Pendant que les maires des arrondissements de Ouagadougou ceignent leurs écharpes et promettent de faire émerger leurs collectivités, à l’arrondissement n°4, l’on est toujours dans l’expectative. Le maire élu, Issa Anatole Bonkoungou, n’est pas encore installé, puisqu’il est contesté par ses camarades du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP).
Depuis son élection, le 6 mars 2013 à la tête du conseil de l’arrondissement n°4 de Ouagadougou, Issa Anatole Bonkoungou fait l’objet de contestations d’une frange de la population, notamment de certains militants et sympathisants de son parti, le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP). Pour l’élection du maire de l'arrondissement n° 4 de la commune de Ouagadougou qui compte 20 conseillers, le CDP, majoritaire, avait décidé de mettre hors compétition Issa Anatole Bonkoungou et le maire sortant, Zakaria Sawadogo, et d’adouber le conseiller Modeste Compaoré.
Passant outre les directives du parti, Issa Anatole Bonkoungou a présenté sa candidature et s’est fait élire comme maire, avec l'aide de conseillers de l'opposition. Il ne fallait pas plus pour que sa famille politique le désavoue, et que les partisans du candidat désigné montent au créneau pour exprimer leur désapprobation. Ainsi, ceux-ci ont marché sur la mairie de l’arrondissement, le 14 mars 2013. S’en est suivi un autre mouvement d’humeur, à savoir un meeting de protestation, organisé le 21 avril dernier au siège de la campagne du CDP de l’arrondissement. A chacun de ces mouvements, les organisateurs ont dénoncé « l’indiscipline caractérisée au sein du CDP » et le « marchandage politique dans l’arrondissement n°4 ». Pour le porte-parole des organisateurs du meeting du 21 avril, Rasmané Ouédraogo, les coutumiers, les religieux, les vieux, les femmes et les jeunes de l’arrondissement font bloc et disent « non à la pagaille, au hold-up électoral et aux agissements machiavéliques d’Issa Anatole Bonkoungou et ses acolytes ».
Les camarades d’hier de M .Bonkoungou contestent vivement sa « légitimité » aujourd’hui. Certains décrient son attitude incompréhensible, en ce sens que le parti avait porté son choix sur lui, comme l’un des 20 candidats pour cette élection, pendant qu’il en recalait 55 autres. Si les recalés ont toujours su faire preuve de solidarité avec les retenus, M. Bonkoungou ne devait-il pas en faire autant pour accompagner le candidat désigné par le CDP pour briguer la mairie, en l’occurrence Modeste Compaoré ? S’interrogent les contestataires. Au lendemain de son élection, Anatole Bonkoungou a été provisoirement suspendu, de tous les organes, instances et structures du CDP « pour indiscipline et manquements graves aux principes fondamentaux du parti ».
