Le lundi 29 avril 2013, le Premier ministre, Luc Adolphe Tiao s’est rendu sur les chantiers de construction du barrage de Samendéni pour toucher du doigt la réalité sur l’avancement des travaux de construction du barrage exécuté par le Programme de Développement Intégré de la Vallée de Samendéni (PDIS). M. Tiao était accompagné du ministre de l’Eau, de l’Aménagement hydraulique et de l’assainissement, Mme Mamounata Belem, du coordonnateur du PDIS, Tamoussi Bonzi, et de l’entrepreneur du Groupe FADOUL, Georges FADOUL OUEDRAOGO, ayant le marché de l’exécution des travaux de construction de ce barrage.
A Samendéni, le chef du gouvernement, a pu visiter les travaux de déblayage, de l’évacuateur de crues, de remblayage de la digue de la rive droite, des travaux de bétonnage de l’emprise des ouvrages centraux : vidange de fond, centrale hydro- électrique, et les travaux de construction de la paroi moulée dans le lit mineur du fleuve et a vu de visu les travaux de déboisement de la cuvette du barrage. Après la visite sur le terrain, il s’est entretenu avec l’administrateur, l’ingénieur Conseil et l’unité d’entreprise du Programme.
Le Premier ministre a bouclé son programme par la visite du site d’accueil de son Soungalodaga 3, par la remise symbolique de vivres et de moustiquaires aux populations affectées.
A l’issue de la visite, le coordonnateur du PDIS s’est prononcé sur le déroulement des travaux. Par rapport aux travaux de terrassement des arbres afin d’assainir la cuvette et obtenir une eau de qualité, il déclare que l’entreprise FADOUL qui s’occupe de cette opération de coupe des arbres possède en son sein, quarante tronçonneuses qui vont lui permettre de terminer l’opération au bout de trois mois environ. Il a aussi déclaré que l’opération de déboisement a débuté.
Appréciant la visite du Premier ministre sur le site, il a réagi : « D’abord, la visite des plus hautes autorités du pays constituent toujours pour nous des occasions de recevoir des encouragements , des directives, des orientations. Nous en avons besoin, parce que le projet est d’une telle importance qu’il ne peut pas se gérer uniquement au niveau du PDIS.
L’implication des Autorités au plus haut niveau est vraiment nécessaire pour que nous puissions réussir ce projet ! Heureusement cette implication n’a jamais fait défaut ; la détermination des autorités nous a toujours été prouvée et c’est grâce à ça que c’est un projet gigantesque qui se réalise dans un contexte difficile marqué par la rareté financière, des exigences de l’état de droit et malgré tout ça le projet arrive à avancer, c’est vraiment à mettre à l’actif de la détermination des plus hautes autorités du pays.
Et quand elles viennent sur le terrain, c’est manifester cette détermination au vu et au su de tout le monde ; je pense que ça permet du ragaillardir tous les acteurs de ce projet. Parlant du barrage, nous avons dû rencontrer des problèmes au niveau des fondations où lorsque nous avons creusé nous avons vu que la nature du sous sol était plus détériorée.
C’est ce que nous avons pu percevoir au niveau des études… Vous savez les études c’est un sondage qu’on fait ; un sondage c’est différent de quand on a creusé et on voit réellement ; donc on sonde la nature du sol. Mais quand on creuse c’est autre chose.
Quand vous prenez, par exemple, les forages, des fois les gens vont dans les villages. Ils sondent, ils implantent, ils disent : « il faut creuser ici pour trouver l’eau » ; mais quand on creuse on ne trouve pas l’eau. C’est dire que les sondages effectués à la surface ne peuvent jamais être fiables.
Donc on rencontre des problèmes de ce genre ; ce que les sondages ont révélé ne sont pas la réalité que l’on rencontre une fois que c’est creusé pour asseoir la fondation. Dès que nous rencontrons ça, nous sommes obligés de nous arrêter pour traiter ; ça prend du temps ! Les difficultés que nous avons eues surviennent de l’organisation de l’entreprise.
Ce n’est pas la coordination en tant que telle, c’est l’entreprise qui a été recrutée qui a mis du temps avant d’asseoir une organisation performante du chantier ; à un certain moment nous avons compris que le directeur du chantier même que l’entreprise avait mis en place n’était pas à la hauteur ; nous nous sommes battus pour qu’on le remplace.
Au début, l’entreprise ne voulait pas ; après elle a fini, sous la pression, par accéder à notre requête ; quand elle a recruté un nouveau directeur sur le terrain, on a senti un net changement sur le terrain.
Ce chantier s’est remis à vivre ; une autre difficulté au sein de l’entreprise c’était le personnel au niveau local dont le traitement n’était pas de nature à le motiver ; le salaire était bas, les heures supplémentaires n’étaient pas payées et les salaires n’étaient payés à temps.
Tout cela avait fini par créer un climat social qui n’était pas intéressant sur le chantier. La aussi, nous nous battons aux côtés des employés pour assurer l’entreprise à prendre les mesures nécessaires pour améliorer les conditions de vie des salariés.
Donc aujourd’hui, la situation s’est améliorée ; mais nous restons vigilants. Mon objectif final, c’est la réception provisoire du barrage et la réception définitive et tant que cela n’est pas fait, moi je n’ai pas le sommeil ». Au niveau du barrage, le taux d’exécution est de 40% et sur le plan de la gestion environnementale, nous sommes autour de 60%.
Quant au représentant de l’Union de Groupements des Entreprises, Georges FADOUL OUEDRAOGO, il a vivement remercié le Premier ministre qui a bien voulu, malgré un calendrier chargé, venir les encourager et leur donner des conseils à suivre.
Quant au Premier ministre, il n’a pas fait l’économie de la rencontre sur le chantier. Lors de la rencontre avec le personnel et l’administration du PDIS et de l’entreprise, il a dit : « vous comprenez cela représente que ce sont des populations qui ont été durement affectées, le fait de se déplacer pour permettre la réalisation du barrage et cela bien sûr a des conséquences importantes sur le plan psychologique, social et économique ; ces populations pour le moment n’ont pas les moyens de pouvoir vivre décemment ; c’est pourquoi nous leur apportons cet appui en espérant que assez rapidement elles seront autonomes.
Je rappelle que le PDIS a entraîné plus de 7 milliards pour toutes ces personnes pour qu’elles soient déplacées pour leur permettre de trouver un cadre de vie et cela concerne une dizaine de villages ».
Pour la visite du chantier, il a dit ceci : « C’était l’objet de ma visite, je suis allé me rendre compte de l’état d’exécution du barrage de Samendéni.
J’y étais au mois de juillet 2011. Je suis revenu aujourd’hui, les choses ont changé ; je peux dire sincèrement que j’avais des motifs d’inquiétude, parce que le taux d’exécution des travaux reste encore bas, par rapport au planning, j’ai posé la question à savoir si en juin prochain, il pourra y avoir la première mise à eau donc du barrage ?
ça sera près de six mois de retard ; c’est pourquoi à l’issue de la visite, j’ai tenu une réunion de travail avec le projet, les entreprises et bien sûr les ingénieurs conseils. Nous avons fait l’évaluation de la situation. Il y a beaucoup de problèmes liés à l’exécution de ce chantier ; des problèmes d’organisation, d’évaluation pas très précise des études ; alors tout cela a entraîné un grand retard.
Donc sur la base de ce que j’ai observé, j’ai donné des orientations pour voir comment on peut accélérer le travail : La première des choses, j’ai appelé l’entreprise de présenter à la direction générale du projet intégré de la Vallée de Samendéni, un planning détaillé d’au moins sur les douze mois à venir.
Et ce planning doit être bien détaillé en matière de mobilisation des ressources matérielles et humaines ; ensuite, j’ai donc demandé que l’entreprise puisse être attentive aux questions sociales sur les salaires des ouvriers ; puis pour que nous puissions suivre pas à pas l’exécution de ces chantiers, que chaque mois l’on fasse une évaluation précise du niveau d’avancement des travaux, avec toutes les difficultés qui se posent, pour qu’à chaque fois nous puissions réagir à temps.
Du reste au moins une fois par trimestre, nous ayons donc un rapport écrit au Conseil des ministres.
Ce qui nous donnera l’occasion de pouvoir informer le public burkinabè de ce barrage qui est le grand chantier du chef de l’Etat. Il doit mobiliser autour d’un milliard de m3 d’eau, il y aura aussi une centrale électrique, d’importants investissements sur lesquels nous espérons beaucoup ; parce que à partir de Samendéni ça sera vraiment un pôle de croissance, et nous espérons que ce pôle de croissance va donc permettre à plus de cent mille personnes de vivre décemment de la production agricole, de l’élevage et pour des activités agro-industrielles ».