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L’Observateur N° 8361 du 25/4/2013

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Ouaga-Laye 2013 : Quand un général s’inscrit
Publié le vendredi 26 avril 2013   |  L’Observateur


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© L’Observateur par DR
le général Tiémoko Marc Garango (86 ans)


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Sous nos cieux, on pense toujours que des compétitions sportives telles que le Marathon international Ouaga-Laye de L’Observateur Paalga sont réservées exclusivement à des athlètes à la fleur de l’âge. Eh bien non, la preuve : l’édition 2013 dont la clôture des inscriptions est prévue pour le 17 mai prochain enregistre des marathoniens du 3e âge au nombre desquels le général Tiémoko Marc Garango (86 ans) et Ahmadou Sangaré (65 ans).

Une inscription d’honneur

A l’issue de son inscription au Marathon international Ouaga-Laye 2013, hier jeudi 25 avril 2013 à notre siège, nous avons arraché quelques mots au Gal Tiémoko Marc Garango (86 ans), qui, simple hasard du calendrier, s’est inscrit, soit dit en passant, le jour de sa fête patronale.

Mon Gal, un mot sur votre inscription au marathon ?

• Je suis venu m’inscrire pour plusieurs raisons : la première, c’est que c’est tout naturel ; la deuxième, c’est pour apporter mon soutien à cette compétition qui se tient depuis 5 éditions sans discontinuer et qui mérite qu’on lui accorde une attention particulière d’autant plus qu’elle commence à prendre une envergure internationale ; et la troisième raison, c’est que le ministre des Sports et des Loisirs en s’inscrivant a invité tous les Burkinabè à s’inscrire pour donner plus d’envergure à cette compétition. Enfin, peut-être que mon inscription va constituer une des innovations que vous envisagez dans la mesure où vous ne devez pas avoir beaucoup de candidats de mon âge qui s’inscrivent pour le marathon.

Justement, à 86 ans, vous gardez toujours une forme olympique, quel est votre secret ?

• Je n’ai pas de secret ! Comme vous le savez, tout le monde a un cursus sportif et moi j’ai commencé par la natation : je nageais dans le Poni (NDLR : Le Gal Tiémoko Marc Garango est né à Gaoua, le 27 juillet 1927) au risque d’attraper la bilharziose ou d’être mangé par les caïmans et j’ai continué à Dakar pendant que j’avais encore 19 ans où j’ai fait des compétitions inter-régiments de natation. Ensuite, à l’époque où j’avais 30 et quelques années, j’ai été à l’école des officiers en France où on devait choisir obligatoirement un sport collectif et un sport individuel. Moi, j’ai choisi comme sport collectif, le judo, je n’ai pas été jusqu’à la ceinture noire mais je me suis arrêté au marron.

Et comme sport individuel, j’ai pris l’équitation. A cette école des officiers de Saint Maixent, il y avait également une épreuve dite des 3E (Effort, Endurance, Efficacité) qui ressemblait quelque peu au marathon : l’exercice consistait à parcourir en marche forcée avec un sac au dos de 30 kg une distance de 32 km en 3 heures. Tous ces sports m’ont permis de me maintenir comme vous le dites puisque, chaque jour qui passe, je fais ma culture physique et comme j’ai une piscine je fais ma natation. C’est donc ce passé sportif qui me permet de me maintenir jusque-là.

Vous prenez donc rendez-vous pour le 1er juin au départ du marathon ?

• Bien sûr, je serai là au départ et peut-être à l’arrivée mais il ne faudrait pas me demander comment je suis arrivé à Laye (rires). En tout cas, je serai là pour le départ pour apporter mon soutien à ceux qui participent à la compétition.

Cette année, le Ouaga-Laye a pour thématique le secteur minier avec comme parrain, un pionnier du secteur, El Hadj Adama Kindo. Qu’en pensez-vous ?

• C’est une bonne chose de choisir un thème pour chaque compétition. Et comme cette année vous avez choisi le secteur minier qui apporte beaucoup de ressources au pays, c’est pertinent, car les thèmes doivent exprimer des situations permettant de sensibiliser la population. Il faut continuer dans ce sens.

Une affaire de famille

Fidèle lecteur du journal, Ahmadou Sangaré (65 ans), est également un participant régulier au marathon. La preuve, il s’y est inscrit pour la 4e fois consécutive.

• Bien plus jeune que le Gal mais encore plus âgé que bon nombre de marathoniens du Ouaga-Laye 2013, Ahmadou Sangaré (né le 01/01/ 1948 à Ouarkoye) a également inscrit son fils Moulaye (né le 03/09/1992 à Ouagadougou) à la 5e édition. Une inscription familiale qui a une bonne raison selon le patriarche de la famille Sangaré (NDLR : il a 9 enfants et 9 petits-enfants) : «Je participe au marathon pour me distraire et puis, je suis un fidèle lecteur de L’Observateur Paalga. Depuis qu’il existe, qu’il a été brûlé et qu’il est revenu, je suis resté fidèle à L’Obs».

A l’image des athlètes qui ont pour leitmotiv de toujours aller plus loin, plus vite et plus haut, Ahmadou Sangaré, qui participe pour la 4e fois consécutive au Ouaga-Laye, compte également améliorer cette année son record : «A ma première participation, je me suis arrêté à l’aéroport. A la deuxième, à Kologh Naaba. La 3e fois, j’ai dû m’arrêter à bout de souffle hors de la ville. Cette année, je vais essayer d’aller plus loin, qui sait peut-être jusqu’à Laye».

Pour ce faire, l’athlète sexagénaire s’entraîne en parcourant 5 km tous les matins après sa prière à la mosquée de son quartier de Pissy. Il n'a pas manqué d’inviter les Burkinabè à lui emboîter le pas : «J’invite les gens à s’inscrire massivement, parce que ce que L’Obs. veut faire, c’est que le Burkina puisse rayonner à l’international à travers le marathon et mon souhait est que le marathon se pérennise et s’ouvre à toute l’Afrique et au monde entier» .

Hyacinthe Sanou

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