Comme à l’accoutumée tous les ans, la tradition a été respectée à travers la célébration de la journée internationale de la liberté de la presse. Le Burkina n’est pas en reste. Des réflexions sont menées au plan international et national autour des thèmes évocateurs en vue de, non seulement inviter les hommes de medias à leur devoir de responsabilité sociale, mais aussi et surtout pour libérer la presse des jougs des gouvernants, qui, il faut le dire, tentent à tout prix de museler les journalistes ou d’entraver l’exercice libre de la profession. ‘’ Parler sans crainte : assurer la liberté d’expression dans tous les médias’’, tel est le plat de résistance des échanges au plan international. S’il est vrai que le boom médiatique est une réalité sous nos cieux au regard des nombreuses sollicitations des populations ces dernières années, force est de reconnaître que des efforts restent à fournir pour assurer une liberté véritable des médias. Il n’est pas rare de constater que des dirigeants procèdent à des manœuvres pour dissuader ou pour décourager les vaillants hommes de medias à livrer l’information juste et indépendante aux citoyens. En témoigne notamment des cas de suspension enregistrés contre certaine presse. Face aux exemples nationaux du journal ‘’Le Quotidien’’ qui a été suspendu pendant une semaine ou du Journal ‘’Le Soir’’ qui a un dossier pendant en justice ou encore des cas internationaux comme l’emprisonnement du directeur de publication d’un journal malien, pour ne citer que ces cas récents, nous pouvons dire que le ‘’petit fouet’’ n’a pas été définitivement rangé et qu’il fait toujours objet d’usage en cas de besoin. Quoiqu’on dise, ces quelques acharnements constituent de façon indéniable des entraves qui pèsent sur les medias et qui ne sont pas de nature à rendre le terrain propice à l’exercice en toute liberté du travail de l’information. C’est dire donc que c’est dans une ambiance peu favorable à la liberté des médias que des journalistes œuvrent quotidiennement à accomplir leur sacerdoce d’information des citoyens de leurs pays. C’est tout ceci qui donne du sens à cette traditionnelle journée de la liberté de la presse qui s’avère être un tremplin d’échanges enrichissants pour permettre aux médias de jouer pleinement leur rôle de pilier de la démocratie. La liberté de la presse ne doit pas être un slogan prononcé dans tous les discours des politiques mais doit être une effectivité pour donner un bon élan aux jeunes démocraties africaines. Une démocratie ne peut avoir des bases solides que si elle a bâti son fondement sur une presse libre qui joue pleinement son rôle .