Le 23 avril 2013, il a été rendu public au Burkina, le 22e rapport du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) sur le développement humain. Publié sous le titre : « l’Essor du Sud : le progrès humain dans un monde diversifié », le présent rapport jette le phare sur la situation des pays non développés qui ont enregistré un progrès en la matière. Ibidem, le rapport établi, fait état d’un progrès au niveau mondial. Ainsi, l’indice de développement humain serait passé de 0, 405 en 2000 à 0,475 en 2012, soit un taux de progression annuel moyen de 1,34%. Dans le top 15 des meilleurs indices actualisés, c’est la Norvège qui tient la tête avec un taux de 0, 955. Dans le classement des 15 pays ayant les indices les plus faibles, le Burkina occupe le 11e rang avec 0,343. Au total, sur 187 pays classés, le Burkina occupe le 183e rang. Ne laissant derrière lui que le Tchad, le Niger, la Mozambique et le Congo. Si le rapport fait état d’une progression, force est de reconnaître qu’on est très loin d’en tirer quelque satisfaction. Le classement devrait plus interpeller sur la nécessité de redoubler d’efforts pour l’amélioration de l’accès aux services vitaux comme l’éducation, la santé et l’alimentation. La progression, selon des analystes, serait due aux investissements en matière de santé, d’alphabétisation et de programmes sociaux. Lesquels investissements devraient se poursuivre, en se consolidant, à travers le renforcement du partenariat Nord Sud. Cependant, il faut se garder d’affabuler, la pauvreté a toujours la peau dure dans nos contrées. Et, contrairement aux interprétations chiffrées et optimistes, le son de cloche des populations est tout autre. Comment faire comprendre au citoyen lambda que la pauvreté a reculé un tant soit peu ? Là se pose la question de ‘’l’impact effectif ‘’ de cette évolution. En réalité, si le rapport est fondé sur des rapports sincères, on ne peut s’empêcher d’évoquer un certain nombre d’écueils qui compromettent durement l’impact de l’évolution des indices sur le bien- être des populations. Au titre des investissements, en dépit des progrès, le problème de leur gestion entrave des rendements efficaces. Tout appel à une utilisation rationnelle et optimale des investissements à travers la culture des valeurs, de transparence et d’équité. Un autre écueil, non moins important, est la question des inégalités. Comment briser la chaîne des inégalités dans l’accès aux services sociaux ? La réponse à cette question devrait sans doute, permettre d’atteindre ‘’les invisibles’’. Selon des spécialistes des questions de développement, quel que soit le niveau de la croissance, s’il n’y a pas de maîtrise de la démographie, le développement humain effectif serait difficile à réaliser. En réalité, la maîtrise de la démographie ne s’entend pas de la limitation systématique des naissances mais aussi et surtout la valorisation des ressources humaines et leur mise en phase avec les autres ressources existantes pour stimuler le développement. « On ne développe pas, on se développe». C’est en ces termes que le professeur, Joseph Ki Zerbo, prônait un autre type de développement qui impacte effectivement sur le bien -être de la population. Cependant, dans la course à ce développement réel qui met au cœur du processus, ‘’l’homme et rien que l’homme’’, l’Etat dans ses devoirs régaliens, ainsi que l’individu dans ses devoirs citoyens sont tous appelés à contribuer. Dans un pays pauvre et fortement plongé dans une inégalité sociale, il est plus qu’évident que la solidarité doit être une valeur incontournable pour l’atteinte du développement humain véritable. Encore des chiffres, mais... ! Qu’ils interpellent plus qu’ils enorgueillissent .