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Le Pays N° 5200 du 20/9/2012

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10 ans de la rebellion ivoirienne : Les Ivoiriens de Bamako s’en souviennent
Publié le vendredi 21 septembre 2012   |  Le Pays




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19 septembre 2002 - 19 septembre 2012, c’était il y a 10 ans qu’une partie de l’armée ivoirienne prenait les armes contre le pouvoir de Laurent Gbagbo. Dix ans de douleur, de souffrance, de tueries, de vols de viols, et la liste des mots les plus violents peut encore s’allonger. A l’occasion de la première décennie de la naissance de la rébellion, nous avons rencontré des Ivoiriens le 19 septembre, qui, pour la plupart, ont fui les violences dans leur pays pour trouver asile à Bamako. Issus de différentes régions et de bords politiques divergents, les uns applaudissent l’avènement de la rébellion tandis que les autres la qualifient d’affreuse et de destructrice de la nation ivoirienne. Lisez plutôt ces avis.

Kouassi N’Dri N’Guéssan (originaire de Bouaké, PDCI.RDA)

« Plus jamais ça »

« En cet anniversaire de la période la plus douloureuse de l’histoire de notre pays, je dirai que plus jamais ça. Nous ne voulons plus revivre cette période qui a vu tant de tueries, de haine et de misère. Mais il ne faut pas l’oublier ; la guerre a eu aussi des impacts positifs qui ont permis au PDCI et au RDR de se réconcilier. Cette guerre a permis aussi aux Ivoiriens de savoir que toute guerre quelle que soit sa nature n’est pas bonne pour une nation. Je pleure aujourd’hui pour mon pays qui, jusqu’à présent, n’a pas retrouvé sa sagesse d’antan. »

Decauthey, comédien ivoirien

« La crise a permis à certains de s’enrichir »

« Cette crise a permis à certains de s’enrichir et à d’autres de s’appauvrir. Et ce ne sont pas seulement les Ivoiriens qui ont eu des retombées de cette guerre. Je veux parler des médiateurs qui eux aussi ont eu leur part du gâteau. Suivez très bien mon regard. Je ne cite le nom de personne, mais tous ceux qui ont eu à gérer cette guerre savent qu’ils ont mangé dedans. Grâce à la guerre, il y a des gens qui sont devenus ministres. Et puis, les armes, les balles on les paye. »

Florence Zahoutien (Duékoué, FPI)

« J’ai perdu 10 de mes proches »

« Mon papa est de Duékoué et ma maman de Bangolo. Nous avons vécu cette crise de près. Ma grande sœur a fait une fausse couche en brousse et a eu toutes sortes de souffrances. Jusqu’aujourd’hui, mes parents continuent de souffrir jusqu’au fond d’eux-mêmes. Je me suis retrouvée à Bamako comme restauratrice. Avant-hier, j’ai appelé au village et les parents m’ont dit qu’ils dormaient même en brousse. Le jour où ils ont attaqué Duékoué, il y a eu 57 morts dans mon village. J’ai perdu 10 de mes proches qui ont été violemment tués. Nous les gens de l’ouest, nous souffrons beaucoup, on ne veut même pas nous voir. »

Yacouba Traoré, président de la Communauté ivoirienne résidant au Mali (RDR)

« Il y a un moment pour faire la guerre et un autre pour faire la paix »

« Ce que je retiens de cette crise, c’est que ce sont des soubresauts sociopoliti-ques qui peuvent rythmer la vie de tout pays. Il arrive des moments où les pays connaissent des bas ; je crois que c’est le cas pour la Côte d’Ivoire. Le 19 septembre fait partie des évènements qui sont inscrits dans l’histoire de mon pays. C’est une date qui a montré que les Ivoiriens ont soif de la démocratie et de la paix. Les enfants de la Côte d’Ivoire se sont battus pendant longtemps et le 19 septembre ouvre une nouvelle page de l’histoire récente de notre pays. Il y a un moment pour faire la guerre et un autre pour faire la paix et je crois que ce moment est arrivé pour les Ivoiriens. Le processus est déclenché par le président Alassane Ouattara. Et il faut que les autres comprennent que la réconciliation ne peut pas se faire sans justice. »

Girus Zouzoua, (Soubré, FPI)

« Nous assistons jusque- là à des règlements de compte »

« Ce que nous gardons de cette crise, c’est qu’elle est venue diviser les Ivoiriens. Des pays voisins ont profité de cette crise pour semer la haine entre les Ivoiriens. Mes frères gendarmes, policiers, douaniers ont été massacrés au Nord. Des disparus se comptent en termes de milliers. On veut nous parler aujourd’hui de réconciliation. Quelle réconciliation ? C’est du bluff. Il faut savoir discuter et décortiquer le mal ivoirien. Une réconciliation ne doit pas être à sens unique. Nous assistons jusque-là à des règlements de compte. Et quand j’écoute le leader de l’UPCI sur RFI, je suis écœuré. Ce monsieur devait interpeller ses amis du RDR à revenir à de meilleurs sentiments. Ce monsieur fait semblant de faire croire aux Ivoiriens que tout va bien. Or, la haine est en train de se cultiver ici. »

Lorence Zahoutien, (Bangola UDPI)

« J’ai perdu mon père, ma mère… »

« Le 19 septembre 2002, c’est comme si c’était hier. J’ai perdu mon père, ma mère, mes trois frères, mes deux sœurs, un oncle et deux cousins. Je suis la seule dans la famille à être en vie. Mon village a été attaqué, nous avons passé des semaines en brousse. Puis, je suis tombée malade par la suite. Je suis passée par la brousse pour rejoindre Abidjan. Là, ma santé s’est dégradée. J’ai même frôlé la mort. Je suis à Bamako chez une amie, il y a trois mois et je remercie Dieu aujourd’hui. J’ai recouvré la santé et je mange bien contrairement à Abidjan. La guerre n’est pas bonne. Que les gens cessent de faire la guerre et se parlent entre eux. La Côte d’Ivoire appartient à nous tous. Il ne faut pas la diviser pour régner. »

Propos recueillis à Bamako par Hamed NABALMA (Envoyé spécial)

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