A la faveur de réformes politiques adoptées de façon consensuelle en 2012 au Burkina, il a été admis de constitutionaliser la chefferie coutumière et traditionnelle. D’une manière générale, une grande partie de l’opinion publique burkinabè était favorable à la dépolitisation de la chefferie. Mais, ce débat n’a pu être tranché par l’affirmative par les participants aux assises nationales sur les réformes politiques, qui ont laissé le libre choix à la chefferie de faire ou pas la politique. Ni les chefs traditionnels du pouvoir ; ni ceux de l’opposition n’ont approuvé la question de leur mise en marge de la politique. A présent, la chefferie tarde à finaliser la rédaction des textes constitutifs de son statut. Des chefs traditionnels de l’opposition estiment qu’ils ne sont pas suffisamment impliqués dans cette tâche qui semble la chasse gardée des chefs proches du pouvoir. Si le combat pour la dépolitisation de la chefferie n’a pas abouti, il serait souhaitable au moins d’indiquer clairement dans le statut en perspective, que la chefferie ne doit pas se substituer à la république. Cela évitera que les bonnets rouges ou bleus ,n’abusent de certaines pratiques où ils semblent constituer un Etat dans un Etat, faisant fi des droits humains ,en dictant leur loi, parfois à coups de gourdins contre des citoyens. Ce serait aussi une bonne chose, si la chefferie dans son futur statut, s’interdisait de donner des consignes de votes aux citoyens pour respecter le droit et la liberté des uns et des autres en matière électorale.