Le ministère de la Santé a organisé le mardi 30 avril 2013, à Ouagadougou, un atelier de validation du plan stratégique 2013-2017 de lutte contre le cancer. L’objectif de cette rencontre était d’obtenir une adhésion consensuelle de tous les acteurs impliqués au contenu dudit plan.
Le cancer, troisième cause de mortalité, constitue un problème de santé publique au Burkina. Des actions isolées et denses existent sur le terrain pour faire face à la demande et aux besoins. Mais ces actions restent insuffisantes et non coordonnées du fait de l’absence de programme. Pour palier cette situation, le ministère de la Santé a élaboré une politique nationale de lutte contre les maladies non transmissibles qui prend en compte le cancer. Afin d’opérationnaliser le programme, un plan stratégique de lutte contre le cancer a été élaboré, et suivi d’un cadrage budgétaire. L’atelier qui s’est tenu le mardi 30 avril 2013, à Ouagadougou, aura permis de valider ledit plan.
Pour le conseiller technique du ministère de la Santé, Dr Mahamadou Compaoré, le cancer occupe une place importante dans le fardeau de la maladie, avec un lourd impact socio-économique. Il a ajouté que le cancer constitue la première cause des évacuations sanitaires hors du pays et la troisième en terme de mortalité, après les pathologies infectieuses et les maladies cardio-vasculaires.
Pour lui, cet atelier va permettre d’attirer l’attention de la communauté internationale et nationale sur les souffrances humaines engendrées par les maladies non transmissibles, dont les cancers. Le Dr Mahamadou Compaoré a laissé entendre qu’une étude de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a révélé que le cancer est une cause majeure de décès dans le monde et serait à l’origine de 7,6 millions de décès selon les statistiques de 2008. Les principaux types de cancers responsables de la mortalité sont, entre autres, les cancers de poumon, de l’estomac, du foie, du sein et du col de l’utérus. « Plus de 70% des décès dus au cancer surviennent dans les pays à faible revenu comme le nôtre. D’après les projections, ce nombre devrait augmenter pour atteindre 12 millions en 2030 », a soutenu le conseiller technique de la santé. Et, pour résoudre ces fléaux, le gouvernement burkinabè a adopté une politique nationale de santé pertinente et cohérente dans laquelle un accent particulier sera mis sur les pathologies chroniques dont le cancer. «La santé est un droit fondamental reconnu dans notre pays, car elle est un préalable à la jouissance des autres droits fondamentaux », a expliqué Dr Mahamadou Compaoré. Il a souhaité que la mise en place du plan stratégique permette de contribuer à l’amélioration de la prise en charge et de l’état de santé des populations. Pour terminer, il a invité les participants à de franches discussions afin d’enrichir le document. S’exprimant au nom de la représentante résidente de l’OMS au Burkina, Fatimata Zampaligré, elle a mentionné qu’au Burkina, à travers les évacuations et les consultations, l’OMS s’est rendue compte du nombre croissant des cas de cancer. « Comme c’est une pathologie lourde, tant qu’elle est déclarée, la prise en charge est onéreuse pour le Burkina qui ne dispose pas de plateau technique adéquat », a-t-elle déclaré. En 2009, l’OMS a mis en place un groupe qui devait réfléchir sur les maladies non transmissibles pour la région africaine. Selon Le directeur de la lutte contre la maladie, Dr Isaïe Médah, le plan stratégique de lutte contre le cancer 2013-2017 du ministère de la Santé, a pour objectif général de promouvoir la lutte contre le cancer au Burkina. Pour ce faire, le ministère devra se baser sur des stratégies essentielles comme la prévention, le dépistage, le diagnostique précoce, le traitement et les soins palliatifs. « Ce document va servir d’orientation pour tous les acteurs, que ce soit ceux de la santé, des associations, pour les actions qui seront menées pendant cinq ans dans la lutte contre le cancer dans notre pays », a-t-il ajouté. Pour le docteur Isaïe Médah, un budget d’environ 11, 5 milliards de F CFA a été attribué au Burkina pour la lutte contre le cancer .
