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Le Pays N° 5347 du 29/4/2013

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16e édition de la JNP : Le monde paysan pour la création d’une banque agricole
Publié le lundi 29 avril 2013   |  Le Pays


Journée
© aOuaga.com par A.O
Journée Nationale du Paysan : Clôture de la 16eme Edition
Samedi 27 avril 2013. Banfora. La 16eme Edition de la Journée Nationale du Paysan (JNP) a refermé ses portes


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Les rideaux sont tombés le 27 avril 2013 sur la 16e édition de la Journée nationale du paysan (JNP) qui, une fois encore, a donné l’occasion aux acteurs du monde rural de s’entretenir directement et ce pendant plus de 3 heures avec le président du Faso. Débutée le 25 avril 2013, elle (JNP) a focalisé les réflexions sur la question de la sécurité alimentaire dans le contexte des changements climatiques. Avant de se donner rendez-vous pour la 17e édition, les producteurs ont fait étalage de leurs préoccupations dont la création d’une banque agricole au chef de l’Etat.

Le dernier jour de la 16e JNP qui a été lancée depuis le 25 avril 2013 à Banfora, a été marqué par « le dialogue direct » entre le président du Faso et les producteurs des 13 régions du Burkina. Ce dialogue qui tend à devenir le clou de la manifestation s’est déroulé à la résidence du gouverneur de la région des Cascades, Léonard T. Guira, où une tente spacieuse a été dressée pour la circonstance. Contrairement à la cérémonie de lancement qui n’avait mobilisé que cinq membres du gouvernement, ce dernier acte de la JNP a affiché le plein des ministres du gouvernement de Luc Adolphe Tiao, lui-même en tête. A leurs côtés, on apercevait les 13 gouverneurs de régions, le président national de la Chambre d’agriculture, Seydou Ouédraogo, et Bassiaka Dao de la Confédération paysanne du Faso (CPF) ainsi que leurs représentants dans les différentes régions. Après l’intervention du ministre de l’Agriculture et de la sécurité alimentaire, Mahama Zoungrana, qui a rappelé à l’intention de Blaise Compaoré les grandes articulations de l’édition de la JNP, la parole a été donnée aux producteurs pour livrer les conclusions de leurs travaux. Pour ceux-ci, le Burkina Faso est sur la voie de résorber l’insécurité alimentaire mais, il faut reconnaître que certaines actions méritent d’être posées. Au nombre de celles-ci, il y a la définition de politiques agricoles conséquentes reposant sur le principe de soutien aux petits producteurs. En clair, les producteurs ont fait savoir au chef de l’Etat qu’ils souhaitent la création d’une banque agricole à même de financer l’acquisition de matériels agricoles et d’intrants par les petits producteurs. Ils souhaitent également une application effective des politiques de sécurité et de souveraineté alimentaires, à savoir la mise en place d’une centrale d’achat des intrants agricoles. Toujours au nombre des actions qu’ils souhaitent voir menées, les producteurs du Burkina pensent au renforcement du stock national de sécurité alimentaire.

Des réponses qui satisfont les producteurs

Répondant à ses compatriotes du monde agricole, le président du Faso a tenu à saluer la tenue de ces JNP qui, en une vingtaine d’années, sont à leur 16e édition et se positionnent comme une plateforme d’échanges et une « grande école nationale d’agriculture ». Pour ce qui est de la préoccupation charnière des producteurs portant sur la création de la banque agricole, Blaise Compaoré a indiqué qu’il fallait se rendre à l’évidence que les institutions bancaires manquent souvent de ressources financières. Pour cela, il préconise la création d’une caisse de dépôt et d’investissement qui pourra mettre à contribution des institutions comme la CARFO et la CNSS. Celles-ci pourront, en compagnie d’autres institutions similaires, mettre de côté des fonds afin de financer les producteurs pour l’acquisition du matériel agricole. Selon le président du Faso, la question est déjà au centre d’une réflexion au niveau gouvernemental. Cependant, a-t-il prévenu, des garde-fous seront établis pour ne pas mettre ces institutions dans l’incapacité de payer les pensions des retraités. En attendant, Blaise Compaoré a rappelé que la sécurité alimentaire évoquée dans le thème de cette édition de la JNP allait au-delà de la simple production alimentaire, car elle ne veut pas dire qu’il faut forcément augmenter les superficies cultivables par une déforestation qui mettrait notre écosystème en péril. La sécurité alimentaire, à son avis, devra s’acquérir par des mesures de résilience qui feront en sorte qu’au lieu de produire 1 tonne, on puisse, sur les mêmes superficies, produire 1,5 ou 2 tonnes. Ces éléments de réponses apportées par le président ont, tout comme la mise en œuvre des recommandations de l’édition précédente, donné des motifs de satisfaction aux producteurs.

L’orpaillage : du plomb dans l’aile des agriculteurs

D’autres préoccupations, cette fois relayées par les représentants de chaque région à l’intention du chef de l’Etat, se rapportaient au lancement d’une seconde phase du Projet d’appui au développement local/Comoé- Léraba- Kénédougou (PADL/CLK) dans la région des Cascades, la réhabilitation de certains barrages de la région du Centre, la prise de mesures pour prévenir les conflits de producteurs dans la région du Centre-Ouest et la régulation de l’importation des sachets plastiques qui constituent un réel danger pour les sols. L’orpaillage et son corollaire de produits chimiques inquiètent aussi les producteurs, quand on sait que les champs et retenues d’eau jouxtent les sites. C’est pourquoi la Confédération paysanne du Faso, par la voix de son président Bassiaka Dao a, aux termes des travaux, plaidé pour la mise en place d’un comité interministériel, d’un secrétariat permanent de la JNP et la tenue tous les deux ans de la JNP au lieu qu’elle soit annuelle.

Il faut dire qu’au deuxième jour de la manifestation, c’est-à-dire le 26 avril 2013, 80 producteurs ont été élevés au grade de chevalier de l’Ordre du mérite du développement rural avec agrafe agriculture pour 53 d’entre eux et agrafe élevage pour les 27 autres. La cérémonie était placée sous la présidence du chef de l’Etat qui a aussi visité la foire agro-sylvo-pastorale et, dans la soirée, s’est rendu dans la ferme Kounan à Bounouna.

Mamoudou TRAORE et Colette DRABO

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