COULIBALY

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