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Le Pays N° 5347 du 29/4/2013

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Journée nationale du paysan : C’est le suivi qui manque le plus
Publié le mardi 30 avril 2013   |  Le Pays




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Les rideaux sont tombés sur la 16e édition de la Journée nationale du paysan (JNP).

Beaucoup de recommandations ont été faites. Beaucoup de belles choses ont été dites comme à chaque édition d’ailleurs. L’inquiétude, c’est surtout la suite à donner aux recommandations faites pendant ces journées. Après un coup d’oeil dans le rétroviseur, l’on remarque que les éditions passées n’ont pas toujours connu un suivi rigoureux, puisque chaque année ce sont les mêmes doléances qui sont égrainées par le monde rural. Mais ce n’est pas pour autant que les JNP ne sont pas une bonne initiative. Au contraire, à voir de près, les JNP sont une tribune qui permet aux paysans de s’entretenir sans intermédiaires avec le président du Faso. Ce qui n’est pas mauvais en soi. L’initiative est louable car elle fait des émules dans la sous-région. Si seulement nous capitalisions nos expériences ! Il ne faut pas créer un dialogue direct pour la forme ; il doit être suivi d’effets. Il est vrai que trop de problèmes émaillent le monde rural. C’est pourquoi pendant les échanges avec le président du Faso, les paysans ne doivent pas passer à côté de l’essentiel. On a en effet l’impression que les préoccupations élémentaires des paysans ne sont pas ressortis. Alors pourquoi se limiter à un dialogue entre quatre murs ? Les problèmes des paysans sont aux champs. Pourquoi le chef de l’Etat ne les y rejoint pas de temps à autre pour discuter ? Ainsi, il pourra constater de visu les réalités des producteurs. Il a tout l’air que les discours de certains représentants ont été édulcorés. « Toute vérité n’est pas bonne à dire », dit-on. Mais reconnaissons que certains mensonges ou non-dits peuvent créer autant de dégâts qu’ils n’en résolvent. Sinon, des charrues et des tracteurs ont été remis à certains paysans. Mais au lieu d’être une bouée de sauvetage, ils n’ont engendré que des dépenses à n’en pas finir. Tout simplement parce que le matériel est de mauvaise qualité. Les producteurs doivent évoluer impérativement vers la mécanisation de la production mais pas avec du matériel de qualité douteuse. Il ne faut donc pas octroyer les marchés par complaisance. Si possible, l’exécution des marchés doit être suivie avec attention. Sinon, les charrues n’aideront pas les producteurs mais intensifieront leurs angoisses hivernales. Quant aux structures bancaires agricoles dont on parle tant, l’idée est à repenser. Le domaine agricole étant aléatoire sous nos cieux, quelle institution bancaire prêtera-t-elle aux producteurs sans une garantie fiable ? Il est vrai que l’Etat investit dans l’agriculture. Mais donner un coup de main aux producteurs en ce sens ne serait pas de trop. Vivement que la mise en œuvre des structures de suivi de la JNP soit effective pour que les engagements pris ne restent pas lettres mortes. Vous avez dit « sécurité alimentaire et résilience alimentaire » ? C’est bien l’une des principales préoccupations du Burkina Faso. Mais avec les sites miniers qui poussent partout, le gouvernement a vraiment du pain sur la planche. Les jeunes préfèrent « s’enterrer » dans les sites miniers que de continuer à s’échiner dans les champs avec la probabilité de rester toujours pauvres et affamés. Des réflexions doivent être menées pour non seulement faire revenir les jeunes à la terre mais aussi sauver ce qui reste comme champs. Parce qu’avec l’or, tout fout le camp.

SIDZABDA

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