Ouagadougou - Un millier de personnes célébraient jeudi soir à Ouagadougou le 28e anniversaire de l’assassinat du président Thomas Sankara, le premier qui ne se déroule pas sous la présidence de Blaise
Compaoré, chassé du pouvoir le 31 octobre par la rue, a constaté un journaliste de l’AFP.
Réunis sur une place de Tampuy (périphérie nord-ouest), les participants - majoritairement des jeunes - ont écouté les témoignages d’anciens collaborateurs, de ministres ou d’amis du charismatique président, surnommé le "Che Sankara", chantre du panafricanisme et de l’anti-impérialisme.
L’unique survivant lors de l’assassinat du président Sankara, Alouna Traoré a notamment rappelé les conditions dans lesquelles un commando a abattu l’ancien président le 15 octobre 1987.
"Beaucoup d’émotion en pensant à cet homme qu’on a abattu comme un animal alors qu’il aimait son pays. C’était un patriote convaincu, quelqu’un qui a tout fait pour son pays", a dit, émue, Adèle Ouédraogo, ancienne ministre du Budget du président Sankara de 1984 à 1987. "Pour moi c’est le début de la réhabilitation du président Thomas Sankara."
Arrivé au pouvoir par un coup d’Etat le 4 août 1983, le capitaine Thomas Sankara qui a rebaptisé l’ancienne Haute Volta, Burkina Faso, c’est-à-dire la "patrie des hommes intègres", a tenté de mener le pays sur la voie du développement économique.
Vivant chichement, Sankara, qui dirigeait le pays d’une main de fer, est devenu une icône au Burkina mais aussi dans toute l’Afrique. Son héritage a été abondamment revendiqué durant le soulèvement populaire qui a conduit à la chute du président Compaoré, il y a tout juste un an.
Pendant les 27 ans de pouvoir de M. Compaoré, le régime a tenté d’occulter son assassinat et son souvenir.
Selon les résultats de l’autopsie réalisée sur la dépouille présumée de Sankara, celui-ci a été "criblé" de balles lors de son assassinat.
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