Chaude l’actualité politique en République de Côte d’Ivoire. Du fait notamment des irrégularités relevées lors des récentes élections locales, marquées par de nombreuses violences et des suspicions de fraudes. Le PDCI, membre de la coalition RHDP avec le RDR, suspecte son allié de ces fraudes. La bataille électorale, qui était censée se dérouler tranquillement dans les urnes, s’est malheureusement transposée sur la scène publique, prenant l’allure d’un combat de rue entre partisans des deux partis.
Au regard de ce qui se passe présentement entre les militants des deux partis, et les rumeurs qui enflent, il est désormais loisible de dire qu’en fait, l’alliance RHDP n’est pas aussi forte qu’on le pense. C’est une coalition où la confiance n’existe pas. Autrement, la maturité politique suppose que leurs leaders auraient, depuis même la chute de Gbagbo, dû procéder à une organisation profonde au sein de la coalition, de sorte à lui donner une cohésion, gage d’une véritable assise politique. Et si tel était le cas, ils se seraient aussi concertés, accepter chacun de faire des concessions, à travers une répartition savante des zones électorales, qu’on ne verrait donc pas ces échauffourées.
Ce qui ne manquera certainement pas de mettre à nu le faux amour entre leurs leaders Alassane Ouattara et Henri Konan Bédié et d’aggraver leur rivalité qui, du reste, dure depuis des lustres. Le Rassemblement des Houphouëtistes pour la paix et la démocratie (RHDP) a perdu sa cohésion. D’ailleurs, des voix s’élèvent même pour dire que depuis la fin de la présidentielle de novembre 2010, le RDR ne veut plus de l’alliance des houphouëtistes. Les remous qui animent la coalition RHDP sont aussi, quelque part, la preuve que le FPI est un parti assez fort. A preuve, il a fallu faire une coalition pour le détrôner. Et Henry Konan Bédié va-t-il saisir la main tendue du FPI ? Car, avec ce qui se passe en ce moment sur le terrain, entre son parti et son allié, le RDR, le parti d’Henri Konan Bédié pourrait donner une suite favorable au Front populaire ivoirien dont une délégation, on se rappelle, était allée lui rendre visite la semaine passée. Des choses se passent dans les coulisses, elles ne tarderont pas à être étalées sur la place publique. Nous voulons dire, entre Alassane Dramane Ouattara et Henry Konan Bédié. Dans tous les cas, l’issue de ces consultations électorales, qui met à nu les dissensions entre les deux partis leaders du RHDP, finira par emporter la machine qui a mis fin au règne de Laurent Gbagbo. Il est difficile de croire que le RHDP survivra à cette guerre des tranchées entre le RDR et le PDCI.
Cependant, ceux qui dirigent la Côte d’Ivoire présentement devraient plutôt taire leurs sempiternelles querelles et songer à rechercher des solutions aux problèmes véritables des ivoiriens. La Côte d’Ivoire est toujours malade ; la violence qui s’est enclenchée peut prendre des tournures inattendues. C’est à croire que les périodes postélectorales ont toujours été à l’origine des crises que le pays a connues. Cette fois, il devrait pourtant y exister un pis-aller qui permette d’exorciser le signe indien. Nous exhortons donc les leaders politiques ivoiriens à faire preuve de sagesse, en appelant notamment leurs partisans au calme .
