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Sidwaya N° 7405 du 26/4/2013

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Toussaint Abel Coulibaly, ministre de l’Aménagement du territoire et de la Décentralisation : « Tant que l’élection de M. Bonkoungou n’est pas annulée, il est le maire de l’arrondissement n°4 »
Publié le vendredi 26 avril 2013   |  Sidwaya


Toussaint
© Autre presse
Toussaint Abel Coulibaly
Ministre délégué burkinabè chargé des Collectivités territoriales.


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Dans l’entretien suivant, le ministre de l’Aménagement du territoire et de la Décentralisation, Toussaint Abel Coulibaly, se prononce sans langue de bois sur le blocage qui se passe dans l’arrondissement n°4 de Ouagadougou.

Sidwaya (S.) : Le conseil de l’arrondissement n°4 de Ouagadougou a élu son maire en la personne d’Issa Anatole Bonkoungou, mais celui-ci est contesté. Que dit la loi en la matière et quelle lecture en faites-vous ?

Toussaint Abel Coulibaly (T.A.C) : En tant que ministre de tutelle, je suis chargé de mettre en œuvre la politique de décentralisation du gouvernement. Ce qui veut dire les collectivités territoriales et leurs conseils municipaux, préalablement établis. Dans le fonctionnement actuel de notre décentralisation, le conseil municipal et le maire sont élus. Le maire est installé et le ministre de tutelle administrative, que je suis, prend le relais pour s’assurer que le fonctionnement des collectivités territoriales se fait dans les règles de l’art. En ce qui concerne le cas spécifique de l’arrondissement n°4, comme je ne participe pas aux élections, je ne sais pas exactement ce qu’il en est. Mais de ce que je sais, il me revient que monsieur Bonkoungou a été élu par les conseillers municipaux comme maire de l’arrondissement n°4. Je m’en tiens à cela et j’attends donc qu’on l’installe comme les autres maires du Burkina. Maintenant, s’il y a un problème qui peut troubler l’ordre public, il y a des dispositions et des précautions qu’on peut prendre pour faire en sorte que la contestation qui a résulté de son élection, comme dans certaines localités d’ailleurs, ne puisse pas être une source de désarticulation de l’arrondissement, mais plutôt de consolidation. Toujours est-il que tant que son élection n’est pas annulée, c’est qu’il est le maire de l’arrondissement n°4.

S. : Le blocage est pourtant réel à l’arrondissement n°4…
T.A.C : Ne vous en faites pas, il va être installé (Ndlr : il répète la phrase). Mais encore une fois, je pense qu’il faut dépassionner les questions de l’arrondissement n°4. Nous n’avons pas intérêt, en tant qu’Etat, à laisser un de nos démembrements dans une situation d’impasse. En tant que ministre de tutelle, j’ai déjà lancé un appel, à partir de To, à l’ensemble des acteurs, des partis politiques, de la société civile et des populations elles-mêmes, et je m’en tiens à cela. Il y a des moments où il faut mettre l’intérêt supérieur au-dessus des intérêts partisans ou personnels. Dans l’arrondissement n°4, c’est plus une question de personne qu’une question de procédure. Comme les acteurs sont connus, je leur demande simplement de s’accorder sur l’essentiel pour le bonheur des populations, et il ne peut en être autrement.

S. : Comment comptez-vous travailler avec un maire qui est contesté et qui a même été suspendu des instances et organes de son parti ?

T.A.C : Je ne rentre pas dans l’organisation des partis politiques et je n’installe pas les maires. Il y a un ministère qui est chargé de l’Administration du territoire, qui installe les maires. Après l’installation des maires, je prends le relais pour gérer la politique de décentralisation du gouvernement. Pour moi, là où il y a des maires installés, ce seront des conseils municipaux. Là où il y a des difficultés de fonctionnement, j’ai déjà donné ma position, on en arrivera à des délégations spéciales ! Est-ce que c’est ce que les acteurs veulent ? Je ne sais pas, mais j’en doute que l’arrondissement n°4 voudra d’un pareil dénouement. Parce qu’à ce rythme où l’on conteste l’élection d’Anatole Bonkoungou, qui est-ce qui prouve qu’on ne contestera pas un autre qu’on viendra à dire qu’il est élu. On restera alors dans un cercle vicieux. Je ne suis pas ministre d’un parti politique mais de la république et ma fonction n’est pas de gérer les partis politiques.

S. : L’opposition a élevé sa voix par l’entremise de son chef de file pour accuser les responsables du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) d’être à la base du blocage constaté dans certains conseils. Qu’en dites-vous ?

T.A.C. : Je suis ministre et je ne gère pas les partis politiques. Ma position est républicaine. C’est bien de dire que les blocages sont dûs à X ou à Y, mais il n’y a pas de blocage tant qu’il n’y a pas deux parties. Je pense que ce n’est pas le moment de tirer sur la corde pour qu’elle se casse. Il est mieux de respecter les règles républicaines en ne sortant pas des textes. Ce n’est pas une question de Bonkoungou, de Traoré ou de Kaboré.

S. : Que disent les textes en la matière ?

T.A.C. : Les textes disent qu’il faut élire un maire et l’installer ensuite. Si monsieur Bonkoungou a été élu, c’est qu’il est élu. L’élire est de la responsabilité des conseillers et l’installer relève du gouvernement, à travers un ministère chargé de la question et au bout du compte, nous, nous prenons le relais pour gérer. Si on applique ces textes, il n’y a pas de raisons qu’il y ait des contestataires. Si des personnes contestent l’élection de Bonkoungou, il n’en demeure pas moins que les partisans de ce dernier pourraient également contester l’élection d’une autre personne. En ce moment, on ne s’en sortirait pas. Pour l’intérêt de la population, il faut accepter le jeu républicain.

S. : Dans le court terme, qu’est-ce qui pourrait advenir à cet arrondissement ?

T.A.C : Je souhaite qu’il y ait l’apaisement. C’est un tout nouvel arrondissement selon le découpage et je souhaite que les uns et les autres fassent la paix et que l’on puisse travailler sur l’essentiel. Un mandat n’est jamais éternel. Si rien ne remet fondamentalement en cause l’élection de monsieur Bonkoungou, il n’y a pas lieu, vraiment, à faire de l’arrondissement n°4, une exception parmi 360 et quelques. Le court terme, c’est que l’on puisse réunir les conditions d’installation du maire et mon souhait est que toutes les collectivités puissent fonctionner parce qu’une seule de moins constitue, pour moi, un recul dans la démocratie. Pour analyser une situation, il faut bien la connaître. Il ne faut pas indexer des gens ou trouver des fautifs, mais trouver la solution pour une cohésion dans cet arrondissement. Parce qu’à force de creuser le fossé entre les partisans et les adversaires, on finit par rentrer dans un cycle infernal, or ce n’est pas la meilleure solution. Ce que je souhaite, c’est l’apaisement et la réconciliation entre les acteurs, pour que nous puissions installer le maire et que l’arrondissement n°4 fonctionne comme les autres.

S. : Pourtant, les positions semblent tranchées dans cette affaire ?

T.A.C. : La république est ce qu’elle est. Elle donne peut-être, par moments, l’impression d’être faible, mais elle est forte et doit le rester. L’arrondissement n°4 est habité par des Burkinabè, des amis du Burkina Faso, on ne peut pas en faire un no man’s land. Rassurez-vous, ce problème il va être géré d’une façon ou d’une autre.

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