Nominé en 2010 pour la première fois au Kundé d’or avec Floby et Alif Naaba, Désiré Ouédraogo, connu sous le sobriquet artistique de Dez Altino, a vu son rêve de brandir le trophée s’effriter puisqu’il a été remporté par Floby. Il a fallu qu’il attende trois années après pour que son rêve devienne une réalité. En effet, nominé au même titre que Floby et le groupe les Playerz, l’auteur de « Ndolé » a été sacré meilleur artiste du Burkina de l’année 2013, le vendredi 26 avril dernier, à la Salle des banquets de Ouaga 2000. Il a reçu son trophée des mains de la marraine, Chantal Compaoré. Au cours de la cérémonie, un défilé de mode, un spectacle artistique et un diner-gala ont été servis au public. En plus du Kundé d’or, 13 autres Kundés ont été décernés à des artistes qui se sont distingués au cours de l’année par leurs talents.
C’est peu de dire que l’année 2013 est l’année de Dez Altino pour parler comme la nouvelle coqueluche du zouglou ivoirien, JC Pluriel. Revenu fraîchement des Etats-Unis où il a donné plusieurs spectacles, Désiré Ouédraogo vient de rafler trois Kundés à la 13e édition des Kundés qui s’est déroulée le 26 avril dernier à la Salle des banquets de Ouaga 2000. C’est d’abord le public qui l’a choisi comme son chouchou en votant massivement pour lui (59,59% des voix). Toute chose qui lui a permis de remporter le Kundé du public. Il a reçu également le Kundé de l’artiste le plus joué en discothèque avant que le jury ne le préfère à Floby et au groupe les Playerz, les nominés malheureux au Kundé d’or. C’est donc tout à fait naturel que le propriétaire du maquis « Lampoko » n’arrivait pas à retenir ses larmes au cours de la cérémonie de remise des trophées. « Je suis aux anges », a-t-il laché après qu’il a pris son trophée du Kundé d’or des mains de la marraine de la cérémonie Chantal Compaoré. Contrairement à lui, le groupe les Playerz, était plongé dans une tristesse totale parce qu’il est reparti les mains vides. Nominé dans la seule catégorie, il n’a été ni préféré par le public qui lui a attribué 2, 57% de leur voix ni par le jury. Idem pour l’enfant du ghetto qui a recueilli 37, 84 des voix du public. Mais à la différence des Playerz, Floby qui comptait remporter son deuxième Kundé d’or s’est consolé avec le Kundé de meilleure musique moderne d’inspiration traditionnelle. Outre Dez, un autre artiste était aux anges dans la soirée du 26 avril. Il s’agit du jeune Greg. Avec son album sorti il y a à peine un an, cette étoile montante de la musique burkinabè s’est adjugé deux trophées à savoir celui du meilleur espoir et celui de la révélation de l’année. Des trophées bien mérités si l’on sait que ce jeune homme a rempli deux fois la Maison du peuple en une seule nuit au cours de son tout premier concert qui s’est déroulé le 10 novembre 2012 et qu’il a actuellement le vent en poupe pour pousser loin la musique burkinabè. Dez et Greg à eux deux donc, ont raflé 5 kundés sur 14. Martin N’terry, rentré au pays après un séjour de 12 ans aux Etats-Unis, est reparti avec le Kundé du meilleur artiste burkinabè de la disapora. Le Kundé du meilleur artiste de la musique traditionnelle est revenu au doyen Zougnazagmda, celui du meilleur artiste de la musique religieuse à Séraphine Bancé. Le « Chapeau du chef » , de Smarty de l’ancien groupe Yeleen, remporte le Kundé du meilleur clip. Le Kundé du meilleur artiste de l’Afrique centrale revient à la ravissante Arielle T, celui du meilleur artiste étranger vivant au Burkina Faso à l’Ivoirien Dj Jeff. Le duo ghanéen Tiffany et Fuse ODG avec leur titre « Azonto » décroche le kundé du meilleur featuring et celui du meilleur artiste de l’Afrique de l’Ouest revient à Flavour du Nigeria. Des Kundés d’hommage ont également été décernés au cours de la soirée à des personnalités culturelles qui ne sont plus de ce monde. Il s’agit de Dj Tiffis, de Tonton Nimilé, précédemment technicien à la Radio nationale du Burkina, de Thomas Tiendrébéogo, et bien attendu du doyen Jean Claude Bamogo. C’est avec un sentiment de pari réussi que le commissaire général des Kundé, Jah Press, après avoir remercié tous ceux et toutes celles qui lui ont permis de relever le défi de l’organisation surtout la marraine Chantal Compaoré, a donné rendez-vous en 2014 pour la 14e édition. Les artistes qui veulent donc monter sur le podium le 26 avril 2014 n’ont qu’à retourner en studio pour concocter des œuvres de belles factures et multiplier les spectacles pour avoir une aura auprès du public.
Les à-côtés de la soirée
Une déco de taille mais…
La Salle des banquets de Ouaga 2000 a changé de visage en cette soirée du vendredi 26 avril pour accueillir la 13e édition des Kundé. Une décoration de taille qui ne laissait pas indifférent. « Des tables savamment maquillées » sauf trois d’entre elles dont celle que les éditions « Le Pays » partageaient avec leur confrère L’Observateur Paalga. Des tables qui donnaient l’impression d’avoir été placées là en dernière minute.
Des « look » frisant la nudité
Les Kundé, c’est aussi les belles tenues des femmes bien maquillées, bien coiffées sauf que, dans le lot, certaines de ces belles créatures ont tellement exagéré qu’elles sont passées à côté, frisant parfois la nudité. Quand elles ne sont pas trop maquillées, elles sont tout simplement « déshabillées » ou pas assez habillées pour cacher certaines parties pourtant si chères au corps de la femme. Une mini-jupe ou une mini-robe est souvent trop courte pour attirer l’attention et trop longue pour cacher l’essentiel comme on le dit mais là, il y avait à redire et d’aucuns se sont bien rincé les yeux, ou bien chers messieurs ?
La musique traditionnelle était au rendez-vous
La musique traditionnelle n’a pas été en reste à cette édition des Kundé avec la prestation de la troupe d’Azèta Ouédraogo, une troupe traditionnelle, bien applaudie.
Le « Kinder » du meilleur…
Un représentant de l’ambassade des Etats-unis au Burkina Faso, sollicité pour remettre le prix au lauréat de la catégorie « Kundé du meilleur artiste burkinabè vivant à l’étranger a, en voulant dire « le kundé du meilleur… », dit : « le meilleur kinder… ». Un lapsus qui a provoqué quelques fous rires dans la salle et qui se comprend très bien quand on veut angliciser le Kundé.
Quand Issouf Compaoré, très ovationné, remercie le commissariat des Kundé
L’artiste musicien Issouf Compaoré, auteur de la célèbre chanson « Zénabo » qui a marqué une certaine époque a été l’un des artistes invités de la soirée le plus applaudi par le public. Quoi de plus normal quand il replonge une certaine génération dans de beaux souvenirs ou quand il démontre qu’il est encore souple pour esquisser quelques pas de danse impressionnants malgré les quelques kilos qu’il a pris avec le temps. Et, pour couronner le tout, l’artiste était tellement ému de recevoir, de son vivant, un kundé d’honneur qu’il a tenu à remercier le « commissariat général » des Kundé. Ça arrive quand on est dépassé par les événements !
Un hommage bien mérité à Man
La soirée a été une occasion de plus pour rendre un hommage bien mérité à l’artiste-musicien Jean-Claude Bamogo dit Man, arraché récemment à l’affection du monde de la culture à travers la diffusion d’un élément produit à cet effet et qui retrace quelques étapes de sa vie.
5 artistes invités sur 7
Sur les sept artistes invités, cinq étaient effectivement présents à la soirée. Le très attendu Flavour n’a pas pu effectuer le déplacement de Ouagadougou pour raison de vol, selon le commissaire général des Kundé, Salfo Soré dit Jah Press. Le deuxième absent de cette soirée était Nahwa Doumbia.
Des nominés sans places assises
Certains nominés à cette édition des Kundé, en l’occurrence les Players ont dû prendre part à la soirée en retard.