Le traditionnel point de presse a eu lieu ce jeudi 20 septembre 2012. A la « Une », le prétendu trafic d’armes du Burkina, la démission de l’ambassadeur Joseph Paré, la participation du Premier ministre à la compétition électorale, les conflits sur les ressources naturelles et la lutte contre la corruption. Sur ce dernier point, le porte-parole du gouvernement, Alain Edouard Traoré, demande d’éviter de verser dans « l’extrémisme », « l’intégrisme » et d’avancer avec « discernement » et « sens de responsabilité ».
Démissionnaire ne veut pas dire coupable
Comme il fallait s’y attendre, sur les questions d’actualité, les journalistes sont revenus sur la démission du Pr Joseph Paré, désormais ex-ambassadeur, puisque le porte-parole a confirmé. « Il est avéré que l’ambassadeur a déposé une lettre de démission », a-t-il dit. Maintenant, Edouard Traoré demande de ne pas aller vite en besogne. « Le dépôt d’une lettre de démission ne signifie pas que l’ambassadeur est coupable de quoi que ce soit. C’est la justice qui le déterminera ».
Le porte-parole du gouvernement explique que « le rapport de l’ASCE n’est pas un jugement », que cette dernière ne « peut pas condamner » et qu’il ne fallait pas devancer l’iguane dans l’eau au risque de retrouver des mis en cause blanchis par la justice. Du reste, il a attiré l’attention sur les efforts du gouvernement, le « sens de responsabilité » avec lequel le Premier ministre compte traiter cette affaire de corruption.
Edouard Traoré a reconnu que les procédures seront longues, mais que cela était nécessaire car « ce n’est pas tout ce que l’on dit d’une personne qui est avéré ». Il a donc demandé de suivre le gouvernement qui avance « cadencé, responsable et cohérent ». Il ajoute qu’il faut éviter « l’intégrisme » et « l’extrémisme » dans la volonté de lutter contre la corruption.
Pour ce qui est de la démission d’un autre homologue de Joseph Paré, « je ne peux rien confirmer », a dit le ministre de la Communication parce que, dit-il, il n’a pas d’information à ce sujet.
« Le Premier ministre n’est ni juge ni partie».
Les élections couplées et la demande de leur report est revenue. Edouard Traoré a été catégorique : le 2 décembre, les élections se tiendront. Et il a informé que le Premier ministre a rencontré le 17 septembre dernier le président de la CENI et un consensus a été dégagé sur cela. Pour ce qui est des 17 partis qui réclament le report des élections, Luc Adolphe Tiao rencontrera les partis politiques le 2 octobre prochain pour que tous soient sur la même longueur d’ondes.
Ces partis prédisent une crise post-électorale ? Edouard Traoré répond que le gouvernement a « pris bonne note » et qu’ils ne sont que 17, les partis qui ont fait cette œuvre divinatoire. « Les autres n’ont rien dit ».
Et ces ministres candidats ? A commencer par leur chef ? Quelle neutralité ? Edouard Traoré répond : « Le Premier ministre est dans un parti politique. Qui ne l’est pas ? ». Il rassure néanmoins que le Premier ministre « n’est ni juge ni partie » et qu’il se comportera devant les acteurs politiques comme Premier ministre. Pour ce qui est de comment les ministres candidats concilieront leur travail à la campagne électorale, le porte-parole du gouvernement a assuré que les textes réglementaires apporteront des réponses.
Le Burkina, trafiquant d’armes ? « C’est du délire ! »
Le Burkina est-il un tremplin pour livrer des armes au Nord Mali ? « Le Burkina Faso est un pays enclavé (…) Par quel axe ces armes vont-elles passer par le Burkina ? » interroge Edouard Traoré. Un confrère répond par une question : « Et les airs ? » Le porte-parole de sortir de ses gonds pour qualifier cela de « clichés » et de « vues de l’esprit ». « On rentre dans le délire et je n’aime pas délirer ! » a conclu Alain Traoré.
Pour ce qui est de la médiation de Blaise Compaoré au Mali, le porte-parole assure qu’ « on ne peut pas discréditer la médiation » et qu’on peut seulement « ne pas la comprendre ».