La ville de Tenkodogo, capitale de la région du Centre-Est, a abrité la cérémonie commémorative couplée des Journées mondiales de la santé et de la lutte contre le paludisme, le mardi 23 avril 2013. C’est le ministre de la Santé, Léné Sebgo, qui a officié la cérémonie, en présence de la représentante-résidente de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) au Burkina, Djamila Cabral et des membres du gouvernement.
C’est sous ces 2 thèmes : « L’hypertension artérielle » et « Investir dans l’avenir, vaincre le paludisme », que le Burkina Faso a commémoré, en différé, la Journée mondiale de la santé (JMS 2013), et par anticipation, la Journée mondiale de lutte contre le paludisme (JMLP 2013), le mardi 23 avril 2013. La Journée mondiale de la santé est célébrée depuis 1950, le 7 avril de chaque année, et celle de la lutte contre le paludisme, elle, est célébrée le 25 avril de chaque année.
Etaient présents à cette cérémonie, des membres du gouvernement, dont le ministre de la Jeunesse, de la Formation professionnelle et de Emploi, Basga Emile Dialla. A écouter les organisateurs de l’événement, l’objectif de la Journée mondiale de lutte contre le paludisme qui est commémorée concomitamment avec la Journée mondiale de la santé est d’attirer l’attention de la communauté internationale sur un thème de santé prioritaire en vue d’inviter les Etats, les organisations et les populations à y accorder une attention particulière. Instituée depuis 2007 par les Etats membres de l’OMS, cette journée est également l’occasion de rappeler que la prévention du paludisme et la lutte contre cette maladie nécessitent un investissement sur la durée et un engagement politique sans cesse renouvelé.
Selon l’OMS, plus d’un adulte sur trois dans le monde souffre d’hypertension artérielle, un état pathologique directement responsable de 7,5 millions de morts en 2004, soit près de 13% de l’ensemble des décès dans le monde. Dans la région OMS de l’Afrique, dont fait partie le Burkina Faso, environ 50% des adultes ont l’hypertension artérielle. Les principaux facteurs de risques de ces maladies sont la mauvaise alimentation (trop gras, trop sucré, trop salé), le manque d’activités physiques, le tabagisme, la consommation abusive d’alcool et la prise de certaines drogues. Ces facteurs de risques comportementaux sont responsables d’environ 80% des maladies coronariennes cérébraux vasculaires et l’insuffisance rénale.
Des précautions pour éviter l’hypertension artérielle
Selon les spécialistes de la santé, les précautions pour éviter l’hypertension artérielle et ses complications sont de respecter absolument un certain nombre de mesures telles que cesser de fumer, réduire l’apport en sel dans l’alimentation, consommer des fruits et des légumes, pratiquer une activité physique régulière et éviter l’usage nocif de l’alcool. Le Burkina Faso, pays en développement n’échappe pas à cette règle. Et cette journée vient rappeler combien il est important que des actions soient entreprises aussi bien individuellement que collectivement pour lutter contre l’hypertension artérielle et ses conséquences néfastes sur la santé.
Pour la représentante-résidente de l’OMS, Djamila Cabral, la gravité de cette pathologie qu’est l’hypertension artérielle, réside dans le fait qu’elle tue facilement et peut affecter n’importe qui et souvent, la majorité des personnes touchées ne connaissent pas la maladie, ni ses complications comme l’attaque cardiaque, l’insuffisance rénale, l’Accident vasculaire cérébrale (AVC), le décès prématuré ou les incapacités. « Cette situation entraîne souvent la perte de revenus et les dépenses de santé affectent négativement les familles et les budgets nationaux de santé », a indiqué la représentante résidente de l’OMS, Djamila Cabral. Elle a, en outre, encouragé le ministère de la Santé à réaliser l’enquête sur les facteurs de risques des Maladies non-transmissibles (MNT) et à opérationnaliser son plan d’action stratégique pour lutter contre ces maladies.
Mme Djamila Cabral a aussi exhorté les professionnels de la santé à accorder la plus haute importance à la détection précoce et au traitement de l’hypertension artérielle, ainsi qu’à la prévention de ses conséquences, en utilisant les directives standardisées de prise en charge au sein des établissements de soins de santé primaire. « L’OMS et l’ensemble des partenaires réitèrent leur disponibilité à soutenir le pays des Hommes intègres dans ses efforts en vue d’atteindre la couverture universelle grâce aux tests de diagnostic, aux traitements antipaludiques, aux moustiquaires imprégnées longue durée d’action, ainsi qu’en renforçant le système de surveillance du paludisme », a soutenu Djamila Cabral.
Un accent sur la prévention du paludisme
Face aux conséquences socioéconomiques du paludisme sur la population, le gouvernement du Burkina Faso a créé en 1991, le Programme national de lutte contre le paludisme (PNLP), restructuré en 1995. Au cours de cette année, un accent sera encore mis sur la prévention contre l’endémie palustre à travers l’organisation de la deuxième campagne de distribution universelle de moustiquaires imprégnées d’insecticide à longue durée d’action sur l’ensemble du territoire national au mois de juin. Pour le ministre de la Santé, Léné Sebgo, le thème : « l’hypertension artérielle » a été choisi au regard de l’ampleur croissante de cette maladie dans le monde et de sa gravité. Pour le ministre Léné Sebgo, « qu’il s’agisse de l’hypertension ou du paludisme, ces deux pathologies sont fréquentes dans notre pays et la commémoration couplée de ces deux journée vient rappeler combien il est important que des actions soient entreprises pour lutter contre ces maladies qui compromettent nos chances de mourir vieux ».
Pour se faire, Léné Sebgo a encouragé tout un chacun à lutter préventivement contre l’hypertension artérielle en adoptant des comportements favorables à sa prévention. Il a aussi invité chaque personne à prévenir ce mal en mettant l’accent sur l’assainissement de son cadre de vie, de l’utilisation de la moustiquaire imprégnée d’insecticide à longue durée d’action, le traitement préventif intermittent pour ce qui concerne les femmes enceintes et la consultation le plus rapidement possible en cas de fièvre pour un diagnostic et un traitement rapides en vue d’éviter l’évolution du paludisme vers les formes graves, surtout chez les enfants de moins de 5 ans.
La commémoration de la Journée mondiale de la santé a été également l’occasion de reconnaître publiquement les districts sanitaires qui se sont illustrés positivement dans leurs efforts consentis pour contribuer à améliorer la santé de leur population. Sur près de 70 districts sanitaires, seulement 6 districts sanitaires ont vu leurs efforts récompensés. Les prix décernés aux meilleurs districts sanitaires sont composés d’une attestation et d’un trophée.
Le district sanitaire de Léna, région des Hauts-Bassins, est le meilleur district du groupe des districts ruraux sans bloc opératoire fonctionnel. Le prix du meilleur district du groupe des districts centrés sur les centres hospitaliers régionaux (CHR), revient au district sanitaire de Ouahigouya, région du Nord. Le district sanitaire de Do, région des Hauts-Bassins, est classé meilleur district du groupe des districts urbain. Le district sanitaire de Léo, région du Centre-Ouest, reçoit le 3e prix du meilleur district du groupe des districts ruraux avec bloc opératoire fonctionnel. Le 2e prix revient au district sanitaire de Orodara, région des Hauts-Bassins. Le 1er prix, toujours du même groupe, revient au district sanitaire de Séguénéga, région du Nord. Le trophée des Partenaires techniques et financiers (PTF) a été remis à la représentante de l’OMS au Burkina, Djamila Cabrale.
