A l’instar des autres pays de l’Afrique, le Burkina Faso a une double vulnérabilité géographique et économique au changement climatique. D’une part le réchauffement climatique qui se fait de plus en plus sentir et d’autre part, la forte dépendance climatique de l’agriculture qui contribue plus du tiers du Produit intérieur (PIB). Les inondations survenues à Ouagadougou, le 1er septembre 2009 et en cette campagne pluvieuse 2015 ont montré une exposition dramatique du pays à des phénomènes climatiques. Le déplacement des lignes de démarcation des zones de précipitations du Nord vers le Sud, en cours dans le pays, démontre que le phénomène des changements climatiques pourrait s’empirer dans les années à venir. Désigné par le terme de «La migration des isohyètes », il illustre un véritable péril environnemental. On assiste à un mouvement rapide d’élargissement des zones sahéliennes et soudano-sahéliennes et d’un recul de la zone soudanienne. De 1971 à 2000, l’isohyète séparant le climat sahélien à celui soudano-sahelien en plus de la ville de Dori, a atteint les villes de Ouahigouya et de Bogandé et celui soudano-sahélien a envahi les zones de Boromo, Fada N’Gourma et une partie de Pô. Un paramètre essentiel pourtant méconnu et faiblement présent dans les politiques publiques. Aujourd’hui, les campagnes de défense notamment les opérations de reboisement et de salubrité publique sont devenues des activités éparses sans envergure nationale. Ainsi donc, la prise en compte de la question environnementale doit être dans l’agenda des candidats à l’élection présidentielle.