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16ème édition de la JNP : Blaise Compaoré veut avancer avec les paysans
Publié le lundi 29 avril 2013   |  L’Express du Faso


Journée
© aOuaga.com par A.O
Journée Nationale du Paysan : Arrivée du chef de l’Etat à Banfora
Vendredi 26 avril 2013. Banfora. Le chef de l’Etat‚ Blaise Compaoré‚ préside la cérémonie d’ouverture de la 16e JNP


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La 16ème édition de la Journée nationale du paysan (JNP), ouverte le 25 avril 2013 par le forum des producteurs, suivi de l’ouverture de la foire le 26 en présence du président du Faso, a pris fin le 27 du même mois par le dialogue direct président du Faso-producteurs du Burkina Faso. Les conclusions du forum et l’échange directe entre les acteurs du secteur rural et le président du Faso sont les temps forts de la clôture de cette édition.

Une lecture de la mise en œuvre des engagements et des recommandations de l’édition 2012 a été faite à l’assemblée pour traduire le niveau de suivi des décisions. Dans l’ensemble, les acteurs sont satisfaits des résultats issus de la 15ème JNP. Blaise Compaoré qui tient à des résultats, se rappelle toujours certaines réponses des paysans lors des dialogues directs antérieurs. Aussi, a-t-il rappelé à tous, la réponse donnée par des producteurs de coton à Djibo pendant les échanges en 1996 à la clôture de la JNP. A la question de savoir pourquoi les cotonculteurs ne produisaient pas une quantité supérieure au tonnage de l’époque, leur réponse a été claire. Le payement tardif de l’argent et le classement du coton au deuxième choix sont entre autres, les raisons données par les producteurs. La prise en compte de cette préoccupation des producteurs par le gouvernement, les a galvanisés et le Burkina Faso est aujourd’hui au premier rang africain pour la production du coton. A cette édition de la JNP, d’autres préoccupations ont été exprimées au gouvernement par les acteurs du monde rural. Toutes les 13 régions administratives du pays ont ainsi porté à la connaissance de Blaise Compaoré et à celle des ministres, leur souci dans la recherche de la sécurité alimentaire. Les problèmes évoqués diffèrent d’une région à une autre. Malgré cette différence, des préoccupations générales sont ressorties à tous les niveaux. Il s’agit de la construction de retenues d’eau, de la défiscalisation des taxes sur des intrants et matériel de production, du traitement des sachets noirs (considérés comme un fléau), de la transhumance… Luc Adolphe Tiao, chef du gouvernement, a donné des réponses à ses préoccupations générales. Pour le chef du gouvernement, des solutions magiques ne se trouvent pas quelque part pour résoudre les problèmes posés. C’est pourquoi, il a invité les uns et les autres à se sacrifier pour leur résolution. La recherche d’une sécurité alimentaire qui a été au centre des échanges, n’est pas une lutte qui date d’aujourd’hui. Pour Blaise Compaoré, « tous les participants au dialogue direct de cette édition sont nés dans cette insécurité alimentaire ». C’est pourquoi, il a rassuré les acteurs du monde rural, de son entière disponibilité pour tendre à la sécurité alimentaire. Autrement dit, « Blaise veut avancer » plutôt que de rester dans cette situation d’insécurité alimentaire. Un avancement qui pourrait se traduire les jours à venir par la mise en place d’une caisse de dépôt et d’investissement pour accompagner les acteurs du monde rural

Former les paysans pour une sécurité alimentaire durable

Au regard de la récurrence des crises alimentaires dans notre pays, le thème de cette 16ème édition de la journée nationale du paysan a porté sur « sécurité alimentaire et résilience des populations : enjeux et défis ». Un accent particulier a été mis sur l’aspect résilience des populations au cours des interventions. Selon le ministre de l’agriculture et de la sécurité alimentaire, Mahama Zoungrana, la résilience est « la capacité des ménages, des familles, des communautés, des systèmes vulnérables , à faire face à l’incertitude et au risque de choc , à résister au choc , à répondre efficacement, à récupérer et à s’adapter de manière durable aux changements climatiques ». Le président de la Chambre nationale d’agriculture, Seydou Ouédraogo, note que la sécurité alimentaire est un facteur de cohésion entre les populations. Mais ce facteur est mis à rude épreuve par les changements climatiques. C’est pourquoi, François Rasalo, représentant de la FAO au Burkina, ajoutera qu’il faut aller au-delà des résolutions conjoncturelles. Dans ce sens, mentionnera Seydou Ouédraogo, président de la chambre d’Agriculture, la Journée nationale du paysan doit permettre de définir des mesures consensuelles. Les défis pour le monde rural restent encore énormes. Les paysans comptent jouer leur partition dans le processus de sécurité alimentaire en appliquant les techniques nouvelles afin d’améliorer la production. Des efforts ont commencé à donner des résultats encourageants, a indiqué le ministre Mahama Zoungrana. La production agricole connaît un accroissement de 4 %, soit 24 % pour le maïs, « 36 % pour le riz et 25 % pour le sésame entre 2002 et 2012. Lors de la dernière campagne agricole, la production céréalière est estimée à 4 800 000 tonnes, soit une hausse de 34 %, la culture de rente, un million de tonnes, soit 28 %, la culture vivrière 870 000 tonnes, soit 19 % et la production animale 1700 milliards de FCFA, soit 8millions de têtes de bovins.

Les propos du président du Faso Blaise Compaoré à l’ouverture officielle :

« Aujourd’hui est une bonne journée parce que c’est une fois par an que nous avons cette opportunité de parler au monde des productrices et producteurs du monde rural. Je voudrais les féliciter et les remercie pour le grand engagement qu’ils manifestent pour nous permettre de traiter des préoccupations qui les concernent et qui ne sont pas nouvelles. Je pense qu’il est important pour nous d’être là, ici, pour réfléchir avec les paysans et les paysannes, pour voir comment nous allons renforcer nos capacités de production, nos ressources…, car la sécurité alimentaire, c’est d’abord une question de disponibilité pour avoir des récoltes et une alimentation disponible. Pour cela, nous savons qu’il faut renforcer les organisations paysannes, leur professionnalisme. Il faut les accompagner pour leur formation, pour des termes divers notamment en matière d’infrastructures, aménager plus de bassins, les accompagner sur le plan des intrants, la diversification des filières, car l’auto suffisance, c’est-à-dire la disponibilité faunique ne suffit pas. Il faut bien que l’alimentation soit multipliée, soit équilibrée. Pour cela, il faut que nous puissions avec eux nous pencher sur ces préoccupations. Mais il est aussi question d’appuyer avec des crédits au monde rural. Ce qu’il faut noter malgré ces difficultés, nous avons senti, une progression tendancielle à la hausse, de la production agricole végétale chez nous et de l’alimentation. Nous allons nous appuyer sur les recettes qui nous ont amenées à ce niveau-là, essayer de les renforcer et de viser encore plus haut.

Nous sommes en train d’étudier un mode de financement à partir de nos ressources propres parce que quand vous regardez dans notre économie, notre vie administrative, sociale, nous avons de grandes structures qui mobilisent suffisamment d’argent et qui le mettent surtout dans les banques. Et les banques les retournent sous forme de crédits aux paysans, à des taux très chers. Ce que nous sommes en train de créer et en cela nous allons aller très vite, c’est une sorte de caisse de consignation qui va rassembler une partie de ces ressources qui sont les ressources des Burkinabé, les orienter vers l’appui au secteur agricole structuré et que nous puissions faire en sorte que les paysans aillent vers des organisations entrepreneuriales, ce qui permettrait donc dans la transparence, l’atteinte d’objectifs pour eux, comme pour ces institutions de financement, afin que nous puissions faire avancer les rapports qui aujourd’hui, nous paraissent ceux que nous devrons créer et que le financement du monde agricole ne soit toujours posé en termes d’incapacité de notre communauté rurale à les régler.

Les producteurs apprécient les échanges avec le président du Faso

Kaboré Boureima, producteur agricole à Diaradougou (Hauts-Bassins) : « les échanges que nous avons chaque année avec le président du Faso, nous permettent de changer de comportement et de copier les autres régions, ou bien de nous donner des idées mais aussi de connaître les problèmes des autres. Nous n’avons pas les mêmes problèmes au niveau des hauts bassins que ceux du Nord ET du Sahel par exemple. Nous sommes à ce titre très satisfaits. A cette rencontre, nous avons écouté très attentivement les promesses faites par le président du Faso, surtout l’équipement agricole et nous comptons l’accompagner jusqu’au bout ».

Karim Traoré, président de l’UNPCB

« Nous nous sommes très satisfaits par rapport aux réponses données par le président du Faso et à travers lui, les membres du gouvernement. Sur la question l’importation sans taxe des charrues pour nos membres, je peux dire que nous avons eu satisfaction. Le président du Faso a répondu à la question mais la réponse a été destinée aussi à l’UNPCB. Nous nous avons l’argent et nous avons les institutions financières qui veulent nous appuyer. Nous sommes prêts à mobiliser les ressources financières ; maintenant, c’est l’accompagnement pour faciliter l’obtention, des tracteurs pour les producteurs à un coût acceptable que nous visons. Le président du Faso a bien répondu à cette préoccupation en interpellant son ministre des Finances. Il a dit que le cas particulier de l’UNPCB serait vu pour améliorer et faciliter l’accès aux tracteurs. Nous sommes vraiment très contents, surtout les producteurs de coton ».

Soumaïla Sanou, président du comité inter filière céréale du Burkina

« Nous sommes satisfaits des réponses données par le président du Faso et le Premier ministre par rapport aux questions posées. Il y a beaucoup de questions qui sont restées en suspens parce que nous-mêmes, ne voulons pas de réponse immédiate. Nous avons voulu qu’on mette des cadres de réflexion pour voir comment trouver des réponses appropriées à certaines questions. Il s’agit entre autres, de la question du financement, d’accès au matériel agricole, d’exonération sur le matériel agricole. Pour ces questions, nous demandons de mettre en place un cadre qui va se pencher là-dessus. Ce comité va se pencher sur les engagements pris, mais aussi faire l’état des lieux des 16 Journées nationales du paysan ».

Fousséni Soulama, participant

« Je voudrais mentionner un point important de cette rencontre, le fait que le président du Faso échange directement avec les producteurs sur les questions pertinentes du développement de l’agriculture et de la sécurité alimentaire. Mais dans le fond je ne suis pas du tout satisfait d’un certain nombre de choses. Premièrement, je ne suis pas satisfait de la manière dont les producteurs posent les questions. Je trouve que les problèmes posés sont vagues, imprécis et ne peuvent aboutir à une vraie sécurisation alimentaire dans notre pays. Deuxièment, je ne suis pas satisfait du fait que jusqu’à présent, on ne se met pas dans un contexte de décentralisation où il y a un partage de responsabilisation entre l’Etat et les acteurs. On a l’impression que ce sont des interpellations seulement qu’ils font. Ils ne font que poser des questions telles que à quand ceux-ci , à quand cela. Et cela sans faire une étude de faisabilité, je ne vois pas où nous pouvons aller avec cette façon de faire ».

Souro DAO

Firmin OUATTARA

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